Avant, il �tait bien rare que l�on entende parler de tentatives de suicide. Non seulement cela renvoie � la religion qui interdit cet acte et ainsi toute personne d�prim�e h�site longtemps avant de recourir au suicide, mais �galement eu �gard au chagrin que cela occasionnerait � la famille. Ces cinq derni�res ann�es, l�h�sitation ne tenait plus qu�� un fil et le passage � l�acte se fait de plus en plus fr�quent. Si avant, le moyen le plus utilis� �tait l�absorption de d�tergents puis vinrent en seconde position les m�dicaments, ces jours-ci les personnes qui attentent � leur vie se pendent ou encore se jettent par un balcon. Durant la seule semaine de ce mois en cours, l�on a enregistr� plus d�une dizaine de tentatives avort�es de suicide, tous �g�s entre 18 et 26 ans avaient ingurgit� des comprim�s en grande quantit� et furent sauv�es � temps apr�s un lavage d�estomac aux services des UMC de l�h�pital d�Oran. Selon une enqu�te men�e au sein du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle CRASC (2002/2004) par le groupe de chercheurs en psychologie, sur les suicides et les tentatives de suicide chez les jeunes de 15/25 ans dans la wilaya d�Oran, il a �t� constat� que la majorit�, soit pr�s de 75% sont des femmes et 25% sont des hommes. Ces chiffres montrent que les femmes font une tentative de suicide trois fois plus que les hommes. Toujours selon cette enqu�te, les raisons justifiant le passage � l�acte, sont multiples, m�me si elles refl�tent nettement que le manque de communication ainsi que les conflits � l�int�rieur de la cellule familiale sont souvent les d�clencheurs du penchant � mettre un terme � sa vie. Bien �videmment, parmi les raisons invoqu�es, l�on cite : �La disparition d�un �tre cher, le stress, les femmes battues, le surendettement, le ch�mage et la grande pr�carit�. Le plus alarmant c�est bien l�utilisation de plus en plus de moyens spectaculaires et surtout horribles pour se suicider tel que le fait de se jeter par un balcon comme ce fut le cas de cette jeune femme habitant Oran qui s�est jet�e du troisi�me �tage. Une sc�ne qui avait marqu� les esprits et surtout pos� beaucoup de questions quant � l�ampleur que prend ce ph�nom�ne. Nos centres hospitaliers ne disposent pas d�assez de moyens pour un suivi des personnes ayant tent� de se suicider, puisqu�une surveillance et un contr�le s�imposent �tant donn� que dans certains cas, celui qui tente un suicide n�en est pas � sa premi�re tentative. D�ailleurs � ce sujet pr�cis, des groupes de psychiatres et de psychologues s�int�ressent � la question de cr�er ce type de centre de suivi des tentatives de suicide en attendant une prise en charge r�elle de ces personnes fragilis�es.