Dans le cadre de son projet initi� avec la Commission europ�enne et intitul� �Programme de coop�ration avec la soci�t� civile en Alg�rie�, la Fondation Friedrich Ebert a pr�sent�, hier � la presse, les deux publications r�alis�es par Espace de coordination des ONG (ECO). Si le premier ouvrage regroupe la pratique des associations alg�riennes sous forme d�un manuel qui sera mis � la disposition de ces derni�res, le deuxi�me nous livre une �tude approfondie sur la r�alit� du mouvement associatif, avec la nuance faite par l�auteur, qui se pr�serve d�appeler l�activit� associative de �mouvement�, pr�f�rant la qualifier de �ph�nom�ne�. �Le Ph�nom�ne associatif en Alg�rie� est ainsi intitul�e l�enqu�te men�e par le sociologue Omar Derras. Les �l�ments de cette enqu�te donnent une meilleure visibilit� du mouvement associatif. Commen�ant d�abord par la repr�sentativit� de celle-ci par rapport au nombre qui la compose (75 000 associations), l�auteur de cet ouvrage a estim� que m�me en prenant des largesses dans les comptes pour �valuer le nombre d�associations actives sur le terrain, celles-ci ne d�passent pas les 1 500. Une participation associative tr�s r�duite. Prenant un �chantillon de 440 ONG, l�enqu�teur a essay� par ailleurs d�apporter une certaine visibilit� sur les activit�s de celles-ci. Un travail qui n�a pas �t� facile en raison de la difficult� trouv�e, identifier les associations actives et les situer par rapport aux objectifs attendus de leur participation � la construction d�une soci�t� d�mocratique et � leur r�le de soci�t� civile comme partenaire et force de d�cision. M. Derras est parvenu � classer les associations en trois cat�gories. La premi�re �tant une minorit�. Ce sont des associations porteuses de projets de soci�t�s sensibles, allant dans le sens de la revendication, de la contestation et surtout de d�fense des droits fondamentaux des citoyens. Cette cat�gorie a, bien s�r, subi la pression des pouvoirs publics et est soumise � un contr�le r�gulier, jusqu�� vouloir les effacer du paysage associatif. La deuxi�me cat�gorie d�associations est d�crite sous forme de clubs ferm�s, r�serv�s g�n�ralement � des retrait�s et activant essentiellement sur la champ culturel et sportif. Enfin, vient la majorit�. Celle dont l�existence est due, selon l�auteur, � des initiatives des pouvoirs publics. Ces derniers, ayant voulu se d�gager de certaines de leurs obligations dans les domaines sociaux, culturels et de sant� ont donn� leur largesse � des associations, qu�ils contr�lent par le biais des subventions qu�ils leur versent sous certaines conditions. L�activit� de cette derni�re cat�gorie est conjoncturelle, pendant les rendez-vous �lectoraux, par exemple. L�enqu�te de M. Derras a conclu �galement � plusieurs �l�ments marquant la vie associative. Si le niveau acad�mique des dirigeants des associations est g�n�ralement sup�rieur, il n�en demeure pas moins que la qualification des membres associatifs � la pratique associative est quasiment inexistante. Plus de 70% des associations n�ont jamais �t� form�es � ces pratiques, d�o� la difficult� de trouver des partenaires et des sponsors � leurs activit�s. Une autre r�alit�, c�est l�absence de dialogue entre les acteurs associatifs et les pouvoirs publics. Les uns comme les autres sont convaincus de l�importance de ce dialogue, mais l�instauration de la culture de la communication et de la collaboration n�est pas encore acquise.