En octobre 2003, lors de l�adoption de la Convention des Nations unies contre la corruption (UNCAC), le 9 d�cembre a �t� d�cr�t� Journ�e mondiale contre la corruption, journ�e qui a commenc� � �tre c�l�br�e partout dans le monde � partir de 2004. Pour rappel, l�Alg�rie a ratifi� cette Convention en avril 2004, a l�gif�r� en f�vrier 2006 mais les textes d�application de cette loi ne sont toujours pas parus. Aujourd�hui, c�est le 3�me anniversaire de cet �v�nement, � la veille de la 1�re session de la Conf�rence des Etats-Parties de l�UNCAC qui aura lieu du 10 au 14 d�cembre en Jordanie. L�Association alg�rienne de lutte contre la corruption (AACC) place ce 9 d�cembre 2006 sous le signe de �La protection des d�nonciateurs et des victimes de la corruption�. La loi alg�rienne cit�e plus haut est tr�s insuffisante sur la protection des d�nonciateurs, voire m�me dissuasive, privil�giant la r�pression contre les auteurs de �d�nonciations calomnieuses� ! Ce n�est d�ailleurs certainement pas un hasard, si avant m�me la promulgation de cette loi et bien apr�s, les d�nonciateurs de corruption en Alg�rie subissent syst�matiquement des repr�sailles et des intimidations de toutes sortes. Tout r�cemment encore, le 8 novembre 2006, M. Bououni Achour, secr�taire g�n�ral du �Syndicat national des �lectroniciens et �lectrotechniciens de la s�curit� a�rienne� (SNESA), issu de l�Etablissement national de la navigation a�rienne (ENNA), et membre de l�AACC, � au moment o� il d�posait une plainte aupr�s de la brigade de gendarmerie suite � une agression et un vol dont il a �t� victime et dont les auteurs sont des agents de s�curit� de l�ENNA �, �tait mis en �tat d�arrestation par 3 personnes civiles qui n�ont pas indiqu� � quel service de s�curit� ils appartenaient, embarqu� dans un fourgon cellulaire banalis�, jet� dans un cachot sans lumi�re de jour comme de nuit et o� il fut enferm� jusqu�au 14 novembre, le tout entrecoup� d�interrogatoires pouss�s et de p�riodes d�isolement total, puis emmen� menott� au tribunal militaire (!) de Blida o� le procureur militaire lui fit lecture des charges contre lui, suite � la plainte du directeur g�n�ral de l�ENNA : atteinte � la s�ret� de l�Etat, espionnage au profit de puissances �trang�res, divulgation de secrets militaires, etc. ! M. Bououni Achour apr�s avoir longuement expliqu� au procureur militaire qu��il s�agissait d�un v�ritable coup mont� et avoir racont� ce qui se passe r�ellement � l�ENNA en mati�re de dilapidation de deniers publics et de mauvaise gestion�, fut lib�r� et le magistrat lui signifiera, apr�s signature du proc�s verbal d�audition quelques jours plus tard, �que la justice militaire n�ayant rien � lui reprocher, le dossier sera transf�r� � la justice civile pour examen et un �ventuel non-lieu�. Dans un communiqu� rendu public hier, l�Association alg�rienne de lutte contre la corruption (AACC) d�nonce l�arrestation et l�emprisonnement arbitraires et contraires � la loi dont a �t� victime M. Bououni Achour, demande aux plus hautes autorit�s de l�Etat l�ouverture d�une commission d�enqu�te � ce sujet, et exprime � M. Bououni Achour toute sa solidarit� et son soutien. Pour rappel, quelques jours avant son arrestation, M. Bououni Achour avait fait part lors du colloque annuel de l�AACC, les 2 et 3 novembre 2006, des graves d�rives et dysfonctionnements que conna�t l�ENNA et ce, depuis plusieurs ann�es, sans que les autorit�s de tutelle n�y mettent fin, d�passements r�guli�rement d�nonc�s par des cadres de l�ENNA, dont M. Bououni Achour, personnes ayant toutes fait l�objet de licenciements syst�matiques et autres repr�sailles. Quelques jours apr�s la lib�ration de Bououni Achour, l�ind�licat directeur g�n�ral de l�ENNA fut relev� de ses fonctions ! Faut-il y voir l� une reconnaissance des justes d�nonciations �mises par M. Bououni Achour et ses coll�gues ? Il est temps que la nouvelle direction de l�ENNA r�habilite les employ�s et cadres, dont M. Bououni Achour, qui ont �t� victimes de licenciements et autres pr�judices, que toute la lumi�re soit faite sur la gestion de l�ENNA, notamment par un audit ind�pendant et impartial. A travers cet exemple dramatique et condamnable, qui heureusement a connu une issue positive, l�AACC lance un appel aux pouvoirs publics afin que de pareils d�rapages et bavures ne se r�p�tent plus, que les lois de la R�publique soient respect�es, notamment en mati�re de justice, et que les dispositions l�gislatives en vigueur soient revues afin de garantir la protection des d�nonciateurs et des victimes de la corruption. Djilali Hadjadj