Les talibans ont rel�ch� hier une jeune Fran�aise retenue en otage depuis trois semaines en Afghanistan et accord� un d�lai suppl�mentaire d'une semaine � Paris pour n�gocier la lib�ration de son compagnon encore captif. Cette lib�ration, pr�sent�e comme un geste de bonne volont� par les talibans, a �t� confirm�e par les autorit�s fran�aises qui ont pr�cis� qu'elles poursuivraient leurs efforts avec la m�me d�termination et la m�me discr�tion jusqu'� la lib�ration des autres otages. Les deux Fran�ais, identifi�s comme �Eric� et �C�line�, avaient �t� enlev�s le 3 avril avec leurs trois accompagnateurs afghans dans une zone recul�e du sud-ouest de l'Afghanistan o� ils travaillaient pour une petite ONG, Terre d'Enfance. Selon un porte-parole des talibans, Yousuf Ahmadi, la jeune Fran�aise a �t� lib�r�e � 11H05 (06H35 GMT) dans le district de Maiwand de la province de Kandahar. L'ex-otage est arriv�e � Kaboul hier en fin d'apr�s-midi, selon des responsables. �C�line est extr�mement �prouv�e apr�s 24 jours de d�tention. Elle est extr�mement affaiblie�, a affirm� � la presse le pr�sident de Terre d'Enfance, Antoine Vuillaume. �Evidemment, c'est un premier �l�ment d'espoir. En tout cas, c'est une premi�re satisfaction, un grand soulagement, et un espoir pour les quatre autres personnes�, a dit M. Vuillaume, apr�s avoir rencontr� en milieu de journ�e le chef de la diplomatie fran�aise Philippe Douste-Blazy. Le pr�sident Jacques Chirac s'est �galement r�joui de la lib�ration de l'otage. �Tous doivent maintenant redoubler d'efforts pour obtenir celle des autres otages dans la plus grande discr�tion�, a-t-il d�clar�. Le porte-parole des talibans a ajout� que la prisonni�re �avait �t� rel�ch�e pour donner au gouvernement fran�ais un gage de notre bonne volont�. Il a pr�cis� que la jeune femme �tait porteuse d'un message exhortant Paris � retirer ses troupes d'Afghanistan. Un d�lai suppl�mentaire d'une semaine a �t� accord� � la France pour n�gocier la lib�ration du second otage. �Nous avons prolong� d'une semaine la date-butoir pour l'autre otage fran�ais et les trois otages afghans�, a d�clar� Yousuf Ahmadi. Un autre porte-parole taliban, Zabihullah Mujahed, a quant � lui justifi� ce nouveau d�lai en raison de l'�lection pr�sidentielle fran�aise : �Ils sont occup�s�, a-t- il dit. Cette crise tombe entre les deux tours de l'�lection pr�sidentielle fran�aise, risquant de donner � l'affaire une tr�s forte r�percussion. Les talibans avaient pr�sent� le 20 avril plusieurs revendications � la France, lui laissant en particulier une semaine pour retirer ses soldats d'Afghanistan en �change de la lib�ration des otages. �Faute de quoi, la position de l'Emirat islamique (les talibans) envers les prisonniers �trangers est claire et (la d�cision) sera bient�t appliqu�e�, avait ajout� un communiqu�, laissant peser la menace d'une ex�cution sur les otages. A Paris, les autorit�s, qui ont maintenu la plus grande discr�tion, avaient adress� vendredi un signal aux ravisseurs en soulignant que la France n'avait �pas de vocation� � rester en Afghanistan. Un millier de soldats fran�ais sont stationn�s dans la r�gion de Kaboul dans le cadre de la Force internationale d'assistance � la s�curit� (Isaf) de l'Otan qui compte quelque 37.000 soldats de 37 pays. Les talibans ont ex�cut� dans le pass� plusieurs de leurs otages afghans mais ont lib�r� les Occidentaux. Ils avaient �galement demand� le retrait des troupes italiennes avant de lib�rer le journaliste italien Daniele Mastrogiacomo le 19 mars, apr�s deux semaines de captivit�, en �change de la lib�ration de cinq talibans d�tenus par le gouvernement. Son chauffeur et son interpr�te afghans avaient, eux, �t� ex�cut�s. Critiqu� pour avoir c�d� au chantage de �terroristes�, le pr�sident afghan Hamid Karzai avait assur� qu'un tel �change de prisonniers ne se r�p�terait plus �avec personne, ni aucun autre pays�.