Le Pen appelle ses �lecteurs � s�abstenir massivement le 6 mai. D�ception des partisans de Sarkozy, qui esp�rent encore le report des voix de l�extr�me droite et qui, � l�image de leur candidat, mart�lent �qu�aucun chef ne peut confisquer le vote des �lecteurs�. Aujourd�hui, ultime et grand d�bat entre les deux candidats finalistes de la pr�sidentielle. M�me si les observateurs s�accordent � dire qu�historiquement le d�bat t�l�visuel du sprint final n�a pas modifi� sensiblement l�opinion des spectateurs-�lecteurs lors des scrutins pr�sidentiels pr�c�dents, ce d�bat-ci est quelque peu diff�rent, et les deux candidats le savent. Il est diff�rent parce que, pr�cis�ment, beaucoup d��lecteurs, parmi les 7 millions qui ont vot� pour le centriste Bayrou, n�ont pas encore d�finitivement d�cid� s�ils voteraient pour la candidate de gauche S�gol�ne ou pour Sarkozy. Ce n�est pourtant pas faute, pour l�un comme pour l�autre, d�avoir essay� de se rallier les voix de ce vivier potentiel. Les promesses n�en finissent pas. Sarkozy, mart�lera, et il aura raison de le faire, que la famille �naturelle� de l�UDF est la droite et que tout autre ralliement serait contre nature. Comment, r�p�te-t-il, un social d�mocrate peut-il voter pour une alliance comprenant l�extr�me gauche ? Et pour ne pas rester dans le simple constat, Sarkozy joue le chaud et le froid : il promet d�int�grer, s�il �tait �lu, des ministres de la plus haute importance aux partisans de Bayrou et n�oublie pas en m�me temps de faire rappeler par ses lieutenants, non sans des intonations de menaces, que les �lections l�gislatives ne sont pas loin, et qu�aucun arrangement avec les candidats d�put�s de l�UDF ne serait possible s�ils ne ralliaient pas Sarkozy avant le 6 mai. Le report du vote des �lecteurs de l�UDF n�est pas la seule pr�occupation du candidat de l�UMP. Il veut aussi le report de voix des �lecteurs du Front national. En l�occurrence, depuis hier, et malgr� ses discours de plus en plus droitiers et de plus en plus muscl�s, il n�a pas r�ussi � se faire entendre de Jean-Marie le Pen qui a appel� ses �lecteurs � s�abstenir massivement et donc � n�accorder leurs voix ni � l�une, ni � l�autre. Les propos tr�s � droite de Sarkozy, plus encore, son inlassable jeu sur le terrain de l�extr�me droite et son appropriation des th�mes lep�nistes et entre autres la pr�f�rence nationale, l�immigration accol�e � l�identit� nationale notamment, qu�il a port�e en bandouli�re sans aucun �tat d��me, ont apparemment �chou�. Sarkozy ne d�sesp�re pas de ce l�chage de Le Pen et affirme, tr�s s�r de lui, �qu�aucun chef ne peut confisquer le vote des �lecteurs �. A supposer donc que les �lecteurs lep�nistes reporteront leurs voix sur lui, l�addition Bayrou plus le Pen, cela va donner � Sarkozy une avance plus que confortable. A deux jours de ce d�bat, Sarkozy �tait donn� gagnant par deux sondages. Pour l�institut, IFOP il gagnerait les �lections par 53% contre 47% pour S�gol�ne et gagnant encore, selon LH2, avec 52% des voix. La candidate socialiste qui a re�u, sans �quivoque ou sur la simple base du �tout sauf Sarkozy�, le soutien de tous les candidats de gauche et d�extr�me gauche : Arlette Laguiller ; Dominique Voynet ; Jos� Bov� ; Besancenot, doit, toutefois, faire changer 500.000 voix, pour, au moins, combler les deux points d��cart qui la s�parent de son rival dans les intentions de vote. Les femmes et hommes de gauche voteront naturellement pour la candidate, m�me si sa politique d�alliance au centre n�est pas majoritairement approuv�e. La main tendue aux centristes, le d�bat t�l�vis� avec Bayrou, sa d�claration consistant �� ne rien s�interdire � venue en r�ponse � la question de savoir si elle pouvait, �ventuellement, prendre comme Premier ministre Fran�ois Bayrou, ont quelque peu troubl�, c�est le moins qu�on puisse dire, beaucoup de militants socialistes. Mais ils ne sont pas les seuls. Globalement, les hommes de gauche et tous les hommes et femmes de progr�s n�ont pas compris ni encore moins approuv�, ses d�clarations quelque peu �tonnantes sur le drapeau r�duisant le discours � un nationalisme �triqu� et largement d�pass� au sein de la soci�t� fran�aise. Pas question de voter Sarkozy et d�avoir encore pour cinq ans un gouvernement de droite, semblent cependant appeler � l�unisson les hommes de gauche de la soci�t� civile. La peur de voir non seulement la droite se maintenir au pouvoir pour encore cinq ans, et porter � sa t�te un homme jug� �dangereux pour la R�publique� a amen� des citoyens fran�ais ou m�me �trangers � signer de tr�s nombreuses p�titions. Elles �manent du collectif �Sauvons la recherche� ; des pr�sidents de r�gion, ou encore d�intellectuels de gauche. En attendant le d�bat, le d�put� et �conomiste Eric Besson, qui a trahi le PS en s�alliant � Sarkozy, s�est enferm� avec le candidat Sarkozy pour le briefer sur les failles au plan �conomique de la candidate socialiste. Les socialistes consid�rent quant � eux que les recommandations d�un tra�tre ne sont jamais recommandables.