�Dans ses processus de formation et surtout dans sa constitution en Etat, la nation prend explicitement mod�le sur la famille pour l�ordre qu�elle entend entretenir. Elle est donc sexu�e et partage les r�les et les statuts entre les hommes et les femmes. La diff�rence des sexes informe, traverse et lie entre elles des institutions de niveaux diff�rents, du plus bas au plus haut.� Telle est l�introduction r�alis�e � l�occasion de la sortie du dernier num�ro (22/23) de Naqd. Mercredi dernier, la Biblioth�que nationale a accord� un espace � �Femme et citoyennet�. L�intitul� choisi pour c�l�brer les 15 ann�es d�existence de la revue d��tudes et de critique sociale dirig�e par Daho Djerbal, historien et directeur de la publication, n�est pas fortuit puisqu�il permet de mettre en place un constat effarant sur la situation de l�Alg�rienne. Entour�e de Ghania Mouffok (journaliste), Fatma Oussedik (sociologue), Dalila Imar�ne- Djerbal (sociologue) et Barkahoum Ferhati (anthropologue et ma�tre chercheur au CNRPAH), l�historien a tent� devant un public tr�s large de remettre la femme alg�rienne dans le contexte actuel � partir d�un pass� r�cent, c'est-�-dire depuis la cr�ation de la nation alg�rienne �libre�. Au sommaire de cette rencontre que l�on voudrait tr�s nombreuse, la femme dans tous ses �tats. Des �tats qui souvent et au fond sont d�plorables mais qui, en revanche, se d�clinent au travers des mises en sc�ne de l�actualit�, sont en bonne voie. En effet, si l�on doit se fier aux chiffres avanc�s autant dans la salle que par les responsables du pays, la femme alg�rienne aurait acquis des postes tr�s importants dans la soci�t� sans pour autant d�passer les deux fauteuils de ministre que l�on accorde pour une image de marque dans les gouvernements qui se sont succ�d�. Elles sont pourtant architectes, magistrates, ing�nieurs, m�decins, chercheurs� n�anmoins leur r�le dans la soci�t�, qui est primaire encore en 2007, se limite et se limitera encore � enseigner, soigner� ou encore � �tablir des plans pour que l�homme puisse construire la b�tisse. Pire encore, aujourd�hui, l�Alg�rienne, femme au foyer, peut d�sormais g�rer son m�nage, �lever ses enfants et travailler � domicile et tout cela gr�ce au micro-cr�dit. Et si par malheur elle d�cide de s�aventurer en compagnie de ses enfants, sans la protection d�un m�le, loin de chez elle � la recherche d�une pitance, �videmment elle se risquerait � subir le sort des femmes du quartier Bouamama (El Haicha) de Hassi Messaoud. Ambivalence du discours politique sur la prostitution, le sexe et la nation, l�avortement, la violence et images de femme dans la presse �crite alg�rienne, l�acc�s � l��galit� citoyenne� des th�mes r�currents localis�s cependant loin de l��cran national. On le pense, on le dit, on peut encore l��crire mais le montrer ou le pointer du doigt reste une affaire d�Etat. Le chemin de la lutte f�minine appara�t noy� dans des apparences tronqu�es de la r�alit� des enjeux politiques. En conclusion, apr�s une ann�e de travail, Daho Djerbal et son �quipe, somme toute f�minine, ont d�cid� de consacrer un grand dossier aux droits de la femme ! Sam H.