�La lutte contre la drogue est une entreprise qui ne concerne pas, seulement, la justice, la S�ret� ou la Gendarmerie nationale et la douane. C�est l�affaire de toute la soci�t�. Ainsi a plaid� le Dr Benarab, pr�sident de l�Association pour la lutte contre l�alcoolisme et la toxicomanie (Alat), dans son allocution d�ouverture de la journ�e d��tude sur la toxicomanie qui s�est d�roul�e jeudi dernier � Constantine. Cette manifestation, organis�e conjointement par l�Alat, la Direction de l��ducation et la f�d�ration des parents d��l�ves vise � sensibiliser le public et notamment les jeunes des effets n�fastes de la drogue. Elle a �t� ponctu�e par la tenue d�un cycle de conf�rences abordant des th�mes ayant trait � la lutte contre la drogue, les �l�ments de pr�vention contre l�abus de drogue et le traitement des toxicomanes. Le directeur d��tude, d�analyse et d��valuation aupr�s de l�Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), M. A. Mohamed Salah, a mis en relief, dans son intervention la situation actuelle de la prolif�ration de la drogue dans le monde, l�ONLDT est l�outil de lutte contre ce fl�au en Alg�rie et le plan directeur de la lutte contre la drogue �labor� par son institution. Il a constat� que la consommation du cannabis a augment� � raison de 100 % entre 2002 et 2004. De surcro�t, l�Alg�rie, ajoute M.Abdennouri, commence � devenir un march� de consommation apr�s avoir jou� le r�le d�un point de transit, exploit� par les r�seaux du trafic de drogue pour transporter le cannabis du Maroc � qui est le producteur de 60 % du cannabis commercialis� dans le monde -vers l�Europe. Cet �tat des lieux est d�, aux yeux du conf�rencier, d�une part � la situation socio - �conomique du pays dont la crise du logement, le ch�mage, la d�perdition scolaire et � un degr� moindre, les effets li�s � la violence du terrorisme et d�autre part au resserrement de l��tau sur les r�seaux du trafic de drogue en Europe. Il a donn� un autre chiffre aussi r�v�lateur qu�alarmant, � savoir que 26,13 % des quantit�s qui traversent les fronti�res alg�riennes, sont destin�es � la consommation locale. Et de s��taler sur les estimations du trafic de drogue dans le monde. A ce sujet, il a r�v�l� qu�environ 5 % des habitants de la plan�te, soit 185 millions de personnes parmi lesquelles 150 millions de consommateurs de cannabis, s�adonnent � la drogue dont 34 millions en Afrique qui compte 5 millions de personnes atteintes du sida � cause de la drogue. Le chiffre d�affaires des r�seaux du trafic de drogue � travers le monde, qui est de l�ordre de 500 milliards USD, soit un revenu assez int�ressant que les recettes du p�trole, place cette activit� criminelle au deuxi�me rang de toutes les formes de la criminalit� organis�e apr�s le trafic d�armes. Cependant, le montant allou� par la communaut� internationale � la lutte contre la drogue ne d�passe pas les 50 milliards USD, autrement dit, le dixi�me des recettes pr�cit�es. En pr�sentant son institution, cr��e en vertu du d�cret ex�cutif 217-97 du 9 juin 1997 et install�e le 2 octobre 2002, un �tablissement public � caract�re administratif charg�, entre autres, de d�finir la politique nationale de pr�vention contre le fl�au de drogue et la collecte des informations pouvant faciliter la lutte contre ce ph�nom�ne, M. Abdennouri soulignera qu�entre 1994 et 2004, 86 832 personnes dont 85 % �g�es de moins de 35 ans ont �t� condamn�es par la justice alg�rienne dans des affaires li�es � ce trafic. D�o�, et selon les termes du conf�rencier, �la n�cessit� de la mobilisation de toute la soci�t� contre la drogue afin de prendre nos jeunes en charge car l�avenir m�me de notre pays d�pend de ces g�n�rations juv�niles�. Il a indiqu� que l�Etat alg�rien pr�voit dans le plan directeur de la lutte contre la drogue (2004-2008) d�implanter 15 nouveaux centres de d�sintoxication � travers le pays dont 5 dans le Sud et 53 centres interm�diaires dont 3 � Alger, 2 � Constantine, 2 � Annaba, 2 � Oran et un centre dans chacune des wilayas restantes et ce, pour parer au d�ficit en la mati�re �tant donn� que l�Alg�rie ne dispose actuellement que de 2 centres de d�sintoxication � Blida et � Oran et de 3 centres interm�diaires � Alger,S�tif et Annaba. Le Pr. Ferradji, m�decin-chef au centre de soins pour les toxicomanes � l�h�pital Avicenne de Paris a ax� son intervention sur les effets du cannabis sur la sant�. Il a indiqu� que cette substance, utilis�e comme mati�re premi�re dans la fabrication des cordages, provoque la baisse de l�hormone sexuelle m�le. Et d�ajouter qu�un joint de cannabis constitue le risque de causer au consommateur un cancer du poumon de l�ordre de 4 fois plus qu�une cigarette simple.