Le positionnement de l�Allemagne qui dirige, pr�sentement, la pr�sidence de l�Union europ�enne, par rapport � la question sahraouie, est d�une importance capitale. Il peut m�me �tre act� comme un tournant dans la vision europ�enne autour du dossier. Angela Merkel, chanceli�re allemande, a, ni plus ni moins, d�clar� son attachement � �une solution consensuelle et politique acceptable� et ce, �dans le cadre des Nations unies�. Et plus loin, la pr�sidence allemande de l�UE r�affirme son souhait de �voir le peuple sahraoui exercer son droit l�gitime � l�autod�termination�. Cette attitude de la part d�un gros bras europ�en � en fait le plus puissant acteur de la construction europ�enne � sonne comme un avertissement s�rieux et solennel aux man�uvres dilatoires du couple franco-espagnol qui, ces derniers mois, n�a cess� de tenter de sortir la question sahrouie du cadre de l�ONU pour la mener vers les sentiers abrupts et dangereux du �plan d�autonomie� propos� par le Maroc. Pour la v�rit� historique et honn�tet� intellectuelle, relevons, tout de m�me, que le large front favorable � une solution conforme au droit international, et dont le Parti socialiste espagnol est l�une des chevilles ouvri�res, a emp�ch� la ligne opportuniste de Jos� Luis Zapatero de prendre le dessus. Le chef du gouvernement espagnol a �t� rappel� � l�ordre par son propre parti, le PSOE, les r�gions autonomes de son pays, le parti de droite, principale formation d�opposition, le Parlement national, les diff�rents Parlements r�gionaux et le S�nat. Et aussi � Oran lors de sa visite en Alg�rie par le roi Juan Carlos. Ce qui est inhabituel dans les �quilibres institutionnels du royaume ib�rique o� le monarque n�exprime pas � et surtout pas � l��tranger � ses divergences avec le Premier ministre sur les dossiers de politique ext�rieure. Sur le dossier sahraoui, Zapatero et la t�te de la pyramide gouvernementale sont compl�tement isol�s et discr�dit�s. Apr�s avoir perdu, lamentablement, son �pari basque�, Zapatero a aussi compl�tement rat� sa r�orientation de la politique espagnole en faveur des th�ses de Rabat. R�sultat des courses : c�est l�Allemagne, apr�s le Royaume-Uni, la Su�de, la Belgique � et d�autres pays europ�ens leur embo�teront sans doute le pas � qui sont en train de perdre le relais dans le dossier. Alors que l�Italie de Berlusconi ou celle de Romano Prodi a toujours �t� favorable aux r�solutions pertinentes de l�ONU en l�affaire. Pour ce qui est de l�Allemagne, les observateurs rel�vent que Berlin n�a rendu publique sa position qu�apr�s le rapport du secr�taire g�n�ral de l�ONU remis en Conseil de s�curit� la semaine derni�re. Ce qui laisse supposer que la r�orientation � positive � de l�Union europ�enne sur le dossier est une tendance lourde, qui s�inscrit dans la dur�e. Ni les Allemands ni les Britanniques n�ont l�habitude, en effet, de changer de ligne facilement. Ou de tracer une direction pour la contourner. Tout cela co�ncide avec la tenue, mardi dernier, d�un colloque autour �de la d�fense des droits de l�homme� et �des ressources naturelles� au et du Sahara occidental au sein du Parlement europ�en et d�un s�minaire organis� par la prestigieuse ULB (Universit� libre de Belgique) o� plusieurs eurod�put�s, experts, juristes, diplomates dont la ministre su�doise des Affaires �trang�res, actuellement en poste ont d�nonc�, vigoureusement, les accords de p�che UE/Maroc et affirm� leur attachement � la l�galit� internationale concernant le dossier sahraoui. Bruxelles a enregistr�, en l�occurrence une nouvelle donne : plusieurs voix marocaines et des plus prestigieuses comme celles de Abdelaziz Menebhi, ex-prisonnier politique, exr�fugi�, cofondateur de l�organisation �Ila El Amam� (En avant) ou de Ali Lemrabet, journaliste proclamant ouvertement et courageusement que seul un r�f�rendum libre et r�gulier au Sahara occidental peut constituer une solution acceptable et durable. Le 13 avril dernier, dans l�un des amphith��tres les plus reconnus de l�ULB, au campus du Solhoch � Bruxelles, Mohamed Sidati, repr�sentant du Front Polisario en Europe, et Abdelaziz Menebhi du mouvement marocain �En avant� disaient � peu pr�s la m�me chose sur le dossier du Sahara occidental. Plus personne, ici, dans la capitale europ�enne, ni l�-bas, � New York au si�ge des Nations unies, n��voque le plan d�autonomie marocain. Et Ban Ki-moon a, dans un rapport, �limin� les fausses pistes, les faux-fuyants et la toile d�araign�e que son pr�d�cesseur, Koffi Annan, a dress�e comme obstacle sur la solution du probl�me sahraoui...