La Haute Cour de s�ret� de l'Etat �gyptienne a condamn� hier � 15 ans de prison un Egypto-canadien accus� d'espionnage au profit d'Isra�l. Jug� en l'absence de trois coaccus�s isra�liens, Mohammed Essam Ghoneim al-Attar, 31 ans, a �galement �cop� d'une amende de 10.000 livres �gyptiennes (environ 1.290 euros). Les verdicts de ce tribunal d'exception sont sans appel et seul le pr�sident de la R�publique peut commuer la peine. Ancien �tudiant de l'Universit� islamique d'Al-Azhar au Caire, M. Attar �tait accus� "d'espionnage, de corruption et de recrutement d'agents au profit du Mossad", un des services secrets isra�liens. En d�but d'audience, M. Attar a fait le signe de la victoire � l'adresse de l'assistance depuis le box des accus�s, entour� d'un imposant cordon de policiers. Dans la salle, archicomble, �taient pr�sents des diplomates canadiens et des dizaines de journalistes. Le juge Sayed al-Gohari a prononc� le verdict � l'issue d'une audience qui n'a dur� qu'une dizaine de minutes. Il a affirm� que M. Attar �tait charg� de recruter �des agents au profit du Mossad, parmi les communaut�s �gyptienne et arabe � l'�tranger�, en contrepartie de sommes d'argent. Il a indiqu� que l'accus�, un musulman, s'�tait converti au christianisme et avait invoqu� sa nouvelle religion et son homosexualit� pour demander l'asile au Canada en 2002 par �crainte de r�pression� en Egypte. �Il a march� dans les pas du diable et a vendu son pays et ses principes. Les deux religions (l'islam et le christianisme) lui sont �trang�res�, s'est emport� le juge, � la lecture du verdict. M. Attar avait �t� arr�t� le 1er janvier lors d'une visite � sa famille au Caire. A l'issue de l'audience, son avocat Ibrahim al-Mahmoud al-Bassiouny a qualifi� le verdict de �cl�ment�, disant qu'il �s'attendait � une peine de 75 ans sur la base des accusations�. Il a ajout� toutefois qu'il �tait �triste� parce qu'il croyait en l'innocence de son client. Tout au long de son proc�s, M. Attar avait clam� son innocence, indiquant que ses aveux lui avaient �t� extorqu�s sous la torture. Il avait dit avoir alors livr� le nom fictif d'un Isra�lien, Daniel Levy, avec qui il aurait �t� en contact en l'empruntant � celui d'un espion d'une bande dessin�e �gyptienne. Ce nom figure dans le mandat d'arr�t lanc� aupr�s d'Interpol par les autorit�s �gyptiennes avec celui de deux autres Isra�liens. M. Attar avait �galement d�menti �tre homosexuel ou s'�tre converti au christianisme, pr�cisant avoir demand� l'aide du Canada pour assurer sa d�fense. Le chef de la diplomatie canadienne, Peter MacKay, avait affirm� d�but mars avoir re�u les assurances du Caire que M. Attar n'a pas �t� tortur�. Les trois Isra�liens, dont deux d'origine turque, jug�s par contumace, sont accus�s d'avoir recrut� Mohammed al-Attar en 2001 alors qu'il se trouvait en Turquie avec un visa touristique. L'Egypte est li�e � Isra�l par un trait� de paix depuis 1979. Depuis cette date, plusieurs personnes ont �t� accus�es par l'Egypte d'espionnage au profit de l'Etat h�breu.