�Les conditions objectives pour un �ventuel changement en ce pays, � savoir la volont� du peuple alg�rien � sortir du marasme, sont d�j� r�unies. Ce sont les conditions subjectives qui font d�faut. C�est-�-dire l�absence d�une classe politique capable d�assumer une telle responsabilit�. Et par cons�quent, les prochaines �lections ne provoqueront pas, � mon sens, le d�clic tant souhait�. Voil� l�explication du d�sint�r�t des Alg�riens vis-�-vis de cette campagne �lectorale qui tire � sa fin. Les partis politiques en lice pour les prochaines l�gislatives pr�nent un discours unique qui ne r�pond pas aux aspirations r�elles du peuple alg�rien. Leurs propositions sont inspir�es du programme du Pr�sident et ce, dans le seul but du partage du pouvoir. M�me les partis du courant d�mocratique veulent, de leur part, supplanter l�alliance islamo-conservatrice constitu�e autour de ce programme pour le m�me objectif. Il ont cr�� une confusion totale dans le paysage politique et ils ne peuvent, donc, pas initier une alternative cr�dible. Ils doivent d�velopper un discours clair qui les identifie. Bref, la crise alg�rienne consiste en l�absence d�un v�ritable projet de soci�t�. Le peuple alg�rien ne croit plus aux mensonges et le scrutin du 17 mai verra in�vitablement un taux d�abstention tr�s �lev�.� Telle est la lecture du secr�taire g�n�ral du Mouvement d�mocratique et social (MDS), M. Ahmed Meliani, de l�actualit� politique alg�rienne. M. Meliani a exprim� �galement la position du MDS par rapport � d�autres enjeux et ce, lors d�une conf�rence-d�bat, tenue jeudi dernier � Constantine avec les militants de sa formation. Il a qualifi� de �supercherie criminelle� l�attitude du pouvoir et de ses alli�s politiques � faire croire aux Alg�riens que le terrorisme est l��uvre de la main �trang�re alors que ce sont des jeunes Alg�riens qui ex�cutent les crimes et les attentats revendiqu�s par Al-Qa�da Maghreb. �C�est le GSPC qui op�re. Ce groupe est aliment� par l�int�grisme alg�rien qui s�abreuve des contradictions persistantes dans la gestion des affaires du pays, autrement dit, il est port� par des partis totalitaires qui veulent installer la th�ocratie en Alg�rie. Pourquoi incriminer Al-Qa�da alors que ce sont des jeunes Alg�riens qui rejoignent le maquis. C�est un ph�nom�ne qui n�est pas nouveau. Dans les ann�es 1990, le terrorisme �tait soutenu par l�Iran, le Pakistan et autres pays fondamentalistes�, a-t-il martel�. Et d�ajouter : �M�me les plus mod�r�s parmi les islamistes radicalisent leurs discours � l�approche des rendez-vous �lectoraux.� Car selon ses termes, �il y a une m�me strat�gie : plus le terrorisme frappe, plus la surench�re politique s�enflamme et le pouvoir, substantiellement islamo- conservateur, tente toujours de coller l��tiquette � des �trangers d��tre derri�re les maux qu�a subis notre pays. Ce sont des repentis ayant b�n�fici� des largesses du pouvoir dans le cadre de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale qui ont aid� � la frappe du 11 avril dernier�, a-t-il constat�. C�est une situation, indique M. Meliani, qui arrange les Occidentaux, lesquels ont donn� leur caution � cette charte qui a donn� une nouvelle virginit� � l�islamisme et � l�impunit� du crime, afin d�affaiblir l�Alg�rie pour mieux profiter de ses ressources. �La politique de r�conciliation a confisqu� la victoire du peuple alg�rien sur le terrorisme et la recrudescence des attentats spectaculaires n�est pas isol�e et ne s�est pas produite pour la simple raison de contrecarrer cette fameuse charte comme le disent ses initiateurs�, a-t-il d�clar�. Le leader du MDS accusera le pouvoir, y compris, de confisquer certains sigles politiques comme celui de ses partis � qui participera au rendez-vous politique du 17 mai, d�apr�s ses dires, sans ses militants, les vrais � pour donner une cr�dibilit� � ces �lections. �Le pouvoir a horreur des urnes�, a-t-il dit. Il a affirm�, par ailleurs, que le peuple alg�rien a atteint un niveau de conscience politique que les man�uvres du pouvoir � travers cette campagne �lectorale, qui voile, � ses yeux, la r�alit� du terrain, n�arriveront jamais � l�emmener voter. Le rem�de d�apr�s M. Meliani r�side dans l��loignement des islamistes des commandes de l�Etat et de s�parer l�Etat de la religion pour mettre un terme � l�utilisation de l�islam comme un fonds de commerce politique et aussi de r�former l��cole qui n�arrive pas � se d�marquer de ces enjeux politiciens. �Il est d�raisonnable que l�Alg�rie a produit un Benbadis sous le r�gne colonial alors qu�elle n�a pas pu pondre un imam aussi �clair� dans la p�riode post-ind�pendante. Il est temps de se rallier autour d�un p�le d�mocratique fort pour discuter les solutions possibles � cette crise. M�me le pouvoir est conscient de cet �tat de fait. La classe politique actuelle est obsol�te et il faut rassembler les forces de la nation pour permettre l��mergence d�une nouvelle �lite capable d�assumer le changement �, a-t-il conclu.