Le pr�sident fran�ais sortant Jacques Chirac a pr�sid� pour la derni�re fois hier les c�r�monies du 8 Mai sous l'Arc de Triomphe � Paris avant de tenir aujourd�hui son dernier Conseil des ministres et de c�der le 16 mai le pouvoir � son successeur Nicolas Sarkozy. Alors que ce dernier, �lu dimanche, se d�tend avec sa famille sur un yacht de luxe aux larges de Malte �pour habiter� sa nouvelle fonction, M. Chirac, 74 ans, a d�pos� une gerbe et raviv� la flamme sur la tombe du soldat inconnu, en haut de la c�l�bre avenue des Champs-Elys�es. Un geste qu'il a solennellement r�p�t�, 12 ans durant, � chaque anniversaire de l'armistice de la Seconde Guerre mondiale et de la victoire des alli�s. Selon des anciens combattants habitu�s de la c�r�monie, il s'est attard� hier un peu plus longtemps qu'� l'accoutum�e aupr�s des participants, serrant davantage de mains. M. Sarkozy avait fait savoir, avant son �lection, qu'il n'assisterait pas � ces c�r�monies pour ne pas �donner l'impression d'une R�publique � deux t�tes�. Aujourd�hui, M. Chirac s'assoira pour la derni�re fois autour de la grande table ovale du salon Murat du palais de l'Elys�e pour pr�sider le Conseil des ministres. Il en a dirig� plus de 600, mais depuis le d�but de la campagne �lectorale, de laquelle le pr�sident a �t� absent, l'ordre du jour du Conseil �tait squelettique et souvent exp�di� en moins d'une heure. Une certaine �motion devrait �tre perceptible dans la salle du Conseil. Au moins pour Jacques Chirac, son Premier ministre Dominique de Villepin et une poign�e de fid�les, les autres ministres, ralli�s � Nicolas Sarkozy, ayant tous insist� sur la n�cessit� de rompre avec le bilan de M. Chirac, �lu en 1995 et pour un deuxi�me mandat en 2002. Son successeur et ancien ministre de l'Int�rieur ne l'a d'ailleurs pas cit� dans ses deux discours de victoire, dimanche soir, insistant plut�t sur le fait que �le peuple fran�ais a d�cid� de rompre avec les id�es, les habitudes et les comportements du pass�. Selon un sondage paru lundi, 77% des �lecteurs fran�ais attendent du futur pr�sident qu'il marque une �rupture� avec le quinquennat de Jacques Chirac. De retour � Paris jeudi, M. Sarkozy sera pr�sent aux c�t�s du pr�sident sortant pour l'inaguration d'une st�le dans le jardin du Luxembourg, � l'occasion de la journ�e comm�morative du souvenir de l'esclavage et de son abolition, a indiqu� hier son ancien directeur de campagne Claude Gu�ant. Samedi, M. Chirac assistera au Stade de France � la finale de la Coupe de France de football. Le 16 mai dans l'apr�smidi aura lieu la passation de t�moin entre les deux hommes, dont les relations se sont d�grad�es en 1995 quand M. Sarkozy a choisi de soutenir la candidature pr�sidentielle d'Edouard Balladur contre son ancien mentor. Elle consistera en un entretien formel, la transmission du code nucl�aire au nouvel �lu et la remise � ce dernier des insignes de Grand Ma�tre de l'Ordre de la L�gion d'honneur. Jacques Chirac veut d�sormais se tourner vers la d�fense de grandes causes, telles que le dialogue des cultures ou l'�cologie, et �tudie la cr�ation d'une fondation sur ces th�mes. M. Chirac pourrait �tre convoqu� par la justice � partir de la mi-juin, � l'expiration de son immunit� de pr�sident, dans le cadre d'une affaire d'emplois fictifs datant de l'�poque o� il �tait le patron tout-puissant de la mairie de Paris, avant son �lection en 1995.