C�est avec son arrogance coutumi�re que le chef de l�Etat d�clarait r�cemment � un journaliste du quotidien espagnol El Pa�s : �Promenezvous dans toutes les villes de l�Alg�rie, vous verrez que la paix est une r�alit�.� L�intervieweur n�a gu�re eu besoin de se �promener�, la r�ponse de la paix bouteflikienne lui est parvenue du Palais du gouvernement le mercredi 11 avril 2007. Ce 11 avril 2007, profond�ment choqu�s, les Alg�rois comptaient leurs morts et leurs bless�s. D�boussol�s, choqu�s, ils d�couvraient que les terroristes-islamistes en cette effroyable matin�e du 11 avril 2007 avaient cibl� en sus du commissariat de Bab-Ezzouar le Palais du gouvernement. C�est-�-dire une haute institution de l�Etat et un espace pr�tendument s�curis�. Choqu�s, beaucoup d�Alg�rois ont d�clar� apr�s les attentats aux cha�nes de t�l�vision �trang�res, �qu�ils �taient attrist�s parce qu�ils avaient cru � la paix et au retour de la s�curit�. Ainsi se r�veillaientils brutalement de leur anesth�sie appel�e �politique de la paix et de la r�conciliation� d�cid�e par Abdelaziz Bouteflika et lui seul. R�veil salutaire s�il en est, � l�avenir le dira � mais ont-ils vraiment cru � la �paix� ces Alg�riens ou ont-ils fait semblant parce que tant�t fatigu�s par les ann�es sanglantes impos�es par les islamistes, tant�t par confort personnel, ou encore par opportunisme et ambitions politiciennes ? Ils ont certainement feint d�y croire car enfin, nonobstant les d�clarations tonitruantes de l�ex�cutif sur la paix et le retour de la s�curit�, le GSPC ne s�est jamais arr�t� de frapper et de faire subir aux Alg�riens l�horreur en faisant notamment exploser ses bombes. Il est faux, archifaux de dire : �Le terrorisme est de retour.� Le terrorisme sous le r�gne de Bouteflika ne s�est jamais arr�t� et il est de plus en plus violent. Affili� � Al Qa�da en prenant le nom de Qa�da-Maghreb�, le GSPC promet certainement d�autres coups surtout que le message essentiel � retenir dans l�attentat contre le Palais du gouvernement �tait : �On peut frapper partout et l� o� on veut.� Il suffirait d��tablir un macabre r�capitulatif des attentats depuis 2000 (1) et l�on conclurait alors que le GSPC n�a jamais tergivers� : au pardon bouteflikien � lui offert � coups de meetings, d�urnes truqu�es, de m�moires de victimes du terrorisme pi�tin�es, de charte pla�ant bourreaux et victimes sur un pied d��galit�, le GSPC a invariablement r�pondu par le sang et les bombes. Peut-�tre que ces Alg�rois qui ont d�clar� avoir cru � �une Alg�rie s�curis�e�, secou�s � juste titre en constatant que l�attentat avait cibl� le Palais du gouvernement, ont oubli� qu�il n�y a pas si longtemps un attentat, Bouchaoui � quelques m�tres du Clubdes- Pins, a �t� commis, que r�cemment les commissariats de R�gha�a et de Dergana furent la cible des kamikazes. Dergana c��tait loin d�Alger... R�gha�a c��tait loin... Et puis les militaires, les policiers peuvent mourir dans l�indiff�rence car �c�est leur m�tier de mourir�, disaient de braves citoyens en 1992/93 avant d��tre assassin�s � leur tour, eux les civils, n�est-ce pas ? Le terrorisme est condamnable en toute circonstance en tous lieux. Depuis le 11 avril 2007, les Alg�rois ont peur, tr�s peur parce que cela a eu lieu au c�ur de la capitale. La s�curit�, la paix ils n�y croient plus, si tant est, qu�ils y aient cru. Et si aujourd�hui les familles endeuill�es par le 11 avril 2007 � plus nombreuses que nous le disent les officiels � me font l�obligation de m�incliner, de partager leur peine que je connais fort bien pour l�avoir v�cue, de respecter leur douleur qui ne les quittera plus jamais car ce 11 avril leur vie a soudainement bascul�, je ne peux pour autant, taire ma col�re lorsque j��voque le souvenir des six policiers assassin�s le 10 f�vrier 1992 dans la Basse-Casbah par le terrorisme- islamiste. Se sont-ils sacrifi�s ces enfants d�Alg�rie, pour que leurs coll�gues meurent d�chiquet�s par les bombes islamistes au Palais du gouvernement et � Bab-Ezzouar le 11 avril 2007 ? Dans l�Alg�rie de Bouteflika. Ma col�re lorsque je sais que les premiers sont morts assassin�s pour sauver la R�publique. Leur mort avait un sens. Ceux du 11 avril 2007 sont morts parce que l�amnistie offerte par un Ex�cutif islamiste aux criminels de la pire esp�ce, ne pouvait qu�engendrer un regain de violence et un encouragement � faire plus et mieux. Le 11 avril 2007, les victimes, toutes les victimes, ont �t� assassin�es par 700 kg d�explosifs au nom de la paix bouteflikienne. Et ceux qui se posent la question de savoir comment une haute institution de l�Etat ait pu �tre la cible en 2007, des kamikazes, alors m�me que cela n�avait jamais eu lieu durant les ann�es les plus dures du terrorisme, la r�ponse se trouve dans la question elle-m�me. C�est une autre raison � ma profonde col�re. On aurait pu croire en effet, que dix ann�es de terrorisme f�roce, dont nous conservons les uns et les autres des s�quelles ind�l�biles auraient pu nous rendre capables de d�jouer tous les coups. Seulement pour cela et apr�s la reddition en 1997 des terroristes-islamistes il e�t fallu qu�en sus de la victoire militaire nous sortions triomphants de la bataille politique. Au lieu de cela, le premier magistrat du pays, loin, tr�s loin, du drame durant les ann�es 1990, n�ayant � aucun moment partag� avec nous nos douleurs et nos larmes, a impos� aux r�publicains la reddition et offert l�amnistie � leurs bourreaux, avec sa politique suicidaire dite �de paix et de r�conciliation�. Durant les ann�es de terrorisme, la vigilance �tait de mise et partout. Le 11 avril 2007, les kamikazes ont r�ussi leur coup parce que la paix bouteflikienne a entra�n� une d�mobilisation g�n�rale, un rel�chement, un d�couragement. D�mobilisation qui ne peut �tre assimil�e � de l�indiff�rence, mais � de l�impuissance en raison du �fait du prince�. D�mobilisation, qui ne peut que faire le bonheur d�un kamikaze, ce criminel qui se croit un �h�ros� parce qu�il se fait sauter avec sa bombe. Il est entra�n�, endoctrin�, pour mourir alors peu lui �importe de tuer puisqu�il meurt en martyr�. De tuer en garantissant � ses commanditaires, � ceux qui fabriquent la bombe � le retentissement m�diatique plan�taire qu�ils recherchent. Al-Qa�da Maghreb a r�ussi son coup m�diatique et a plong� � nouveau Alger dans l�horreur. Mais Al-Qa�da Maghreb n�a pas r�ussi en raison de l�absence d�un savoir-faire ou d�une quelconque incomp�tence des services de s�curit�. Si le GSPC a r�agi avec autant de violence c�est pr�cis�ment parce qu�il re�oit d�excellents coups donn�s par l�Arm�e nationale populaire en Kabylie. Al-Qa�da a r�ussi parce que la politique d�sastreuse du premier magistrat du pays a d�mobilis� les Alg�riens devenus moins vigilants et totalement d�sabus�s. Et si des citoyens sont, h�las, morts par ce 11 avril 2007, ils se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment, il y a lieu de dire clairement et � haute voix ceci : les attentats du 11 avril 2007 � surtout celui commis contre le Palais du gouvernement � sont avant tout et apr�s tout un cinglant camouflet ass�n� � la paix bouteflikienne. Et lorsqu�on �choue que doit-on faire ? Sous d�autres cieux la r�ponse coule de source, chez nous l�artisan de la paix n�a pas jug� utile de s�exprimer ou de se d�placer sur les lieux ou dans les h�pitaux. C�est son chef du gouvernement qui a �affirm� qu�une r�union a eu lieu apr�s les attentats sous la pr�sidence de Abdelaziz Bouteflika. On n�en est plus � v�rifier la v�racit� des propos de Abdelaziz Belkhadem... il y a plus urgent et plus grave que ses �affirmations�, Abdelaziz Belkhadem, la mine d�faite, verd�tre � l�id�e qu�il aurait pu se trouver dans son bureau au moment de l�explosion a qualifi� l�attentat �d�acte criminel et l�che�. Quand il s�est agi de sa petite personne, l�acte est ainsi devenu un crime ! Ce n�est pas ce qu�il disait ce monsieur, qui ressemblait ce 11 avril 2007 � un homme terriblement effray� plut�t qu�� un repr�sentant de l�Etat, lorsqu�en 1995 il �tait ami-ami � Rome avec Anouar Haddam qui avait revendiqu� on s�en souvient, l�attentat commis par un autre kamikaze le 30 janvier 1995 contre le commissariat central du boulevard Amirouche � Alger. Ce n�est pas ce qu�il disait, lorsqu�il avait exprim� avec virulence son opposition � l�arr�t salutaire du processus �lectoral. Ce n�est pas ce qu�il disait, lorsque tombaient les r�publicains et que lui, faisait ami-ami avec l�Iran de Khomeiny (qui n�a pas chang� d�ailleurs) et l�Arabie saoudite. Ce n�est pas ce qu�il disait, lorsqu�il qualifiait les opposants � �la charte de la paix� d�anti nationalistes. Voici que lui, le nationaliste qualifie les b�n�ficiaires de l�amnistie bouteflikienne de criminels. Le voici qui console les victimes, ah non ! pas de larmes de crocodiles, de gr�ce ! N�avaient-ils donc pas raison nos a�eux de dire : �Ne ressent le feu de la braise que celui qui met le pied dessus ?� Abdelaziz Belkhadem l�islamiste n�a pas soudainement chang� le 11 avril 2007. Il se d�lectera encore lorsque le feu de la braise touchera des r�publicains ce 11 avril 2007. Il a eu peur. Tr�s peur pour lui-m�me et c��tait un spectacle affligeant de le voir dans cet �tat, lui le repr�sentant de l�Etat. Belkhadem a eu peur mais ce sont des citoyens, de braves citoyens qui sont morts ou demeureront handicap�s. Et il y a lieu aujourd�hui de poser la question au premier magistrat du pays de savoir combien de morts, combien de handicap�s, (par attentats � la bombe) combien de corps d�chiquet�s lui faudra-t-il pour qu�il comprenne que sa politique de paix est un �chec cuisant ? Jusqu�� quand nous faudra-t- il accepter de mourir d�chiquet�s par les bombes pour satisfaire aux conditions de �sa paix� ? De combien de litres de sang d�Alg�riens �sa paix� va-t- elle s�abreuver ? A toutes ces questions, il n�existe qu�une r�ponse. Une seule : lorsqu�on �choue, on s�en va. Les Alg�riens ne veulent plus mourir parce qu�ils veulent vivre. Les Alg�riens ne veulent plus mourir pour rien. Les Alg�riens ne veulent plus mourir pour les l�gislatives un 3e mandat pr�sidentiel, pour la r�vision constitutionnelle. Les Alg�riens ne veulent plus vivre avec l�angoisse permanente de voir leurs proches ou leurs amis happ�s par les �bombes de la paix�. Les Alg�riens veulent vivre dans un Etat o� les dirigeants ne tendent plus la main aux criminels en sacrifiant la victime. Les Alg�riens veulent vivre dans un Etat o� seul le devoir de justice permettra la cicatrisation des blessures. Un proc�s pour les assassins, une r�paration morale pour les familles des victimes du terrorisme. Les Alg�riens ne veulent plus mourir d�chiquet�s, tandis que courtisans et opportunistes s�escriment vainement, � vouloir d�crocher le �prix Nobel de la paix� pour leur pr�sident. Lui qui s�est content� de prendre les r�nes du pays apr�s la reddition des groupes arm�s en 1997 et qui se dit injustement �artisan de la paix�. Il n�a pas connu les ann�es de braise et la paix dont il parle c�est celle du 11 avril 2007. Pour quelles raisons a-t-il choisi l�Alg�rie de 1999 et pas celle de 1994 ? Bien entendu, on pourrait me r�torquer qu�Al-Qa�da avec ses kamikazes est une menace transnationale pouvant frapper partout (Djerba, Bali, Madrid, Londres, Casablanca...) Comment oserai-je le nier et l�occulter ? Cependant, apr�s le 11 mars 2004 et les attentats sanglants qui ont frapp� Madrid, le peuple, le gouvernement espagnols, ainsi que sa Majest� le roi d�Espagne, se sont rassembl�s pour dire : �Non au terrorisme islamiste�. Imaginerait-on la m�me sc�ne en Alg�rie ? Ce serait plut�t difficile de r�unir c�te � c�te, des familles meurtries, des citoyens oppos�s � toute concession avec l�islamisme terroriste, des citoyens favorables � la politique de la �pr�tendue paix�,des formations politiques totalement divergentes sur cette question (m�me si toutes ont condamn� les attentats�) et un ex�cutif islamiste ayant r�ussi � convaincre les �mirs sanguinaires d�hier qu�ils devaient �tre fiers d�avoir �t� des assassins ? Ce serait non pas un rassemblement mais tout au plus une vaste cacophonie. C�est l� toute la diff�rence entre nous et les autres. Un langage coh�rent sans concessions, un discours clair font normalement partie de la panoplie d�armes permettant la lutte contre le terrorisme islamiste. Dans ce combat, il est clair que les forces de s�curit� nonobstant les r�sultats excellents contre le GSPC, ont �galement besoin du politique. Si celui-ci fait les yeux doux � ceux qu�il appelle les �repentis� (Ils se sont repentis de quoi ? De rien) les ��gar�s�, comment s��tonner qu�il y ait eu un 11 avril 2007 � Alger ? Comment s��tonner lorsqu�on entend un ministre de l�Int�rieur d�clarer apr�s l�attentat contre des employ�s �trangers de BRC � Bouchaoui (10 d�cembre 2006) �cela prouve la faiblesse du GSPC� ? 700 kg au Palais du gouvernement + 700 kg � Bab- Ezzouar + 500 kg sur la route de l�a�roport, c�est peut-�tre encore faible pour ce ministre ? Combien lui faut-il pour que ce soit fort ? Face � une situation s�curitaire pr�occupante de nature � nous inqui�ter et � inqui�ter la communaut� internationale, va-t-on continuer au niveau de l�ex�cutif � bricoler, � faire dans la d�magogie et la surench�re ? L�ins�curit� est une dure r�alit�. La paix ? Les Alg�riens n�y croient plus si tant est qu�ils y aient cru un jour. La paix ? Un �chec cinglant pour son initiateur dont la conscience devra porter les morts du 11 avril 2007 et tous ceux dont il a profan� les tombes depuis 1999 avec sa politique d�amnistie de leurs assassins. La paix ? Pour l�instant, les Alg�riens meurent d�chiquet�s par les bombes sans m�me plus savoir pourquoi ils meurent. Et ce n�est certainement pas la fin. Aux Alg�riens de se r�veiller et de dire ce qu�ils ne veulent plus � d�faut de savoir ce qu�ils veulent. Ils ne veulent plus mourir ? Ils ne veulent plus voir leurs enfants mourir assassin�s ? Qu�ils le disent ! A toutes les familles endeuill�es par le 11 avril 2007 j�exprime ma profonde et sinc�re compassion. Je m�associe � leur col�re et partage leur douleur. La paix en Alg�rie ? Non... non les kamikazes � Alger ! L. A. N. B. : 1) Voir L�Expression du 12 avril 2007 page 4. R�capitulatif de tous les attentats � la bombe depuis 2000. Un r�capitulatif � conserver indispensable pour tous ceux qui sont convaincus comme moi que le terrorisme islamiste ne s�est jamais arr�t� sous le r�gne de Bouteflika. 2) A M. Gharbi Mohamed Tounsi, chef patriote condamn� � perp�tuit� pour avoir abattu un �mir qui ne cessait de le provoquer, je d�die ces vers qui n�ont aucune pr�tention po�tique puisqu�ils �manent de mon c�ur souffrant, de savoir ce patriote en prison. Alors que ce serait aux fossoyeurs de l�Alg�rie de prendre sa place : �Ami r�publicain, si la voix est une arme Si des mots assembl�s peuvent parler � leur c�ur, toucher leur �me, Je veux alors ce soir en user pour leur parler. Leur parler ami pour leur dire que tu te meurs s�rement Au fond de ta cellule froide loin de tes enfants Loin de leurs regards. Mais que tu parviens comme moi � conserver l�espoir qu�ils comprendront bient�t qu�ils se sont tromp�s�.