Dans un entretien accord� au quotidien fran�ais Le Monde d�hier, le g�n�ral Paul Aussaresses confirme, s�il en �tait besoin, que Ben M�hidi, responsable du FLN pour la r�gion d�Alger en 1957, a �t� l�chement assassin�, pendu pour �tre plus pr�cis. Aussaresses, charg� de coordonner le travail des officiers de renseignement de la police et de la justice pendant la bataille d�Alger, balaye ainsi d�finitivement les th�ses des autorit�s coloniales de l��poque et de celles qui ont suivi et qui ont toujours tent� de faire valoir la th�se du suicide. Le g�n�ral Aussaresses, qui avait seulement sugg�r� dans son livre ( Services sp�ciaux, Alg�rie 1955- 1957) l�assassinat de Ben M�hidi par lui et ses pairs, raconte aujourd�hui par le menu d�tail les derniers supplices inflig�s au h�ros de la guerre de Lib�ration. Avec le cynisme qu�on lui conna�t, maintenant Aussaresses rappelle que Ben M�hidi, arr�t� en f�vrier 1957, �a �t� ex�cut�, mais n�a pas �t� tortur� �. Bigeard, dit Aussaresses, �l�a trait� avec �gards� et alors qu�il pensait pouvoir voir Ben M�hidi trahir sa cause, il a d� se rendre � l��vidence, le chef du FLN n�ayant pas c�d�. C�est dans la nuit du 3 au 4 mars qu�il est amen� en jeep, dans une ferme de la Mitidja appartenant �� un colon extr�miste�, non sans qu�il ait re�u auparavant d�un groupe de parachutistes, pr�cise Aussaresses, les honneurs, sur ordre de Bigeard (�a ne s�invente pas : on rend les honneurs et on pend !). Ben M�hidi sait ce qui l�attend, dit encore le bourreau qui raconte comment, avec six hommes, ils pr�parent l�ex�cution et �glissent une corde autour du tuyau de chauffage accroch� au plafond, font un n�ud coulant et installent un tabouret en dessous. L�horreur et le macabre �tant s�rement profond�ment ancr�s dans le sieur Aussaresses, il dit l�innommable, en �voquant l�essai par l�un de ses hommes de la fiabilit� du mat�riel : �L'un d'eux a jou� le r�le du supplici� pour v�rifier que tout �tait au point. Il est mont� sur un tabouret, a pass� sa t�te dans le n�ud et nous a regard�s� et comme si cela ne suffisait pas, le bourreau poursuit : �Ce n'est pas bien ce que je vais vous dire, mais �a a provoqu� un fou rire g�n�ral.� Ce n�est pas tout : le criminel Aussaresses poursuit encore son r�cit et ce r�cit vient � point nomm�, pour faire entendre � tous les partisans des bienfaits de la colonisation fran�aise en Alg�rie, leur faire entendre de la bouche de leurs propres officiers, comment s�est magnifiquement exerc� ce r�le de propagation de la civilisation face aux barbares alg�riens. De notre bureau de Paris Khad�dja BABA AHMED