Des responsables am�ricains ont pr�sent� hier � Bagdad ce qu'ils ont qualifi� de preuves de l'ing�rence de l'Iran en Irak, photographies et projectiles, en affirmant que des bombes de fabrication iranienne avaient tu� 170 soldats am�ricains et alli�s en Irak depuis 2004. Ces accusations ont �t� formul�es lors d'un point-presse dans la "zone verte" ultra-s�curis�e du centre de Baghdad organis� par trois membres am�ricains de la Force multinationale qui ont requis l'anonymat. "L'Iran est impliqu� dans la fourniture de projectiles explosifs (EFP) et d'autres mat�riaux � des groupes extr�mistes irakiens", a dit l'un d'entre eux. Les hauts responsables ont expliqu� avoir d�cid� de rendre ces informations publiques car ces bombes, capables de perforer des chars, pr�sentaient un risque de plus en plus important pour les troupes. "Plus de 170 soldats am�ricains et de la coalition ont �t� tu�s par ces bombes et 620 bless�s. Leur utilisation a consid�rablement augment� ces six derniers mois", a affirm� un responsable. Ils ont point� du doigt la Force Al-Qods des Gardiens de la r�volution iranienne et assur� d�tenir des preuves �tablissant l'augmentation des livraisons � des groupes arm�s chiites. "Ces activit�s sont commandit�es au plus haut niveau du gouvernement iranien", a assur� un participant, affirmant que ce groupe rend compte directement au guide supr�me iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei. Ils ont aussi exhib� des photos de missile sol-air Misagh-1 iranien, de bombes de type "EFP", d'obus de mortier saisis sur le terrain o� l'on pouvait distinguer la date de fabrication, fin 2006, qui, selon eux, prouve qu'il ne s'agit pas d'armes remontant � la p�riode de la guerre entre l'Irak et l'Iran. "Al-Qods arme des extr�mistes et des rebelles pour mener des attaques terroristes et la gu�rilla", a d�clar� un responsable, affirmant que le groupe "fournit des conseils, de l'entra�nement et des armes � des forces suppl�tives en Irak". Selon lui, le plus haut grad� en charge des op�rations d'Al-Qods a �t� arr�t� en d�cembre chez le chef du Conseil supr�me de la r�volution islamique Abdel-Haziz Hakim, en possession d'armes destin�es � la livraison, y compris des obus de mortiers et des fusils � lunette. M. Hakim a des liens �troits avec T�h�ran, qui avait soutenu son mouvement et accueilli ses membres pers�cut�s par Saddam Hussein. Son parti est l'un des plus importants de la coalition chiite au pouvoir en Irak. L'un des responsables a assur� avoir inform� le gouvernement irakien de ces agissements iraniens pr�sum�s. "Notre message a �t� de dire : s'il vous pla�t, allez voir votre voisin et dites-lui d'arr�ter", a-t-il r�sum�. Washington accuse depuis longtemps le r�gime iranien de fournir des fonds et des �quipements aux milices chiites irakiennes. L'arm�e am�ricaine d�tient cinq Iraniens arr�t�s le 11 janvier dans un raid contre un "bureau de liaison" iranien � Erbil (nord), qu'elle soup�onne d'�tre "�troitement li�s aux activit�s visant l'Irak et les forces de la coalition" dans ce pays. T�h�ran n'avait pas encore r�agi � ces accusations dimanche soir.