Che�kh Abdellah Ould- La�d Medjahri, pur produit de la chanson b�douine alg�rienne, n�allait sans doute jamais se douter de son vivant qu�un jour il se verrait ainsi livr� � un sort peu enviable. En effet, l�ancien disciple du l�gendaire Che�kh Hamada se retrouve aujourd�hui livr� � lui-m�me, et ce, apr�s quarante ann�es de mariage. A l��ge de 67 ans, che�kh Abdellah Ouled-La�d s�est retrouv� malgr� lui, une main devant, une main derri�re. Son �pouse aura t�t fait de vendre le bien immobilier dans lequel ils ont depuis toujours v�cu avant d�aller en compagnie des enfants s�installer ailleurs. Depuis lors, le che�kh, d�sempar�, tentera de refaire sa vie en essayant de se caser provisoirement ici et l�. Et comme un malheur ne vient jamais seul, outre le malaise affectif et mat�riel qu�il vit actuellement, le che�kh est atteint d�s lors d�une maladie, d�o� cette contrainte de se traiter r�guli�rement, et ce, au moment o� ses maigres revenus ne lui permettent plus de subvenir � ses besoins. Face � cette triste situation, il ne peut alors que solliciter une audience aupr�s du premier responsable de la wilaya ou, � d�faut, du chef de da�ra afin que son cas de SDF soit r�ellement pris en compte. L�assidu guendouz de Che�kh Hamada en appelle donc aux autorit�s comp�tentes pour lui venir en aide, et ce, dans l�espoir de se voir un beau jour attribuer un toit susceptible d�att�nuer sa ranc�ur et le d�sarroi d�un p�re de famille et d�un �poux carr�ment abandonn�... Che�kh Abdellah Ould- La�d a fait ses d�buts d�interpr�te d�s 1956 et tra�ne donc aujourd�hui plus d�une cinquante d�ann�es de carri�re d�artiste. Il a eu � se produire et � c�toyer les grands ma�tres de l��poque comme Hamada et Djillali A�n- Tedel�s, Abdelkader Ould- Lakhdar, Djelloul Touhari, Kaddour Benayed, Med Bosquet, Hadj Boudissa, Med Boudraf, Abed Souida, Hamou Ouis, Med Sebihi et tant d�autres. C�est en f�vrier 1963, qu�il enregistrera pour la premi�re fois un disque aux �ditions Nouvelle vague, avec notamment les succ�s de l��poque Denia Tghiss ou tdharet Bnet el faytine. Il a �galement � son actif bon nombre d�enregistrements et de passages � la radio comme � la t�l�vision. Natif du vieux faubourg de Tigditt, l�imp�nitent che�kh faisait l��cole buissonni�re quand il fr�quentait alors l��cole primaire Jean Maire. Il pr�f�rait se rendre aupr�s de son che�kh de tous les temps et de surcro�t son voisin, en l�occurrence Che�kh Hamada, qui, petit � petit, fera de lui un prometteur chanteur sur la sc�ne de la chanson b�douine. Il apprendra beaucoup de son ma�tre et finira plus tard par voler de ses propres ailes... Si la rue 14 � Tigditt lui �tait cont�e en fait ! Voil� un peu comment finissent nos artistes chez nous. Che�kh Ould-La�d ne sait plus � quel saint se vouer. Ses appels multiples sont rest�s vains au moment o� son angoisse prend de l�ampleur. Les responsables de la culture en Alg�rie sont �galement interpell�s devant un tel �tat de fait, ne serait-ce que par respect � l�art et par gratitude envers l�artiste... Sid-Ahmed Hadjar