L�ex-chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a �t� demand� � la barre en tant que t�moin par l�un des avocats de la d�fense. �L�affaire Khalifa a �clat� alors que M. Ouyahia �tait en poste. Son intervention aujourd�hui est plus que vitale pour conna�tre les tenants et les aboutissants de cette affaire.� Ce � quoi la juge r�pondra qu�il n�est pas cit� dans l�ordonnance, mais �si nous jugeons que son t�moignage peut apporter des �claircissements � cette affaire nous lui ferons appel. La loi est au-dessus de tous�, r�torquera la magistrate. Cette attitude lui vaudra l�acclamation de toute la corporation des avocats. Le proc�s tant attendu de l�affaire Khalifa s�est ouvert hier au tribunal criminel pr�s la cour de Blida. Jamais cette instance juridique n�a connu autant de monde depuis son ouverture et la salle d�audience, malgr� son �largissement par l�ajout de plusieurs autres si�ges, s�est av�r�e, en d�finitive, trop petite pour contenir toutes les personnes pr�sentes. C�est � 9h30 que le tribunal, dirig� par la juge Mme Brahimi Fatiha, s�est ouvert. Journalistes et photographes y �taient en force. Ils �taient autoris�s � prendre des clich�s sauf � l�int�rieur de la salle. Et c�est par l�appel nominatif des pr�venus que la juge ouvre l�audience. En sus des sept accus�s en fuite, force est de constater l�absence � l�appel des trois Keramane poursuivis en criminel dans cette affaire. Il s�agit de Keramane Abdelwahab, ex-gouverneur de la Banque d�Alg�rie, Keramane Abdenour, ex-ministre de l�Energie du temps du gouvernement de Ghozali et Keramane Yasmine, fille de ce dernier et ex-responsable de l�agence d�Airways � Rome. Autrement, tous les pr�venus, notamment ceux qui ont fait l�objet de prise de corps avaient r�pondu pr�sents � l�appel. En somme, ils seront 94 � �tre appel�s � la barre des accus�s. Les 10 autres seront jug�s par contumace. Toutefois, l�assistance sera surprise de voir, lors de l�appel des t�moins, des personnages du monde sportif � l�exemple de Sa�d Allik (USMA), Medouar Abdelkrim (ASO), Belloumi Lakhdar, ancien joueur international, Hannachi Mohand Cherif (JSK) et m�me le commentateur de la cha�ne III, Ma�mar Djebour. Parmi les personnalit�s politiques et syndicales cit�es, mais qui ne se sont pas pr�sent�es, l�on peut noter Aboudjerra Soltani et Abdelmadjid Sidi Sa�d. A leur sujet, la juge dira : �Si le tribunal aura besoin express�ment de leur t�moignage, la cour les fera parvenir quitte � utiliser la force publique.� Pour annoncer ensuite, �l�actuel ministre des Finances, M. Mourad Medelci est ci-pr�sent dans la salle pour ceux (avocats, ndlr) qui veulent interroger, mais nous pr�f�rons qu�il commencera � s�y pr�senter � partir de samedi prochain�. M�me M. Tebboun Abdelmadjid, ancien ministre de l�Habitat, s�est pr�sent� � la juge en tant que t�moin. A son sujet, cette derni�re dira qu�il est � la disposition du tribunal au m�me titre que M. Leksassi, actuel gouverneur de la Banque d�Alg�rie dont �le t�moignage est tr�s important�, insistera la pr�sidente du tribunal, d�autant �qu�il apportera des �claircissements en mati�re de technique de gestion�. Viendra ensuite l�appel des victimes. Elles sont au nombre de 300. Ce sont les OPGI qui en constitueront le plus grand nombre du fait que les repr�sentants de toutes les wilayas du pays y avaient r�pondu pr�sent � l�appel. Ce n�est qu�� 13h que la liste des pr�venus, t�moins et victimes sera pass�e en revue. �Les pr�venus non d�tenus peuvent quitter la salle � la suspension de l�audience et revenir demain�, s�adressera la juge aux mis en cause pr�sents dans la salle. Quant � ceux ayant fait l�objet de prise de corps, ils seront tenus � y rester. A ce propos, Me Djamel Boulefrad interviendra au nom de tout le collectif des avocats pour demander la lev�e des prises de corps. �Ils pr�sentent tous (les pr�venus, ndlr) des garanties de repr�sentation et s�ils sont venus d�eux-m�mes, hier, ils pourront le faire durant tout le d�roulement du proc�s�, argumentera-t-il. La demande laissera la juge perplexe, car il faut le dire c�est une lourde responsabilit� � assumer surtout que d�j� au premier jour d�audience, trois pr�venus, les Keramane en l�occurrence, ont fait d�faut. C�est dire que le premier jour du proc�s du si�cle, comme il pla�t � beaucoup de l�appeler, s�est termin� avec la lecture d�une partie de l�ordonnance de renvoi, celle relative � la chambre d�accusation pr�s la Cour supr�me. La pr�sidente du tribunal a jug� utile d��viter toute une litanie � l�assistance arguant que l�essentiel y est dit. Autrement, le greffier aura � lire plus de 170 pages. Il est important de signaler que deux magistrats suppl�mentaires ainsi que deux jur�s ont �t� d�sign�s pour assurer la continuit� au cas l�un des composants du tribunal ferait d�faut surtout que le proc�s durera plus de 15 jours. M. B. Abdelmoumen Khalifa, premier pr�venu appel� � la barre Abdelmoumen Khalifa, P-DG du groupe qui porte son nom et actuellement en fuite, a �t� le premier pr�venu � �tre appel� � la barre par la juge, Mme Brahimi Fatiha. Aucun avocat ne s��tant constitu� � sa place, la juge a �t� contrainte de poursuivre l�appel des autres pr�venus. Ceci fera dire � un autre avocat, que sans la pr�sence du principal accus� beaucoup de non-dits entacheront ce proc�s. Deux jur�es refus�es par le Procureur g�n�ral Le procureur g�n�ral de l�audience du proc�s Khalifa a refus� deux jur�es tir�es au sort. Les avocats de la d�fense ne manqueront pas de dire que quand bien m�me il a le droit de r�cuser ou d�accepter les jur�es telles que lui conf�re la loi, �nous aurions pr�f�r� qu�une jur�e en soit d�sign�e, pour faire l��quilibre�. La naissance du groupe Khalifa au menu d'aujourd'hui Le proc�s d�aujourd�hui sera consacr� � la naissance du groupe Khalifa, a annonc� la juge avant de clore la premi�re journ�e du proc�s. Ceci est motiv� pour des besoins de clart� quant � la gen�se de l�affaire et l��clatement du plus grand scandale qu�a connu l�Alg�rie depuis l�ind�pendance. �Il nous est tenu de revenir aux premiers balbutiements de cette affaire pour mieux comprendre et suivre le proc�s�, dira-t-elle.