Souvent, ils tra�nent en petits groupes de six, le visage noir�tre par la salet� et couvert de cicatrices tr�s repoussantes. Leur allure rappelle l��tat d��bri�t� et de mis�re des sans-abris puisqu�ils passent leurs nuits dehors � dormir dans la rue. Amel B. - Oran (Le Soir) - Pour se prot�ger, ils cachent soigneusement des objets tranchants. L�on pourrait s�imaginer que cette description correspondrait plus � des adultes ; malheureusement, il s�agit d�enfants ne d�passant par la quinzaine. On les surnomme les �sniffeurs� de colle. Face � ce ph�nom�ne d�enfants de la rue qui se droguent en aspirant � pleins poumons la colle forte, celle-ci fut tout simplement de plus en plus rare � �tre commercialis�e. Certains vendeurs tels que les libraires avaient d�cid� de ne plus en vendre � des jeunes qu�ils pourraient soup�onner d��tre des �sniffeurs�. Depuis pr�s d�une ann�e, ces sc�nes de jeunes enfants compl�tement drogu�s et d�ambulant dans les rues d�Oran avaient presque disparu. Ces jours-ci, ils r�apparaissent comme avant si ce n�est d�une mani�re encore plus spectaculaire, puisqu�en apparence, ils ont l�air plus agressifs et n�h�sitent pas � s�agripper aux passants pour en tirer quelques dinars. Entre les mains, ils tiennent leur fameux bout de plastique o� il y a au fond une petite quantit� de cette fameuse drogue dite des pauvres. Comment parviennent- ils � s�en procurer ? L�un des commer�ants de la rue Kh�misti o� certains de ces jeunes occupent constamment les lieux, nous dira : �Dans les alentours, il existe deux ou trois cordonniers qui travaillent activement, ces jeunes �sniffeurs� ont saisi l�opportunit�, en guettant � chaque fermeture les d�chets jet�s par ces derniers. Qu�il s�agisse de pots de colle presque vides ou d�accessoires servant � coller les chaussures�. Son voisin nous dira : �Il faut les voir lorsqu�ils parviennent � trouver ces fameux pots de colle presque vide c�est la bagarre, les insultes et les menaces et c�est toujours le plus fort qui obtient le droit de vendre quelques gouttes de ce liquide et c�est selon les moyens de chacun, dix � trente dinars�. Les passants sont souvent d�sol�s face � ce �spectacle� d�sastreux pour ces enfants qui n�ont plus aucun espoir dans la soci�t�. T�t le matin, ils sont couch�s l�un contre l�autre couverts par des couvertures donn�es gracieusement par le voisinage. A leur r�veil, avec leur apparence tr�s malades et �puis�s, ils regardent les passants d�un air craintif et mena�ant, car disent-ils �la rue n��pargne pas leur semblable et encore moins un enfant sans d�fense�. La solution face � ce ph�nom�ne ne consiste malheureusement pas � �viter de jeter les pots de colle vides, puisque cela n�offrira pas un toit et une vie d�cente pour tous ces enfants de la rue. A. B.