Lakhdar Belloumi, l�ex-international de football qui a fait les beaux jours de l�Alg�rie dans les ann�es 1980, a �t� appel� � la barre, jeudi dernier, comme t�moin. Il a fait savoir � la pr�sidente du tribunal qu�il �tait le repr�sentant de Khalifa Airways en mati�re de sponsoring au niveau de l�Oranie et avait travaill� pour cette derni�re avec un salaire mensuel de huit millions de centimes. Il pr�cisera �galement que c�est Khalifa Airways qui lui a propos� ce job qui consistait � contacter les pr�sident des clubs de la 1re division, tels le WAT, l�ASMO et le MCO. �J�estime que c�est parce que vous �tes connu � l�ouest du pays qu�il y a eu cette proposition, n�est-ce pas�, lui dit la juge. �Exactement�, r�pond Belloumi qui pr�cisera que les trois �quipes en question avaient b�n�fici� d�un sponsor de 4 millions de dinars par club mais que ce n��tait pas lui qui n�gociait avec les pr�sidents des clubs. �Ma t�che se limitait � remettre � leurs destinataires les contrats de sponsoring avec leurs clauses pour me retirer ensuite�, soutient-il. Et de continuer : �Je travaillais notamment avec M. Kara qui �tait le responsable r�gional d�Airways � Oran.� Toutefois la pr�sidente du tribunal insistait pour savoir si Belloumi �tait en relation avec Chachoua Abdelhafid. �Combien de fois avezvous rencontr� M. Chachoua�, lui demande-t-elle. �La premi�re fois c��tait � Hydra � la direction g�n�rale du groupe. Il �tait (Chachoua, ndlr) avec son fr�re Badreddine et M. Kara�, r�torque Belloumi. �Il vous a �t� pr�sent� en qualit� de quoi ?� insiste Mme Brahimi. Sans donner plus de pr�cision, il encha�nera sur d�autres d�tails en informant que la deuxi�me fois o� il a eu � parler avec Chachoua Abdelhafid c��tait � propos d�un voyage � Paris dans le cadre du sponsoring de l�Olympique de Marseille et pour lequel Belloumi a �t� invit� � y prendre part. Pour ce faire, Chachoua lui a demand� de pr�parer son passeport. �Pouvez-vous nous citer quelques noms des personnes qui sont parties � Paris�, veut savoir la juge. �Je ne peux vous r�pondre, l�avion �tait plein et il y avait beaucoup de gens que je ne connaissais pas�, dit Belloumi. La juge cible sa question : �Chachoua Abdelhafid �tait avec vous ?� �Je ne me rappelle pas�, r�pond l�international. �Et Djamel Guellimi ?� �non plus je n�ai pas de souvenance�. �Khalifa Abdelmoum�ne ne pouvait pas passer inaper�u dans l�avion, vous l�avez vu ?� rench�rit la juge. �Bien s�r qu�il �tait avec nous dans le m�me avion�, indique Belloumi qui s��talera sur le match amical qui a oppos� l�Alg�rie � la France o� il a bien rencontr� Chachoua Abdelhafid ainsi que lors du match jou� en Alg�rie et qui a mis aux prises l��quipe nationale avec l�OM. La juge continue de poser des questions relatives � la relation de Belloumi avec Chachoua et si ce dernier lui a propos� de travailler dans le cadre du sponsoring des clubs alg�rois. �Moi je suis � Oran et je ne peux pas �tre � Alger�, justifie Belloumi. Djamel Guellimi interrog� de sa place confirme que c��tait lui qui a �t� derri�re l�id�e de proposer � Lakhdar Belloumi de ce charger du sponsoring. �M. Chachoua, qu�est-ce que vous dites de �a ?� le questionne la juge. �Tout ce qui est dit est vrai, je ne disconviens pas�, surprend Chachoua la juge. A cette r�partie inaccoutum�e de la part du pr�venu qui pr�c�demment avait tout ni�, la juge s��gosille en l�houspillant. �Alors que vous aviez essay� depuis le d�but de votre audition de me dribler parce que vous �tes dans le foot en me disant que vous n�aviez rencontr� qu�une seule fois Belloumi et par pur hasard de surcro�t que vous l�aviez embrass� car vous le v�n�riez, moi je vous dis que j�ai 22 ans dans la magistrature, cessez de me mentir. Comment voulez-vous que je vous crois sur le reste�, tonnera la juge. Le procureur g�n�ral succ�de � la juge et interroge Lakhdar Belloumi. �Quelle a �t� la qualit� par laquelle Djamel Guellimi vous a �t� pr�sent� lorque vous �tiez re�u � Alger ?� �Je ne l�ai su que par la suite qu�il �tait le chef de cabinet de Khalifa Abdelmoumen.� Lorsque la d�fense fut autoris�e � questionner le t�moin, Me Khaled Bourayou se pr�sente. �Quel est le nom de votre client ? C�est M. Akli Youcef, si ma m�moire est bonne�, l�interroge la juge. �Je suis pour l�argent perdu�, r�torque-t-il. La pr�sidente n�a pas sembl� appr�cier la subtilit� mais lui accorde de poser la question. �Est-ce qu�on peut sponsoriser trois clubs en m�me temps�, interroge Me Bourayou. Le t�moin n��tait pas en mesure d�apporter plus d��claircissement. Lakhdar Belloumi quittera la salle avec la mission de porter les salutations de la juge aux habitants de Mascara. Le directeur g�n�ral de KGPS pour son deuxi�me jour � la barre L�ex-directeur g�n�ral de Khalifa Groupe protection et s�curit�, Chaoucha Abdelhafid, n�en finit pas avec ses r�v�lations qu�il d�bite au compte-gouttes quand bien m�me il avait, durant toute son audition de jeudi dernier, tent� d�en garder par devers lui jugeant peut-�tre que certaines informations peuvent lui valoir des contrecoups pr�judiciables. Son attitude saugrenue et ses faux-fuyants � l��gard des questions de la magistrate ont g�n�r� une atmosph�re tendue � telle enseigne que Mme Brahimi devait � chaque fois le mettre s�v�rement en garde contre pareilles attitudes � la limite de l�arrogance. Ce comportement du pr�venu venait � la suite d�une question pr�cise du repr�sentant du minist�re public concernant la d�couverte en son domicile d�un document contenant le relev� de prestations relatives au tournage d�un film documentaire sur �le ph�nom�ne Khalifa� qui a co�t� la bagatelle de 775 000 dollars, lequel document comportait l�ent�te de la Bank of America Santa Monica domicili�e � Los Angeles aux Etats-Unis. �Je ne me souviens pas�, c�est peut-�tre Ragheb Echema�, le conseiller franco-libanais du P-DG, qui l�a oubli�e dans ma voiture�, r�pond le pr�venu Chachoua. �Avez-vous pay� la somme de 15 000 dollars cash comme il ressort du document ?� lui demande le procureur g�n�ral. Devant le pr�venu qui louvoyait, la pr�sidente devait de nouveau intervenir pour le remettre � l�ordre. �Alors comment ce document s�est-il trouv� chez vous. Est-ce que Moumen Khalifa avait l�habitude de monter dans votre voiture (une Golf) ?� rench�rit la juge. �En 2002, Moumen Khalifa montait souvent dans ma Golf�, r�plique le pr�venu. Venant de confirmer que le boss d�El Khalifa Bank �tait souvent avec Chachoua Abdelhadid, elle ne s�emp�chera pas de demander pourquoi ce dernier n�avait-il pas restitu� le document � son propri�taire du fait qu�il avait insist� sur l�oubli fr�quent de dossiers dans la voiture de Chachoua par Moumen Khalifa. Sans vouloir insister sur ce point, la pr�sidente demande au pr�venu de s�approcher d�elle. C��tait pour lui pr�senter des photos montrant ses villas � Diar Diaf et � Z�ralda au Village des artistes. �Quand avez-vous achet� la villa de Dar Diaf ?� �Le 3 mai 2003, Mme la juge.� �Et celle de Z�ralda ?�. �Fin 2002 que j�ai revendue un an apr�s � 700 millions de centimes.� Sachant que cette villa a �t� acquise au prix de 500 millions de centimes et a fait l�objet des travaux d�embellissement dont uniquement la pose du marbre a co�t� 450 millions de centimes, la pr�sidente reste penaude quant � la valeur avec laquelle cette villa a �t� c�d�e. �Pourquoi vous l�aviez vendue � un si bas prix alors que rien que les d�penses de sa restauration sont �gales au prix de sa revente. Je suppose que dans cette affaire vous aviez d� accuser une �norme perte ?� l�interpelle la juge. �J�ai appris qu�une d�cision de d�molition �tait sur le point d��tre �tablie en plus de cela j�ai bien fait comprendre � l�acheteur que c��tait � lui de payer l�entrepreneur qui a r�alis� le marbre�, trouve � justifier le pr�venu. �Cela ne ressemble pas un peu au blanchiment d�argent ?� dira sans d�tour la juge. La parole est donn�e aux avocats de la d�fense de poser des questions � M. Chachoua. Me Farouk Ksentini tentera � travers ses interrogations de dispenser son client des charges de vol et d�association de malfaiteurs � l�exemple de savoir si l�argent pris de la caisse principale ou de l�agence d�El-Harrach �tait destin� � Chachoua ou � Moumen Khalifa surtout que son client est poursuivi pour le grief de vol qualifi�. Ce � quoi le pr�venu r�pond : �L�argent je le remettais directement � Moumen Khalifa�. �Et les quatre milliards donn�s � l�USMB sont du vol ?� continuera Me Ksentini. A cette r�flexion la juge lui demande de formuler autrement la question. �Je pr�cise que les quatre milliards ont �t� sp�cialement destin�s � sponsoriser l��quipe de football de Blida�, rectifie l�avocat. �Ce n�est pas moi qui ai remis cet argent � l�USMB�, dira Chachoua. Dans le m�me ordre d�id�es, Me Ksentini poursuit : �Est-ce que c�est vous qui g�riez El Khalifa Bank et que vous �tiez le bras droit de Moumen Khalifa sur lequel vous un terrible ascendant jusqu�� l�influencer et qu�il ne faisait rien sans vos conseils ?� �Absolument pas�. Me Bergueul le relaie. �A l�agence El-Harrach quand vous y �tes all�s, c��tait le jour ou la nuit ?� Chachoua r�pond : �C��tait en plein jour. D�ailleurs, il n��tait m�me pas 15 heures�. Me Bergueul persiste. �Les sachets ayant servi pour l�argent pris des caisses �taient sigl�s El Khalifa Bank avec anneaux de fermeture, n�est-ce pas ?� �Tout � fait.� �Et dans la villa � Hydra qui servait comme si�ge, il y avait des coffres ?� �Plut�t des armoires en m�tal�. Suite � cela, Me Bergueul pose une question extr�mement sensible, celle de vouloir savoir si l�argent remis � Khalifa Abdelmoumen allait dans les mains de hauts responsables de l�Etat. �Impossible de vous r�pondre car ma mission s�arr�tait � la phase de remise de l�argent � Khalifa Moumen. La suite je ne la connais pas�,dira Chachoua. Me Abdelkader Brahimi revient sur la vente de la villa de Z�ralda revendue � son client Aggoun El Haddi. Il demande � l�accus� le montant initial propos� � l�acheteur. �Huit millions de dinars pour qu�on s�entende sur sept millions�, r�pond Chachoua. Notons que la s�ance de dimanche prochain, la juge appellera � la barre le liquidateur d�El Khalifa Bank, M. Dadsi Moncef. Rappelons qu�en vertu de la d�cision 03/04 de la Banque d�Alg�rie dat�e du 29 mai 2003, le repr�sentant l�gal de la banque El Khalifa en liquidation, lequel a �t� d�l�gu� par l�administrateur, s�est constitu� partie civile M. B. Le fils de Ould Abbas a fait une tourn�e en Alg�rie avec Depardieu Apr�s les r�v�lations de la secr�taire particuli�re de Moumen Khalifa, c�est au tour de Chachoua Abdelhafid de surprendre l�assistance par un aveu � tout le moins singulier. C��tait au moment de se rem�morer d�un fait qu�il avait oubli� de citer. ��a y est �a me revient. Apr�s la sortie du film Ph�nom�ne Khalifa, une tourn�e � travers le territoire national au profit des enfants handicap�s a �t� r�alis�e et c��tait l�acteur G�rard Depardieu accompagn� du fils du ministre Ould Abbas qui se sont charg�s de cela�, tentera de justifier le pr�venu dont le visage laissait appara�tre qu�il a �t� quelque peu interloqu� par la question du procureur. �Mais ce n�est pas �a la r�ponse. Dites-nous est-ce que Moumen Khalifa vous a charg� de payer cash la somme de 15 000 dollars � la bo�te de production �, l�interrompt la pr�sidente qui lui a refus� cette digression. �Jamais�, riposte Chachoua. Pr�tant � double �quivoque, l�assistance, notamment la presse, voulait confirmer si c��tait le p�re ou le fils qui a �t� avec Depardieu lors de cette tourn�e.