Un feuilleton se dessine en perspective sur l�affaire de l��tat civil de Tizi-Ouzou qui pourrait en susciter d�autres plus graves. Les travailleurs ont r�agi par une deuxi�me journ�e de gr�ve spontan�e en signe de protestation contre le placement d�un des leurs sous mandat de d�p�t. Il s�agit de H. Nacer, d�l�gu� � la signature, dont le seul tort, selon eux, est d�avoir sign� d�avance, de bonne foi et par confiance, une s�rie d�extraits de naissance � l�un des agents charg�s de les d�livrer au guichet qui semble avoir abus� de la confiance plac�e en lui en les utilisant � d�autres fins. La police a, en effet, d�couvert chez cet agent r�pondant aux initiales O. L., lors d�une perquisition effectu�e en son domicile, une s�rie d�extraits de naissance portant sa signature et celle du d�l�gu� � la signature. Des extraits vierges qui ne devaient pas sortir de la mairie. Sur cette base, le d�l�gu� � la signature est �crou� � l�instar de l�agent ind�licat. Ce qui exasp�re les travailleurs c�est l�impunit� dont b�n�ficient, semble-t-il, ceux qui sont � l�origine du mal qui ronge le service et l�APC en g�n�ral, l�indiff�rence des �lus � l��gard du d�clin du service et vis-�-vis des personnes interpell�es aura �t� la goutte qui a fait d�border le vase. Outre les journ�es de gr�ve qui pourraient se prolonger, laisse-t-on entendre, une p�tition circule parmi les travailleurs qui veulent, entre autres, distinguer B. Nacer, d�l�gu� � la signature dont ils se portent garant, du lot des trafiquants qu�ils ont d�nonc�s depuis longtemps et dont, malheureusement, certains ne sont m�me pas inqui�t�s. A l�exemple de l�ancien chef de service qui aurait fait l�objet d�une plainte pour destruction de registres d��tat civil. Le nouveau chef de service a, en effet, signal�, quelques jours apr�s son installation, le 23 ao�t dernier, aux 1er et 2e vice-pr�sidents, la d�t�rioration de 66 registres. �Je suis, dit-il, en possession des accus�s de r�ception � l�appui de mes dires�. Il nous a montr� un amas de feuilles �parpill�es dans une armoire provenant des registres d��tat civil remontant � plusieurs d�cennies. Des feuillets du registre des mariages contenant les actes n� 810 et 811 sont arrach�s, signale-t-il, en date du 9 septembre, soit deux semaines apr�s son installation. Ceux qui les ont arrach�es s�en servent, selon lui, � �tablir des photocopies pour les titulaires de la double nationalit� contre 10 000 � 20 000 DA. Si la d�t�rioration par l�usage fr�quent et peu soigneux de tr�s vieux registres, dont on ne s�est pas souci� de transcrire sur des registres neufs, pourrait �tre invoqu�e, la diss�mination de leurs feuilles comme ont pu le constater les agents de s�curit� qui ont dress� un PV en date du 23 ao�t 2006 en pr�sence du nouveau chef de service, rel�ve indiscutablement d�un acte d�lib�r�. L�actuel chef de service, Ramdane Bouadi, qui a fait un recensement complet des registres d�t�rior�s, penche vers la seconde hypoth�se sans h�sitation. Une chose est s�re, l��tat civil se trouve dans un �tat extr�mement grave de l�avis m�me de trois vice-pr�sidents, des chefs de cabinet et de service. Les tares de l��tat civil sont signal�es indirectement dans le m�me registre o� il �tait question d�interdire le recours � des contractuels et � des employ�s recrut�s dans le cadre du filet social. Il �tait question �galement de d�signer un responsable des archives et un charg� de la reprise des registres usag�s ou d�t�rior�s. L�interdiction envisag�e de faire sortir les registres laisse comprendre implicitement qu�il s�agissait d�une pratique courante. On signale � ce propos un registre des mariages d�couvert dans un couloir. Jusqu�� une p�riode pas tr�s �loign�e, l��tat civil �tait ouvert � tout vent, les registres �taient entass�s sans soin sur des meubles m�talliques bringuebalants � la port�e de tous. Quotidiennement assailli par des centaines de citoyens demandeurs de pi�ces d��tat civil, le service faisait piti� � voir mais aucun des responsables qui se sont succ�d� � la t�te de l�APC ne s�en est pr�occup� autrement que pour placer des proches et amis. C��tait un fourre-tout o� l�on signale m�me la pr�sence de repris de justice. L�ex-chef de service, un contractuel pay� par la r�gie, serait le principal responsable du d�labrement du service, selon son successeur qui serait � l�origine du d�p�t de plainte pour faux et usage de faux et destruction de registres qui s�est sold�e, rappelons-le, par 14 interpellations parmi lesquelles 5 sont sous mandat de d�p�t et 5 autres sous contr�le judiciaire. L�actuel chef de service qui a d�clench� l�affaire par l�interm�diaire du contentieux n�est pas �pargn�, pour autant, par l�enqu�te de la police judiciaire contrairement � son pr�d�cesseur provoquant par l� l�ire des travailleurs. Les protestataires veulent saisir cette occasion pour exiger l�assainissement total et d�finitif du service des d�linquants qui s�y trouvent et sa remise � niveau par la mise en place des moyens mat�riels et humains ainsi que des instruments n�cessaires � sa r�habilitation. Au-del� du service, c�est toute la gestion de l�APC qu�il faudra changer radicalement en commen�ant par �carter tous ceux qui se sont sucr�s sur le dos de la commune, notamment � travers le march� de Tala Athmane, de l�abattoir, les bons de commande, etc. Le maire qui devait succ�der, hier lundi 19 f�vrier, � M. Bensalem, d�missionnaire depuis quelques jours, a, au vu de la situation qui pr�vaut, un immense et p�rilleux travail � accomplir d�ici les prochaines �lections locales. Sera-t-il � la hauteur de la t�che qui l�attend ? Cela d�pendra de son envergure et de ses capacit�s � rassembler toutes les forces repr�sent�es � l�Assembl�e qui, apparemment, sont toutes conscientes de la gravit� de la situation et de la n�cessit� d�un changement radical. Tayeb B. Tirmitine f�te la Journ�e nationale du chahid La kasma des moudjahidine de Tirmitine (20 km au sud-ouest de Tizi Ouzou) a f�t� dans la ferveur et la communion, la Journ�e nationale du chahid qui co�ncide avec le 18 f�vrier. Une foule des grands jours s�est d�plac�e au village de Megdoul pour effectuer le transport des ossements du chahid Slimane Osmani vers le monument des chouhada de Tirmitine o� apr�s la lev�e des couleurs nationales au chant de Qassaman, le d�p�t des gerbes de fleurs et la lecture de la Fatiha, une minute de silence � la m�moire des martyrs a �t� observ�e. Slimane Osmani, qui a rejoint les rangs de l�ALN en 1958, est mort en 1960 dans un abri � Megdoul, les armes � la main. Encercl�, il avait ripost� et tent� de briser l��tau de la soldatesque fran�aise. Il fut bless� et achev� par un jet de grenade. Le chahid �tait p�re d�une fille. A Tirmitine, la r�miniscence des souvenirs et le testament de ceux �tomb�s pour que vive l�Alg�rie� et des moussebiline ont tir� certains de leur pesant silence. L��criture de l�histoire nationale passe d�abord par la r�habilitation de l�histoire locale. Arezki Karabadji, membre de l�Onec, insiste : �La commune de Tirmitine compte 217 chouhada. Quelques petites st�les ont �t� �rig�es � leur m�moire. Il est temps d�exiger un vrai monument communal par devoir de m�moire.�