La famille du moudjahid feu Ali Mekraza est, depuis un mois, jour pour jour, � la rue. Elle y est apr�s que l�un des fr�res du d�funt a expuls�, sur d�cision de justice, la veuve du moudjahid et ses huit enfants d�une villa � El- Biar que les fr�res et s�urs Mekraza occupaient depuis 1963. Quarante-trois ans apr�s, � �la faveur� d�un jugement rendu au nom du peuple alg�rien, la famille du moudjahid se retrouve � la rue. �Une injustice� que les membres, les amis et les voisins de cette famille mise dehors en plein hiver ne cessent de d�noncer en alertant toute personne susceptible de faire rejuger l�affaire. C�est d�ailleurs pour cela que la veuve et ses huit enfants ont d�cid� de planter une tente sur une parcelle du trottoir face � la maison o� ils sont n�s, � quelques m�tres du minist�re de la Justice. �Si nous avons d�cid� de rester ici, c�est pour attirer l�attention du ministre, ou de tout autre responsable qui viendrait � passer par l� et ce, dans l�espoir de voir notre affaire rejug�e car il y a injustice�, nous explique, les larmes aux yeux, la veuve, alors qu�elle essaie de nous faire une petite place sous la tente de fortune sur laquelle est accroch� l�embl�me national, pour qu�on puisse prendre note sans �tre mouill� par la pluie. Fatma- Zohra, que nous avons rencontr�e hier en fin de matin�e, revient sur le litige familial qui fait que 9 personnes se retrouvent sans toit. Elle d�plore le fait que la justice se soit prononc�e sans aller dans le fond de ce dossier. �Mon beau-fr�re se dit fort d�un document, c�est sur cette base que nous avons �t� spoli�s, c�est une maison familiale, mes enfants et moi y avons droit�, affirme la veuve du moudjahid qui revendique le droit au logement. Elle estime que l�Etat, par �gard au combat de son d�funt �poux pour la lib�ration de l�Alg�rie, doit pr�server leur dignit� et leur accorder les droits de tout citoyen alg�rien : un toit d�abord, ensuite, que la justice �revoie, en d�cortiquant le fond, cette affaire�. La vieille femme, entour�e de deux de ses fils, nous a d�clar� que tous les documents de recensement de 1963 � ce jour prouvent que cette famille a toujours habit� cette villa, elle avance pour preuve les t�moignages de certains de ses voisins qui se disent pr�ts � t�moigner si demain l�affaire est rejug�e. En attendant, elle lance un cri de d�tresse qu�elle esp�re voir parvenir au chef de l�Etat, en lequel elle affirme placer tous ses espoirs.