Symbole n Les ambassadeurs des Etats-Unis et d'Iran se sont rencontrés ce lundi à Bagdad pour discuter de l'Irak, sur fond de récriminations mutuelles à propos du chaos régnant en Irak. Cette rencontre entre l'ambassadeur des Etats-Unis, Ryan Crocker, et son homologue iranien, Hassan Kazemi, est la première à se tenir officiellement à ce niveau entre les deux pays depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 1980, à la suite de la prise d'otages à l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Elle s'est déroulée dans la résidence du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, dans la Zone verte fortifiée de Bagdad, qui abrite les principales institutions irakiennes ainsi que les ambassades américaine et britannique. «J'espère que cette réunion sera le début d'un nouveau chapitre et un pas important pour la région», a déclaré M. Maliki avant le début de la réunion. Aucun résultat spectaculaire n'est cependant attendu de cette réunion, alors que les relations entre les deux pays se sont encore tendues ces derniers jours. L'Iran considère que le départ des forces américaines d'Irak est la première condition au rétablissement de la sécurité chez son voisin. En revanche, les Etats-Unis accusent l'Iran d'aider les groupes extrémistes en Irak, en leur fournissant entraînement et explosifs. «Nous voulons un Irak libre de toutes forces internationales et le pays ne deviendra pas une base pour des organisations terroristes pour frapper des pays voisins. L'Irak ne sera pas un tremplin pour des menaces contre les pays voisins», a prévenu M. Maliki à l'intention des Etats-Unis, dans le cas où ils seraient tentés de frapper Téhéran. «En échange, nous demandons un comportement similaire de la part des autres Etats, et particulièrement de nos voisins. La présence des forces multinationales en Irak est liée à la formation de nos forces de sécurité», a encore dit le Premier ministre, cette fois à destination du régime iranien. Une conférence de presse devait être organisée après la réunion tenue à huis clos. Washington et Téhéran sont convenus de limiter strictement leurs discussions à l'Irak et de ne pas aborder le contentieux autour du programme nucléaire iranien. Hier, Téhéran a accusé Washington d'avoir organisé des réseaux d'espions chargés de mener des "sabotages" dans ses régions frontalières sensibles. Quelques jours plus tôt, la Maison Blanche avait rejeté l'idée d'un échange entre cinq Iraniens détenus en Irak et des Irano-Américains détenus en Iran. Plusieurs chercheurs et journalistes irano-américains ont été récemment arrêtés en Iran sous l'accusation de chercher à renverser le régime islamique tandis que cinq Iraniens sont détenus en Irak depuis leur arrestation le 11 janvier par les forces américaines à Erbil, au Kurdistan (nord). Ils sont accusés d'être impliqués dans les réseaux d'approvisionnement en engins explosifs qui font des ravages dans les rangs militaires américains. L'Iran affirme que ce sont des diplomates.