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Le point d�interrogation ?
L'Alg�rien sait-il se servir du t�l�phone portable ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 01 - 2007

Fini le temps o� le t�l�phone portable �tait l�apanage des plus riches et des mieux plac�s. La mort du monopole a permis � une grande majorit� d�Alg�riens de d�couvrir un gadget qui deviendra rapidement culte. Depuis, l�Alg�rien entretient une relation fusionnelle avec son t�l�phone : il ne peut plus s�en passer. La preuve ? Presque personne n��teint son t�l�phone ni dans une salle de conf�rences, ni dans une mosqu�e, ni dans un h�pital. Tout le monde attend-il le coup de fil qui changera sa vie ? Pourquoi le bip est-il devenu une sp�cialit� nationale ? Pourquoi l�Alg�rien hurle-t-il lorsqu�il est au t�l�phone ? Utilise-t- il de la sorte son t�l�phone portable � bon escient ?
Je bipe donc je suis
Tout le monde avait pari� sur la disparition du ph�nom�ne du �bipage�, une fois pass� l�euphorie due � l�acquisition d�une ligne t�l�phonique. Il n�en est rien. Au contraire. Plus le nombre d�abonn�s augmente, plus la communaut� des �bipeurs� s��largit. L�Alg�rien est un �bipeur� inv�t�r�. Il bipe en guise de bonjour, il bipe pour dire qu�il est bien arriv� � X endroit mais il bipe surtout sans aucune raison et � toute heure de la journ�e. C�est une v�ritable addiction qui le pousse � composer des num�ros au hasard juste pour le plaisir d�entendre une sonnerie. Ce sont des personnes � classer dans la case des empoisonneurs mais contre lesquelles la loi n�a rien pr�vu. Il para�t que beaucoup esp�rent que la personne appel�e rappelle et que cet �change soit le pr�lude d�une grande histoire. Difficile de croire qu�on puisse sympathiser avec des enquiquineurs qui op�rent en toute impunit�. Mais il y a pire. Il y a le bipeur avare qui bipe un ami ou un membre de sa famille � plusieurs reprises. A force de la harceler, il finit par avoir sa victime � l�usure. Cette derni�re croyant que l��autre� a besoin d�elle en urgence finit par le rappeler. Surprise : l��autre� au bout du fil veut tout simplement demander un service ou raconter ses d�boires mais � moindre co�t. En mati�re d�ind�licatesse, difficile de faire �mieux�. Alors le bipeur se sert-il comme il le faudrait de son t�l�phone
Quand Shakira s�invite dans les mosqu�es
�Eteignez vos portables SVP.� Les imams de pratiquement toutes les mosqu�es ont placard� des affiches demandant aux fid�les de faire taire leurs appareils. C�est qu�ils en avaient marre d�entendre au moment de la pri�re �Whenever� ou �Abdelkader Ya Boualem�. Shakira et Khaled � la mosqu�e ? Eh oui ! Depuis que le t�l�chargement des sonneries fait fureur, rares sont ceux qui r�sistent � se faire plaisir. R�sultat : c�est la cacophonie dans les maisons de Dieu. Un affront que les imams tentent de laver en enjoignant les fid�les � �teindre sinon � mettre sur mode vibreur leurs t�l�phones. C�est que les fabricants de portables ont pens� � tout et le mode silencieux n�est pas un superflu. Pour le rappeler aux fid�les, certains pays arabes ont eu recours � la publicit�. Un message publicitaire leur rafra�chit la m�moire et leur rappelle que la seule communication possible � l�int�rieur des mosqu�es c�est celle qu�ils sont cens�s �tablir avec le bon Dieu� Alors, sait-il utiliser son t�l�phone le fid�le qui le laisse sonner pendant la pri�re ?
Jamais sans mon t�l�phone
Autre ph�nom�ne : les t�l�phones qui sonnent dans les salles de conf�rences. M�me si le conf�rencier prend la peine de demander � tout le monde d��teindre son portable, la moiti� de la salle fait la sourde oreille. Le comble, c�est lorsque ce m�me conf�rencier n�applique pas la consigne et que son t�l�phone se met � sonner. G�n�, il n�ose pas esquisser le moindre geste. Il laisse hurler son t�l�phone avant d��tre oblig� de l��teindre sous le regard incr�dule de l�assistance. Le ph�nom�ne a pris une telle ampleur que dans certaines salles de conf�rences, les propri�taires ont tout bonnement install� des dispositifs permettant de brouiller le champ. Seul rempart contre les sonneries qui perturbent le bon d�roulement des travaux. Mais m�me en sachant qu�il lui est impossible d�utiliser son t�l�phone, pour absence de champ, l�utilisateur effr�n� v�rifie, rev�rifie sans cesse si le fameux champ �est revenu�. Le sc�nario se r�p�te dans les cimeti�res, les h�pitaux� Aucun argument ne semble convaincre les usagers de la n�cessit� d��teindre ou de mettre sur vibreur leurs appareils. Il n�est pas rare qu�une sonnerie retentisse en plein enterrement. Le concern� est g�n�ralement � peine embarrass�. A l�assistance qui lui lance des regards courrouc�s, il semble dire que cela fait partie des d�g�ts collat�raux dus � l�incursion de la technologie dans notre vie. C�est dire que certains n�ont pas encore tr�s bien compris � quoi sert un t�l�phone. Faudrait-il que les constructeurs pensent � inclure une notice d�utilisation dans les packs de t�l�phones ?
Le plus beau, le plus r�cent �
Tant pis s�il ne se sert de son t�l�phone que pour �mettre et recevoir des appels, l�Alg�rien atteint de �t�l�phonite� aigu� veut toujours avoir le dernier t�l�phone. M�me s�il ne sait pas ce que Bluetooth signifie, s�il ne se servira jamais des diff�rentes options de son t�l�phone, tant pis : le plus important, c�est d��pater la galerie, de passer pour quelqu�un de �branch�. Pourtant, les fabricants de t�l�phones insistent sur un point non n�gligeable : chaque t�l�phone est fait pour une cible bien d�finie. Pourquoi s�encombrer d�un Smart phone quand on ne fait que biper ? Pourquoi s��quiper d�un t�l�phone multim�dia lorsqu�on ne fait qu�appeler ? Une seule r�ponse : la frime. Quitte � se ruiner, certains sont pr�ts � d�bourser le double de leurs salaires pour acqu�rir le fin du fin dont ils n�optimiseront m�me pas l�utilisation. Un tel comportement d�note-t-il d�un usage rationnel du t�l�phone?
Plus ils hurlent, mieux c�est�
Il ne suffit pourtant pas d�acqu�rir un t�l�phone pour adopter le comportement d�un homme moderne. Certains continuent de se comporter comme � l��poque o� ils appelaient leurs vieilles tantes de chez l��picier du coin. Ils ne parlent pas mais hurlent pour se faire entendre. Dans le bus ou sur les lieux de travail, ils font participer tout le monde � leurs conversations. Alors vous saurez tout de ce que une telle a pr�par� hier � manger, de la dispute d�un autre avec sa femme, des probl�mes familiaux des autres. Nullement g�n�, les auteurs de ces conversations le font avec un tel naturel, que souvent ce sont ceux qui �coutent qui se sentent g�n�s de faire une telle incursion dans la vie priv�e de leurs coll�gues. Mais ces derniers, au m�pris des r�gles les plus �l�mentaires de la bonne cohabitation, hurlent, se disputent sans pr�ter attention � ce qui se passe autour d�eux. Dans leur bulle, ils se fichent du d�sagr�ment caus� aux autres. Ils oublient souvent que nous ne sommes plus � l��re du combin� archa�que, qu�il n�y a pratiquement plus de fritures et qu�en parlant moins fort, leur t�l�phone saturera moins et leur correspondant les entendra mieux. Mais rien � faire. D�autres n�ont visiblement pas compris que le t�l�phone est un objet personnel et qu�il ne se passait pas. Ils n�h�sitent pas � demander � une connaissance de leur passer leur appareil pour passer un coup de fil. Sous pr�texte qu�ils n�ont plus de cr�dit, ils abusent de la gentillesse des autres, poussant parfois l�outrecuidance jusqu�� se permettre de longues conversations ou parfois m�me de jeter un regard au r�pertoire ou � l�album photos. Alors sait-il se servir de son t�l�phone celui qui hurle autant ?
Alerte aux voyeurs !
Que dire de ceux qui usent de leurs t�l�phones pour porter atteinte � la vie priv�e d�autrui ? Ce qui ne constituait que quelques exceptions est en passe de prendre l�ampleur d�un v�ritable ph�nom�ne. De plus en plus de personnes s�adonnent � cet ind�licat exercice. �Arm�s� de t�l�phones portables dot�s d�appareils photo ou de cam�ras, certains n�h�sitent pas � prendre en photo ou � filmer leurs proies. Le risque est de plus en plus grand de voir ce genre de vid�os circuler gr�ce au Bluetooth qui permet le partage des fichiers. A Alger, la vid�o d�une lyc�enne qui avait fait le tour des portables avait d�fray� la chronique, obligeant les services de s�curit� � d�clencher une enqu�te. Sans le savoir, n�importe qui peut devenir acteur principal d�un film de tr�s mauvais go�t. Savent-ils ces amateurs que l�atteinte � la vie priv�e est punie par la loi ?
R�sultat :
Depuis qu�il a d�couvert ce gadget magique qu�est le t�l�phone, l�Alg�rien normalement constitu� ne s�imagine plus sans. C�est vrai que s�il est portable, c�est �videmment pour qu�il soit toujours sur soi mais de l� � ne plus pouvoir vivre sans, de n�avoir de respect ni pour les morts ni pour les malades, il y a un pas � ne pas franchir. Mais comment convaincre la grande majorit� que le bip c�est d�mod�, que la majorit� des appels sont aujourd�hui � seulement 5 DA et qu�au lieu d�attendre d�sesp�r�ment que l�autre ne rappelle, ils peuvent griller quelques unit�s pour r�gler leurs probl�mes ? Comment leur faire comprendre qu�on peut parler doucement ? Que les autres ne sont pas oblig�s d�assister au d�ballage de leur vie priv�e ? Comment leur faire comprendre qu�ils utilisent tr�s mal leur t�l�phone ? Peut-�tre qu�avec la pratique, les m�urs changeront, que ceux qui n�ont pas encore tr�s bien compris qu�un portable sert � se faciliter la vie, � �tre joignable. Il faut dire que la d�mocratisation du portable est toute r�cente et qu�il faut du temps pour s�y habituer. Peut-�tre que dans cinq ou dix ans, lorsque la t�l�densit� atteindra des moyennes acceptables, que le t�l�phone portable sera enfin un objet banal de la vie courante, les pratiques qui datent de l�antiquit� dispara�tront d�elles-m�mes et que ceux qui ne savent pas user de leur t�l�phone, se familiariseront avec cet objet.


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