Après douze ans de mandat à la tête de l'Elysée, le président Jacques Chirac prend sa retraite définitive pour laisser place à son ex-ministre de l'Intérieur. Le rêve devient réalité. Le nouveau président français Nicolas Sarkozy a pris officiellement ses fonctions. Elu le 6 mai avec 53,06% des voix, il est devenu depuis hier, le nouveau locataire de l'Elysée. La cérémonie de passation de pouvoir a eu lieu entre les deux hommes en présence de plusieurs responsables politiques et du chef du gouvernement. La journée d'hier était remarquable et restera gravée dans l'histoire de la Ve République. Tous les médias ont retransmis en direct l'événement du transfert des pouvoirs entre Chirac et Sarkozy. Ce moment a été certainement fort pour les deux hommes. Pour l'un, c'est le début d'un parcours prometteur et pour l'autre la fin d'une longue carrière politique. Cependant, la présence de Cécilia Sarkozy aux côtés de son époux en plus du fils du couple ainsi que de ses deux filles issues d'un premier mariage et des deux fils du nouveau président, également nés d'une précédente union, est un symbole fort que le nouveau président veut donner et prouver sa volonté de rassembler les français autour de la famille Umpiste. Après douze ans à la tête de l'Elysée, le président Jacques Chirac prend sa retraite définitive pour laisser place à son ex- ministre de l'Intérieur. A la veille de son départ, le président Chirac s'est adressé, pour la dernière fois, à son peuple. Dans son discours d'adieu, l'ex-président a également fait part de son «respect», de son «admiration» et de son «affection» pour le peuple français. «La France s'affirmera comme une terre exemplaire de progrès et de prospérité, la patrie de l'égalité des chances et de la solidarité, une nation moteur de la construction européenne, une nation généreuse aux avant-postes des défis du monde que sont la paix, le développement, l'écologie» a-t-il dit. M.Chirac a dit donner toute sa confiance à son successeur, M.Sarkozy. Il a même souligné qu'il poursuivrait son engagement dans les combats pour le dialogue des cultures et le développement durable. De son côté, le nouveau président a adressé un discours d'investiture dans lequel il s'est engagé à ne pas «décevoir» le peuple français. «Je pense avec gravité au mandat que le peuple français m'a confié et à cette exigence si forte qu'il porte en lui et que je n'ai pas le droit de décevoir», a-t-il dit après avoir été proclamé président de la République par le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré. Le sixième président de la Ve République a insisté, dans son premier discours, sur sa «détermination totale» à respecter ses promesses de campagne et sur sa volonté d'ouverture, au-delà de son camp. «Exigence de rassembler les Français (...), exigence de respecter la parole donnée et de tenir les engagements parce que jamais la confiance n'a été aussi ébranlée, aussi fragile», a-t-il ajouté, avec émotion devant quelque 500 personnes, dans la salle des fêtes de l'Elysée. A travers ses propos, le président voulait être plus rassurant envers son peuple qui reste inquiet de l'avenir. Afin d'effacer toutes les divergences et réunir le peuple français, le président Nicolas Sarkozy s'est dit «prêt à travailler avec tous ceux qui veulent servir leur pays». «Au service de la France, il n'y a pas de camp», a t-il lancé. Alors que la nomination probable du socialiste Bernard Kouchner au ministère des Affaires étrangères a été accueillie comme une provocation par les socialistes et a fait grincer des dents à l'UMP, il a assuré que ceux qui le rejoindront n'auront pas à «renier leurs convictions ni à trahir leurs amitiés». Le nouveau président aura du pain sur la planche. Il s'attaquera directement à la constitution de son équipe gouvernementale. Celle-ci sera connue au plus tard demain. Il reste à savoir si le nouveau président va appliquer à la lettre son programme présidentiel.