Loin des feux m�diatiques qui se sont brusquement �teints avec la remise tr�s controvers�e des derniers 48 logements sociaux durant l��t� pass�, les familles r�sidantes dans les r�duits du centre de transit de la Cacobatph o� dans les cases du camp Ali-Yacine, dans la ville baln�aire de Tigzirt-sur-Mer, continuent d�endurer le calvaire au quotidien et d�appr�hender avec angoisse ce que leur r�serve l�avenir. Elles sont des dizaines au total � supporter l�insupportable durant de longues ann�es, vivant � l��troit et dans la promiscuit� totale, encourag�es seulement par l�espoir de d�crocher un jour un logement que leurs modestes moyens ne peuvent leur offrir afin de go�ter enfin au confort et la s�curit� qu�offre un vraie maison. La mal�diction qui pourchasse ces familles d�munies et sinistr�es des catastrophes du si�cle en cours, les inondations de novembre 2001 et le s�isme du 21 mai 2003 n�est pas pr�s de leur accorder le moindre r�pit. En effet, aux conditions de la vie des plus difficiles s�ajoutent les menaces d�expulsion, par voie judiciaire, engag�es par la direction de la Cacobatph, apr�s avoir �puis�, de concert avec les autorit�s locales, moult mesures incitatives pour les amener � lib�rer leurs �logements�. �Si les r�sidants ont r�sist�, c�est parce qu�ils n�ont nulle part ou aller�, rappelle un mal-log�. Ces familles d�munies vivent depuis 20 ans maintenant, dans les bungalows de seulement quelques m�tres carr�s qui font office de cuisine, de salle de s�jour et de chambre � coucher mais qui abritent �galement les sanitaires dans cet espace r�duit. Elles essuient pour certaines les eaux de pluie qui s�infiltrent du toit et ruissellent sur les parois en hiver et souffrent du manque d�a�ration en �t�. Ces logements de fortune n�assurent par ailleurs aucune intimit� ni hygi�ne avec notamment le rapprochement et les eaux us�es qui �clatent dans tous les coins et recoins de la cit� vacanci�re. Except� les menaces d�expulsion par voie judiciaire dont elles ne font pas l�objet pour le moment, les familles qui croupissent dans les cases du camp Ali-Yacine n�ont rien � envier � celles qui vivent au centre de transit de la Cacobatph. Ces familles vivent dans des conditions p�nibles : la r�duction drastique de l�espace, sans eau courante dans les chambres individuelles transform�es pour le besoin en r�sidence familiale et elles se partagent les m�mes sanitaires install�es pour tous � proximit� des cases. �Cette ann�e, avec la douceur exceptionnelle de l�hiver, les conditions semblent un peu moins brutales�, rench�rit un autre transitaire. Enfin, � noter que c�est dans ces conditions de vie extr�mement infamantes qui ne respectent aucune intimit� qu�a grandi la jeune g�n�ration actuelle. Dans ces r�duits � la surface unie et �clair�e par une seule lampe survivent des familles parfois nombreuses. Ces deux camps pour SDF et sinistr�s de toutes natures sont consid�r�s officiellement comme des zones prioritaires � �vacuer, c�est-�-dire � reloger dans des logements d�cents d�s que la situation du parc le permet. Mais, pour voir ce v�u exhauss�, la ville de Tigzirt doit imp�rativement b�n�ficier d�un programme de logements sociaux plus important que les 48 derni�res unit�s. En somme, comme cela se passe ailleurs dans les autres r�gions du pays. Et pour l�heure, rien de tel ne pointe � l�horizon. Malheureusement, le calvaire et l�angoisse continent pour ces familles.