�Nicolas Sarkozy doit joindre l�acte � la parole. A chaque sortie m�diatique, il courtise les musulmans en France dans ses d�clarations. Il pr�ne un discours moralisateur portant sur la tol�rance, la fraternit� et le devoir de coexistence entre les diverses communaut�s religieuses qui vivent dans ce pays et ce, pour des fins purement politiques. La r�colte des voix de l��lectorat musulman. Mais dans la r�alit�, il n�a proc�d� � aucune action concr�te pour le bien des musulmans alors qu�il peut, en tant que ministre de l�Int�rieur ou, par ailleurs, en tant que leader de l�UMP, un parti qui contr�le la gestion de milliers de communes en France, faire un minimum pour cette communaut� dont la pr�sence est de plus en plus visible dans la soci�t� fran�aise. Autoriser les musulmans � ouvrir des lieux de culte et leur octroyer des espaces pour implanter des cimeti�res propres � eux et prouver ainsi ses bonnes intentions et le respect qu�il pr�sente � ces derniers, car c�est humiliant pour nous de continuer d�enterrer nos morts dans des carr�s�et faire la pri�re dans des caves !� a plaid� M.Abdellah Zekri, pr�sident de la f�d�ration de la Grande Mosqu�e de Paris, en marge de la rencontre qui s�est tenue dimanche dernier � l�universit� de l�Emir- Abdelkader des sciences islamiques de Constantine, inscrite dans le voyage d�amiti� islamochr�tien, effectu� dans cette ville par une d�l�gation cultuelle lyonnaise dans le cadre du dialogue interreligieux. M.Zekri, qui a pr�cis� que pas moins de 70 % des musulmans enterrent leurs morts dans leurs pays d�origine, a expliqu� que la coexistence en France est un probl�me plut�t politique que religieux. �C�est aux politiques fran�ais de s�armer de courage pour assurer la justice � tous les citoyens quelle que soit leur couleur, autrement dit, une vie digne et respectueuse pour tout le monde, parce que tous les chefs religieux et notamment monoth�istes s�entendent sur la question de tol�rance�, a-t-il dit en ajoutant que c�est le m�pris qu�endurent les musulmans qui est � l�origine de la violence. En r�ponse � une question ayant trait � la position de la mosqu�e dans les prochaines �lections pr�sidentielles en France, M.Zekri qui a d�clar� que S�gol�ne Royal, candidate de la gauche, n�est pas du tout sa �tasse de th�, a pr�cis� que les musulmans en France sont assez m�rs pour choisir le candidat qu�ils jugent b�n�fique pour eux tout en rejetant le concept de l�islam de France, v�hicul� par les politiques fran�ais car, � ses yeux, l�islam est universel et poss�de ses lieux saints. �Pourquoi ils �voquent Rome quand il s�agit du christianisme ou Mo�se pour le juda�sme et pour l�islam c�est�la France ?� s�est-il interrog�. Les d�bats entre les deux parties de la d�l�gation lyonnaise qui ont �t� pr�sid�s par le cardinal Philipe Barbarin, archev�que de Lyon et de la r�gion Rh�ne-Alpes du c�t� chr�tien et par M. Azzedine Gasi, pr�sident du conseil r�gional du culte musulman Rh�ne-Alpes c�t� musulman et obtemp�r�s par l�intervention de l�imam de la mosqu�e de l�Emir-Abdelkader, M.Regig, ont port� sur des questions relatives aux valeurs spirituelles, du dialogue interreligieux et de la coexistence. Si le cardinal Barbarin a insist� sur le fait de l�admiration mutuelle pour que le dialogue arrivera � quelque chose, le p�re Doloran, un universitaire connu par ses actions de solidarit�, a jug� qu�il y a beaucoup plus de peur que de haine entre musulmans et chr�tiens. Il a indiqu� que seul le respect, qui doit s�installer dans la dur�e et ce, pour vaincre nos peurs et emp�cher la haine, peut permettre une coexistence entre les diff�rentes communaut�s. �Il faut qu�on se connaisse pour pouvoir approfondir des r�flexions sur les questions de la soci�t�, a-t-il conclu. L�imam Regig a abord� dans ce sens la valeur de la tol�rance en se r�f�rant � des textes du Saint Coran et des histoires du proph�te Mohamed (QSSSL) et de son deuxi�me successeur le calife Omar. Le recteur de la mosqu�e de Lyon a parl� du probl�me de la formation et la comp�tence des imams en France, qui, en majorit�, viennent de divers horizons et ne ma�trisent pas leur sujet et de ce fait, ne peuvent pas transmettre le message aux jeunes musulmans de ce pays et cr�ent de la confusion chez eux. Il a pr�cis� que sur les 1600 lieux de pri�re en France, seules les grandes mosqu�es b�n�ficient des services d�imams qualifi�s. M. Boukhelkhal, recteur de l�universit� de l�Emir-Abdelkader a propos� la prise en charge des demandes officielles de formation dans des cycles courts pour former des imams qui peuvent officier dans des mosqu�es en France et jouer pleinement leur r�le.