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A FONDS PERDUS
Un syst�me schizophr�ne Par Ammar Belhimer ambelhimer@hotmail.com
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 05 - 2007

L��v�nement majeur de la semaine �coul�e n�est malheureusement pas la campagne des l�gislatives qui se poursuit sur fond de salles d�sertes, de murs et panneaux salis d�affiches minables, de corruption et de gaspillage d�argent public pour des r�sultats connus d�avance. L��v�nement digne d�int�r�t est aux antipodes de cette lamentable mise en sc�ne. Il semble n�anmoins y avoir une relation certaine, de cause � effet, entre les deux.
Les V�mes journ�es internationales de psychiatrie de Constantine, organis�es par � l'Association des psychiatres� de la wilaya, mardi dernier, ont �t� consacr�es � un th�me d�une haute sensibilit� : la prise en charge de la schizophr�nie. Les sp�cialistes alg�riens, comme le Pr Kacha d'Alger ou le Dr Daara d'Annaba, y ont tir� la sonnette d�alarme quant � l'usage de plus en plus g�n�ralis� de drogues qui affecte de larges secteurs sociaux et plus particuli�rement la jeunesse. Les consommateurs se recrutent dans la tranche d��ge des 20 � 25 ans, mais le fl�au touche �galement les adolescents. Le correspondant local du Quotidien d�Oran rapporte : �De cause � effet, il s'est d�velopp�, � travers la ville de Constantine, ses faubourgs et ses cit�s dortoirs, une grande ins�curit� dont les protagonistes sont de jeunes drogu�s, avec en point de fixation : le campus universitaire, la sortie des �coles, les march�s, les rues passantes, o� les agressions sont les plus nombreuses ciblant des proies faciles, des jeunes filles et des m�res de famille de pr�f�rence esseul�es. Pour de nombreux sp�cialistes, cette situation d�coule directement de la disponibilit� des psychotropes et de ces fameux cachets qui se vendent sous le tapis et d'autres produits plus dangereux les uns que les autres pour les jeunes consommateurs qui s'y adonnent.� S�agissant de schizophr�nie, la plus folle des maladies mentales, r�put�e incurable, les choses ne sont pas simples. On ne na�t pas schizophr�ne, on le devient. Chacun de nous porte en lui sa schizophr�nie. La vie elle-m�me est schizophr�ne, scind�e entre ce qui est permis et interdit. La rupture du contact avec le monde n�est-elle pas li�e � sa brutalit� ? �L��tre qui souffre cr�e son propre monde, �dicte ses propres lois, r�pond aux seules voies qu�il aime. Celles que les autres n�entendent pas. Il invente des personnages, des comportements, des langages. Il se r�fugie dans le silence, pour mieux �couter le bruissement de l�univers s�curisant qu�il s�est donn�. Inintelligibles, ses propos ont pourtant un sens, � condition que le m�decin ne renonce pas � les traduire� (*). La schizophr�nie commence g�n�ralement � se manifester aux alentours de la pubert�, en g�n�ral vers l��ge de quinze ans. Celui qui en souffre ne reconna�t soudain plus les siens, ses proches, sa famille. Il entre en r�bellion contre eux. Sa personnalit� vole en �clats, il se renferme, se recroqueville dans le silence et la rumination. Les ann�es passant, son intelligence se d�grade et se d�truit. La gu�rison de la schizophr�nie ne d�pend pas de cette camisole chimique que sont les m�dicaments. Le rem�de se trouve dans la soci�t� et sa cellule de base, la famille, deux cat�gories coresponsables qui ont naturellement mauvaise conscience. L�OMS soutient cette th�se de l�antipsychiatrie depuis bient�t trente ans. Plus que la soci�t�, ce qui est en cause ici, c�est l�Etat. A bien y r�fl�chir, n�y a-t-il pas l� tous les sympt�mes d�un syst�me st�rile qui transfert ses ou des maux vers des pans entiers de la soci�t� ? L�usage des drogues a pour autre corollaire le suicide. Dans une enqu�te r�cemment r�v�l�e par la presse, �labor�e en collaboration de coll�gues, le professeur Kacha �tablit que 30 � 40% des cas de suicide en Alg�rie sont dus aux d�pressions nerveuses. Selon les donn�es pathologiques, le taux de suicide en Alg�rie est de 2 sur 100.000 habitants, notamment chez les hommes d�un �ge avanc�, et ceux qui souffrent des probl�mes de la solitude, des probl�mes sociaux, de l�anxi�t� et des troubles de la personnalit�. Les tentatives de suicide sont, elles, 15 fois plus importantes que les cas de suicide, soit 34,1 sur 100.000 personnes chaque ann�e, notamment chez les adolescents. Selon le m�me sp�cialiste, les personnes �g�es et les adolescents sont les plus expos�s aux d�pressions et au suicide faute de soutien familial, d��coute et de prise en charge. 76% des cas de suicide en Alg�rie sont enregistr�s chez les adolescents dont les trois quarts chez les femmes. L�adolescent est �souvent fragile de personnalit� et sensible face aux �checs et aux d�pressions, ce qui l�incite � se suicider en utilisant diff�rents moyens, notamment les produits chimiques comme les d�tergents nocifs, avant de recourir en dernier ressort � se couper les veines�, pr�cise M. Kacha. Tous les experts le disent. La d�prime collective, l�angoisse, la fatigue, la tension nerveuse ont des manifestations organiques : insomnies, douleurs, troubles gastriques, asthme, maladies de la peau. Et ce ne sont pas les doses massives de tranquillisants et de somnif�res qui y feront quoi que ce soit. La th�rapie commande un savant dosage entre les m�thodes de Papa Freud et Dame chimioth�rapie. Or, que r�serve le syst�me de sant� du pouvoir d�clinant � tous ses malades ? L��tat de d�labrement et de d�liquescence de ses services destin� au public se mesure aux contre-performances des syst�mes de sant�, d��ducation et de justice. A d�faut d�une hospitalisation publique efficace et d�cente, c�est l�horreur et la tristesse qui r�gnent. Les urgences, les salles de soins et d�op�rations sont des mouroirs baignant dans des odeurs de vomis et d�urines. Pompiers, ambulanciers et policiers y d�versent chaque jour leurs civi�res pour un sort inconnu. �L�entrant� est livr� � lui-m�me. Les chambres sont r�pugnantes, poisseuses de crasse ; leurs lavabos sont sales. Les cafards y r�gnent en ma�tres. Pas de papier hygi�nique, pas de savon. Les chariots sont grin�ants. Les portes claquent. Les conversations sont intempestives, insultantes, grossi�res. Hospitalisations inutiles. D�bauches de radios, d�examens et d�analyses. G�chis de m�dicaments. En un mot : le cauchemar. Ce qui fait dire aux plus sages d�entre nous qu�on ne souhaite pas l�h�pital � son pire ennemi. Pourtant, du point de vue du principe, l�h�pital public est cens� �tre au c�ur de toutes les activit�s sanitaires ; il est notamment un centre d�enseignement, avec l�obligation pour les enseignants et les enseign�s d�y vivre au chevet de l�homme malade. La carte sanitaire h�rit�e de l��re socialiste avait le m�rite de l��clater en dispensaires, en consultations, en services de d�pistage ; la protection maternelle et infantile, la m�decine scolaire, la m�decine du travail constituant des antennes privil�gi�es d�observation. Une vraie m�decine sociale. C�est dire que la sant� n�est pas l�affaire des seuls m�decins. Elle est, par ailleurs, au carrefour d�autres disciplines dans un pays qui peine � capter les progr�s fulgurants de la g�n�tique, de la biologie, de l�immunologie, de l�endocrinologie. L�incapacit� du gouvernement � d�finir une politique de sant� a transf�r� l�action sanitaire et sociale vers le syst�me p�rim� du mandarinat et du favoritisme, sur fond de n�o-lib�ralisme sauvage et improductif. Nettoyage, alimentation et fournitures diverses, services d�urgences et d�ambulance, voient appara�tre une faune d�entrepreneurs de soins. Et ce ne sont pas les cliniques priv�es qui �chapperont � leur loi. Les m�decins eux-m�mes sont malades de notre m�decine. Selon l�OCDE, l�Organisation de coop�ration et de d�veloppement �conomiques, 210.000 Alg�riens dipl�m�s de haut niveau vivent dans les pays membres de l�organisation. Pour ne prendre que l�exemple qui nous int�resse ici, s�agissant de l�ancienne m�tropole coloniale : sur les 10.000 m�decins immigr�s recens�s en France, 7.000 sont alg�riens et l�on compte pour la seule r�gion parisienne plus de 2.000 dont plus de 70 ont rang de professeur. Outre-Atlantique, aux USA, les chercheurs scientifiques alg�riens d�passent les 3.000. Nul ne peut leur reprocher de chercher des cieux plus propices � l�exercice de leurs talents. On ne transforme pas impun�ment une soci�t� de solidarit� chaleureuse, humaine en soci�t� de comp�tition.
A. B.
(*) Jean V. Manevy, Une m�decine sans malades , Balland, Paris, p. 182. Suite � notre chronique consacr�e aux dangers de la radioactivit� dans notre pays, nous avons re�u un courriel d�une association de locataires r�sidants du quartier Jugurtha � Alger Centre qui d�clare vivre un probl�me similaire depuis des ann�es et souhaite le porter � la connaissance des autorit�s comp�tentes. � Il s'agit, pr�cisent nos lecteurs, d'un groupe d'investisseurs priv�s qui, sous couvert de pratiquer l'imagerie m�dicale, ont en fait cr�� une vraie industrie radiologique dans notre quartier r�sidentiel. Aucune enqu�te commodo-incommodo, ni d'impact environnemental, n'a �t� diligent�e avant la cr�ation de cette entreprise dangereuse dans notre quartier r�sidentiel.� C�est fait.


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