Alors que la campagne �lectorale pour les l�gislatives du 17 mai prochain est � � sa deuxi�me semaine, les citoyens sont presque tous �difi�s sur la qualit� des candidats qui se sont lanc�s dans la course au niveau de la wilaya de Bouira. Pour faire le point sur cette campagne, nous nous sommes rapproch�s de Ali Brahimi, t�te de liste RCD, et l�un des rares candidats qui incarnent le combat d�mocratique au niveau de la wilaya de Bouira, de par son pass� militant au sein du MCB d�abord, puis du FFS et du RCD. Le Soir d�Alg�rie : M. Ali Brahimi, pouvez-vous nous dire comment se d�roule la campagne �lectorale � Bouira ? M. Ali Brahimi : Plut�t moyenne mais nous sommes et de loin les mieux lotis. L�opposition d�mocratique et r�publicaine est mise au d�fi de redonner confiance dans les institutions � des citoyens d�sabus�es par la politique antipopulaire du pouvoir en place. L�ill�gitimit� des institutions des cinq derni�res ann�es, la panne des r�formes structurelles n�cessaires et la corruption g�n�ralis�e ont creus� un foss� �norme entre l�Etat et les citoyens. Nous disons cependant � nos concitoyens qu�il n�y a pas d�autres voies de changement pacifique que celles de la participation et du vote massif en faveur de l�alternance d�mocratique et sociale que notre liste incarne. Qu�est-ce qui vous a marqu� le plus durant cette campagne ? Nos rencontres quotidiennes avec les citoyens de Bouira confirment nos constats et appr�hensions pr�c�dentes. Notre wilaya souffre d�un sous-d�veloppement aigu dans tous les domaines. Un grand retard de plusieurs milliers de logements, un taux de ch�mage tr�s �lev�, des couches de plus en plus larges de la population livr�es � la pr�carit�, des routes sans entretien, partout des probl�mes d�environnement tr�s s�rieux comme � Sour-El- Ghozlane et Lakhdaria, une hogra permanente conjugu�e � plusieurs scandales de corruption, sont autant de probl�mes auxquels le citoyen de la wilaya de Bouira est confront� quotidiennement. Et tout �a se passe dans une wilaya o� les pouvoirs publics sont totalement absents devant la d�tresse des citoyens. Avec 24 listes dont 8 dans la seule da�ra de M�chedallah, votre fief traditionnel, la concurrence doit �tre rude ? 24 listes, pas si s�r. Pour des militants comme nous qui consid�rons la d�putation comme une autre mani�re de poursuivre un combat d�mocratique trentenaire, il n�y a r�ellement que deux listes : la n�tre qui repr�sente le changement et la leur, celle de la continuit� islamo-conservatrice incarn�e par un programme pr�sidentiel assum� par les partis de la coalition gouvernementale et certaines autres listes largement identifiables. Toutes les autres listes constituent plus de canaux (d�lib�r�s ou inconscients) de d�perditions des voix de l�opposition d�mocratique ; elles ne peuvent �tre une alternative aux partis r�ellement pr�sents sur le terrain � Bouira. Pensez-vous avoir trouv� toute la neutralit� attendue du c�t� de l�administration ? Pas du tout. L�administration a commenc� � voler au secours des partis du pouvoir qui n�arrivent pas � justifier leur bilan devant les citoyens. L�instrumentalisation des client�les, la pression administrative sous ses multiples formes ont commenc�. C�est un d�but de fraude qui inqui�te. Nous demandons aux citoyens de nous aider � y faire face. Justement, vous avez toujours dit que le seul rempart contre la fraude est la participation massive des citoyens. Quelle est votre strat�gie pour amener les gens � voter massivement, et surtout les amener � faire voter leurs femmes et leurs filles ? Notre strat�gie se base surtout sur l��coute des probl�mes v�cus par les citoyens, elle s�accompagne d�un message �lectoral concret qui restitue les pr�occupations populaires � travers un programme national et local coh�rent et cr�dible, mais aussi des garanties r�elles quant � leur prise en charge. Ces garanties sont illustr�es par la qualit� et le parcours des candidats pr�sent�s, ainsi que par les traditions d�audit et de contr�le qui sont celles du RCD.