�Chez nous, le viol n�est d�fini par aucun texte de loi alors qu�ailleurs ce crime est associ� � toute forme d�agression sexuelle, que la victime soit de sexe f�minin ou de sexe masculin�, a pr�cis�, jeudi dernier, le Pr. Bessaha, pr�sident de la Soci�t� alg�rienne de m�decine l�gale, � l�occasion de la 8�me journ�e m�dico-judiciaire tenue � l�INSP pour d�battre des violences sexuelles. L�inceste et la violence conjugale restent des tabous qu�il faut briser selon les m�decins l�gistes qui affirment que 71.2 % des victimes, en 2006, �taient des femmes. Ilhem B. Tir - Alger (Le Soir) - �Le r�le dans la soci�t� alg�rienne de la m�decine l�gale est d�attirer l�attention des pouvoirs publics pour la prise en charge de ce fl�au de mani�re rationnelle et objective sans d�magogie�, pr�cisait le pr�sident de la SAML qui reconna�t l�ampleur du ph�nom�ne bien qu�il soit difficile � chiffrer du fait de l�absence de signalement et de la pudeur des victimes � r�v�ler cette violence. La 8�me journ�e m�dico-judiciaire a �t� une tribune pour les m�decins pour s�exprimer sur le ph�nom�ne car, incontestablement, ils ont un r�le important � jouer dans la reconnaissance des agressions sexuelles dont sont victimes les enfants et les femmes. C'est-�-dire les intrusions au niveau physique : inspection des orifices g�nitaux et anaux ainsi que les intrusions au niveau de l�intimit� par le regard ou le toucher. Les communiqu�s ont port� sur l�exp�rience des diff�rents services de m�decine l�gale du territoire national ainsi que l�exp�rience de la police scientifique en mati�re d�analyse d�empreintes g�n�tiques ADN en pratique judiciaire dans le domaine des violences sexuelles. Il y avait �galement le point de vue des psychiatres dans le harc�lement sexuel et ses implications juridiques et psychiatriques. Le Dr Na�t Rabah, de l��quipe �pid�miologique du CHU Mustapha, a pr�sent� l��tude effectu�e au niveau du service de la m�decine l�gale pour la p�riode 2005/2006 sur 104 victimes. Les r�sultats ont montr� une pr�dominance f�minine avec 71.2% des cas. Cette pr�dominance f�minine s�illustre bien dans la tranche d��ge de 16 � 20 ans. Par contre, pour la tranche d��ge 6-10 ans, la pr�dominance est pour les gar�ons avec 21.2% de cas. Les m�decins ont remarqu� que 38.8 % des consultations se font tardivement au-del� de 7 jours, 33.7% des agresseurs sont des membres extra famille contre 47,1% pour des inconnus. Quant au lieu de l�agression, dans 36.5% des cas, elle se fait dans un lieu public et 31.7% au niveau du domicile de l�agresseur. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler les r�sultats de l�enqu�te nationale sur les violences � l�encontre des femmes effectu�e � l�INSP qui a �tabli une premi�re approche mais limit�e aux victimes de sexe f�minin et qui a r�v�l� que 5.4% des violences subies par les femmes sont de nature sexuelle. Sur un autre volet, la violence conjugale entre tabous, religion et loi a constitu� un sujet vivement d�battu car cette violence tr�s r�pandue reste un sujet tabou dans notre soci�t�. Bien des femmes connaissent dans leur entourage des victimes de ce type de violence qui peut prendre des formes multiples. Certaines femmes sont atteintes directement dans leur int�grit� physique, sexuelle et psychique. Elles sont humili�es, battues et viol�es. Bien souvent, l'agresseur n'est pas un inconnu. C'est leur mari. Le Dr Souag Mokhtaria, du CHU d�Oran, a relev� le fait que le code p�nal ne r�prime pas les violences sexuelles contre nature entre conjoints. En cas de violence, le m�decin l�giste peut conseiller � la victime de porter plainte mais ceci est limit� par la mission m�dicale demand�e par le juge. Les diff�rents intervenants qui ont trait� les sujets dans tous ses aspects, notamment le harc�lement sexuel, l�inceste et les enfants victimes d�agression ont plaid� pour le recours � la justice qui permettra � la personne de se reconstruire en pr�cisant que seuls les pr�l�vements effectu�s sur r�quisition sont mis sous scell�s et rev�tent alors une force probante certaine.