C�est un homme fort et r�confort� dans ses convictions qui s�est pr�sent� jeudi, � la tribune du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, pour prononcer le discours d�ouverture du 3e congr�s du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD). Le Dr Sa�d Sadi a tenu, bon gr�, mal gr�, � faire de cet �v�nement, un v�ritable tournant dans le parcours de son parti qui c�l�brait � cette m�me date son dixhuiti�me anniversaire. Sombrant dans un mutisme inqui�tant ces derni�res ann�es, le RCD rena�t de ses cendres par l�impressionnant succ�s vou� au troisi�me congr�s. 2500 congressistes �taient pr�sents � ce rendez-vous, auquel s�ajoutent des invit�s de marque, qu�aucun autre parti politique n�a r�ussi � rassembler autour d�un m�me �v�nement. Consacrant l�essentiel de son �nergie au travail de proximit� et au rassemblement des forces d�mocratiques marginalis�es par la soci�t�, le pr�sident du RCD s�est adress� hier aux Alg�riens des 48 wilayas. C�est avec eux qu�il portera son projet de soci�t�. Mais avant cela, il s�est arr�t� sur les principaux �v�nements qui ont marqu� l�Alg�rie ces derni�res ann�es. Il n�est pas �tonnant ainsi, de le voir commenter, en faisant le bilan financier de son parti, l�affaire Khalifa et les scandales financiers qui �claboussent la sc�ne �conomique et politique. C�est en s�imposant une r�gle de conduite qui est la franchise, que le Dr Sadi s�est �tal� sur la situation �conomique, politique et sociale du pays. �On ne peut pas revendiquer, en 2007, le pouvoir absolu et refuser d�assumer la moindre responsabilit� du bilan de sa propre gestion. Dans la classe politique �galement et j�ai eu d�j� � le dire : il n�y a pas de mauvais soldats, il n�y a que de mauvais g�n�raux�, a d�clar� Sa�d Sadi, comme pour d�stabiliser la salle et inviter son h�te qui lui fait face, en l�occurrence le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, � assumer ses responsabilit�s. Et d�ajouter : �Quand un ministre est mauvais ou, pire, qu�on l�accuse de malversation, on ne le donne pas en p�ture � travers la t�l�vision tout en le gardant dans son staff gouvernemental. Quand on veut r�tablir la paix, on ne p�nalise pas la v�rit� et la justice. On en appelle � la sagesse et � la responsabilit� pour un examen lucide de la crise en vue de la d�passer et non de l�instrumentaliser �. La faillite de la justice alg�rienne n�est pas indissociable, selon lui, de la d�faillance de l�ensemble des institutions de l�Etat, qui m�nent le pays vers la d�rive, l�instabilit� et la discorde. �L�Alg�rie de demain ne peut s�accommoder, plus longtemps, d�un Parlement relevant plus d�une confr�rie que d�une institution r�publicaine incarnant la volont� populaire. Le d�put� n�a pas de bureau pour recevoir ses concitoyens. Il ne dispose pas, non plus, de permanence et d�attach� parlementaire dans sa circonscription pour s�entretenir avec les �lecteurs. Le site est r�duit � une pl�ni�re o� le vote � main lev�e fait �cho aux injonctions de l�Ex�cutif�, a encha�n� Sa�d Sadi, sans g�ne d�avoir en face de lui le secr�taire g�n�ral du parti FLN, majoritaire dans les deux chambres parlementaires. D�ailleurs, ce dernier a d� quitter la salle � la minute qui a suivi la fin du discours du pr�sident du RCD. Le grand sourire de Belkhadem n��tait pas au rendez-vous, cette fois-ci. Le bilan du RCD n��tait pas du go�t du chef du gouvernement. Poursuivant son r�quisitoire, Sa�d Sadi a n�anmoins rappel� que �l�opposition est �galement une institution qui a pour mission la critique, la contestation et aussi une force de propositions et que le r�gime en place doit se convaincre de cette r�alit�. Selon lui, le syst�me national dans tous les secteurs a atteint un d�labrement, sans pr�c�dant, � un moment m�me o� le pays b�n�ficie d�une embellie financi�re des plus rassurantes. �L�Alg�rie a de l�argent, beaucoup d�argent, mais pas de projets. Les quelques r�alisations en cours sont le fait de d�marches isol�es, mal suivies et livr�es � une ex�cution le plus souvent douteuse. Comment peut-on expliquer l�indiff�rence du Parlement devant ces chancres qui discr�ditent le pays et engloutissent des ressources faramineuses ?� s�est insurg� le pr�sident du RCD. Il y a cependant plus de doute sur l�investiture du parti dans les prochaines �lections l�gislatives. M�me si Sadi n�annonce pas directement la participation du parti � ce rendez-vous �lectoral, il reste que les indices sont l�. Le rassemblement de plus de 2500 militants, hier, n��tait pas dans le simple objectif de renouveler les instances organiques du parti, mais plut�t pour renforcer l�opposition et d�finir les fondements d�une soci�t� d�mocratique. Les propositions du RCD visent, en effet, la reconfiguration de l�espace politique, pour garantir � la nation une gouvernance consensuelle, transparente et efficiente. D�sormais, le RCD ne compte pas faire de concessions sur son projet. Pour cela, il a fait appel aux cadres marginalis�s de la nation, afin de porter ensemble cet espoir. Sa�d Sadi ne renonce pas, non plus, � son projet de l��ducation. Il estime que l�Alg�rie ne doit pas faire l��conomie d�un d�bat s�rieux, serein et adulte sur la religion. L�orateur est plus que jamais convaincu que �la la�cit� permet d�affranchir le religion de l�Etat pour la restituer au champ de la foi�. �La s�paration des pouvoirs et l'institutionnalisation des droits de l'homme sont des fondements de l'Etat de droit. Nous le voyons chaque jour, l�Alg�rie officielle �volue de plus en plus en marge du droit et des principes d�mocratiques �, soutient-il. Rosa Mansouri Sa�d Sadi pl�biscit� Le Dr Sa�d Sadi a �t� r��lu, hier, � l�unanimit�, par les congressistes, au poste de pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), dont les travaux du 3e congr�s se sont poursuivis durant toute la journ�e d�hier. M�me si aucune autre candidature n�a �t� enregistr�e pour le poste de pr�sident, Sa�d Sadi se retrouve, une fois de plus, soutenu et reconduit par ses pairs. Le renouvellement de confiance des militants, est ainsi un signe de l�attachement des militants du RCD au projet de soci�t� que porte la voix de cet homme, depuis des ann�es. La mise en place d'un Etat unitaire r�gionalis�, garantissant une soci�t� d�mocratique bas�e sur la justice sociale, les droits de l�homme et du citoyen, le pluralisme politique et linguistique, est au c�ur du projet pr�n� par le RCD et qui a �t� pr�sent� lors de ce congr�s, aux d�bats. Plusieurs th�mes sont, effectivement, inscrits. Des textes ont �t� propos�s pour enrichissement et discussions. Le tout fera l�objet d�une r�solution politique g�n�rale, avec laquelle ressortira le congr�s. Il s�agira bel et bien d�une feuille de route qui m�nera le parti d�mocratique � ses objectifs. Ces derniers sont r�sum�s en dix chapitres : la R�publique, la d�mocratie, les droits de l�homme, l�Etat unitaire r�gional et la d�mocratie de proximit�, l�administration, la soci�t� civile et les m�dias, une soci�t� de progr�s solidaire, le d�veloppement durable, la s�curit� nationale et enfin l�Alg�rie dans le monde. Ainsi, apr�s le discours d�ouverture prononc� par Sa�d Sadi � l�ouverture des travaux de ce congr�s et la lecture des bilans moral et financier et l�adoption du r�glement int�rieur qui r�git le congr�s, les congressistes se sont mis au travail en se constituant en commissions. Chaque commission, compos�e de plusieurs d�l�gu�s, est charg�e d��tudier un dossier et de sortir avec des propositions sur les diff�rents th�mes retenus, avant de d�battre de ces th�mes en pl�ni�re. Toujours � la pointe des luttes d�mocratiques, le RCD reste tr�s attentif � tout ce qui se passe dans le pays et surtout � prendre acte de toutes les violations commises, de toute nature. Dans une intervention intitul�e : �R�publique, d�mocratie et droits de l�homme�, Salah Brahimi, secr�taire national � la jeunesse sortant, est revenu sur la d�cennie noire o� des dizaines de milliers d�assassinats ont �t� commis, notamment contre tous ceux qui d�fendaient le pays et ceux qui ont refus� d�abdiquer devant les int�gristes islamistes. A ce constat, l�orateur s�est indign� de la r�action du pouvoir, qui n�a cess�, selon lui, de �fragiliser les d�mocrates � chaque �ch�ance �lectorale. La fraude est devenue un programme et une constante nationale�, dit-il. De son c�t�, le secr�taire national � la formation sortant, M. Ali Brahimi, a estim� que la victoire sur le terrorisme, gr�ce � la mobilisation et � la r�sistance des citoyens, �aurait d� lib�rer les �nergies cr�atrices pour aller de l�avant dans le domaine des r�formes des structures �conomiques, politiques culturelles et aurait d� permettre la d�finition d�une strat�gie de d�veloppement�. C�est pour toutes ces questions que les congressistes se sont mobilis�s hier. Ils sont revenus sur les droits des femmes, des syndicats, des ouvriers et du droit � la parole et l�expression. Le RCD apporte �galement son regard et sa contribution pour la r�ussite des r�formes �conomiques, du syst�me mon�taire et bancaire. Pour la question fondamentale de la paix, le RCD estime que l�alliance �tablie entre le pouvoir et les islamistes radicaux et qui a donn� naissance � la charte pour la paix et la r�conciliation nationale, pr�sente un danger pour le fondement de l�Etat. Le RCD appelle les forces d�mocratiques � se mobiliser et � rejeter ce genre de consensus qui l�gitime l�impunit� au d�triment de la justice et la v�rit�. Par ailleurs, les congressistes ont consacr� l�apr�s-midi d�hier au renouvellement des instances organiques du parti, � savoir le conseil national, le secr�tariat national. R. M. RCD : le rassembleur Le Complexe olympique Mohamed- Boudiaf (la Coupole), � Alger, a abrit� jeudi les travaux du 3e congr�s du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), qui a vu la participation de 2 500 congressistes, issus des 48 wilayas du pays et de l��migration, en plus des invit�s de marque, essentiellement des repr�sentants des partis politiques des pays du Maghreb et de l�Europe. D�importantes personnalit�s politiques nationales ont �galement assist� � l�ouverture des travaux. Le secr�taire g�n�ral du Front de lib�ration nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement en l�occurrence, �tait au premier rang des invit�s. Sur la m�me rang�e ont pris place aussi d�anciens chefs de gouvernement, Ahmed Benbitour, Sid Ahmed Ghozali, R�dha Malek, Mokdad Sifi. C�est la premi�re fois qu�un parti politique a r�ussi � regrouper toutes ces personnalit�s, � l�exception d�Ali Benflis, qui s�est �clips� de la sc�ne politique depuis son retrait du FLN. Les formations politiques, � savoir le FFS, le MSP, El Islah, le RND, le PT, le PRA, ont toutes d�l�gu� des repr�sentants. D�anciens ministres, Leila Aslaoui, Abdelhak Bererhi ont �t� aussi pr�sents. On a �galement remarqu� la pr�sence des avocats engag�s dans la d�fense des droits de l�homme, Miloud Brahimi, Ali-Yahia Abdenour ainsi que Mohand Issad, l�ancien pr�sident de la Commission de r�forme de la justice. L�ouverture des travaux du congr�s du RCD est aussi pl�biscit�e par la pr�sence de l�ensemble des formations syndicales et aussi du mouvement associatif. Ce nombre important d�invit�s, dont l��crasante majorit� lutte pour les libert�s syndicales, ouvri�res et les libert�s d�expression, a d�ailleurs arrach� un commentaire � l�ancien ministre Benbitour qui a qualifi� ce congr�s d�un vrai �rassemblement�. Un rassemblement qui a, en effet, franchi les fronti�res nationales pour inviter nos voisins du Maroc et de Tunisie, � participer au congr�s. On note en effet la pr�sence du Rassemblement constitutionnel d�mocratique (RCD, Tunisie), et d�autres partis marocains, � l�exemple du Mouvement populaire (MP), du Maroc, du Parti progressiste socialiste (PPS), l�Union socialistes des forces populaires (USFP) et enfin un repr�sentant de l�Institut royal de culture amazighe (IRCAM) et d�un membre de l�Institut Tarik-Ibn-Zyad. Par ailleurs, des formations politiques fran�aises et italiennes ont d�l�gu� leurs repr�sentants. L�Union de la majorit� pr�sidentielle (UMP), parti de la majorit� � l�Assembl�e fran�aise, est repr�sent�e par son secr�taire national, Abderrahmane Dahmane. Le Parti communiste fran�ais (PCF) est, quant � lui, repr�sent� par un membre de son conseil national, Mme Christine Mendelson. A signaler la pr�sence de M. Emmanuel Dupuy, conseiller sp�cial de Corine Lepage (cap 21), ancienne ministre de l�Environnement. La classe politique italienne est repr�sent�e par le parti Democratici Sinistra (DS) qui a d�l�gu� M. Gianfranco Brusasco, membre de son secr�tariat international. Ces invit�s ont tous exprim� leur attachement aux fondements d�une R�publique d�mocratique, bas�e essentiellement sur le respect des libert�s. Si les amis du Maghreb ont exploit� cette opportunit� pour soumettre au d�bat la possibilit� de remettre en marche le train de l�Union du grand Maghreb, pour une refondation des relations entres ces pays, il n�en demeure pas mois que les voisins europ�ens s�attachent quant � eux � la proximit� de cette rive eurom�diterran�enne, qui peut constituer, selon certains, une v�ritable passerelle pour la prosp�rit� de l��conomie euromaghr�bine. La question des communaut�s immigr�es a constitu�, � son tour, la priorit� des partis politiques fran�ais. Nous militons pour que les relations franco-alg�riennes ne soient pas lib�rales. �Nous militons pour des �changes durables loin du colonialisme et de ses mis�res. Le colonialisme est un syst�me inhumain. Et la loi du 23 f�vrier 2005, nous la combattons�, s�est exprim� Mme Christine Mondelson, membre du conseil national du Parti communiste fran�ais (PCF).