La crainte d'un fort taux d'abstention lors des élections locales pour le renouvellement des assemblées communales et de wilaya prévues pour aujourd'hui, reste la préoccupation majeure des partis en lice pour ce scrutin et également celle de l'administration. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales avait imputé la responsabilité de l'abstention enregistrée lors de législatives du 17 mai aux partis. La question se pose toujours et se posera plus si ce scénario se répète aujourd'hui. Même si ces élections ont un caractère de proximité, beaucoup d'indices annoncent déjà une affluence modeste vers les bureaux de vote. Un autre détail est celui relatif à la perte de confiance dans les élus, lesquels, pour la plupart, ont été reconduits dans les listes de candidature pour ces élections. D'ailleurs, cet élément a été soulevé par plusieurs leaders de partis en lice pour ce scrutin lors de la campagne électorale. Néanmoins, ce ressentiment envers les élus s'est renforcé ces trois derniers jours. Les dernières intempéries qui se sont abattues sur la région nord du pays ont mis à nu les insuffisances dans la gestion des collectivités locales. Chose qui n'a fait qu'attiser la colère des citoyens.Aussi, les discours des candidats se sont focalisés sur des généralités sans préciser la teneur des programmes et surtout sans donner des solutions claires aux préoccupations de la population. Durant plus de 20 jours les leaders des 23 partis politiques et plusieurs candidats indépendants ont appelé les électeurs à se rendre aux urnes pour accomplir leur devoir civique et ont parlé de l'élargissement des prérogatives des élus. La limitation des prérogatives reste, selon ces partis, l'obstacle majeur dans la gestion des communes. Une démarche qui sera probablement abordée réalisée dans la révision des codes communal et de wilaya reportée après le scrutin d'aujourd'hui.Par ailleurs, pour la première fois la Commission nationale de contrôle des élections a été supprimée, une décision prise par l'administration afin d'éviter le " business ", ou l'usage de l'argent de l'Etat par les représentants des partis aux profit de leur formation. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur était clair sur ce point, "si les partis veulent mettre en place une commission, l'administration n'est pas contre, mais sans l'argent de l'Etat". Il a même affirmé que c'est aux partis de garantir la transparence du scrutin. Sur ce point , le MSP a parlé de l'initiative de mettre en place cette commission mais aucun parti n'a répondu de façon favorable. En outre, c'est la première fois depuis 1990 que tous les partis participeront à ce scrutin, notamment le FFS qui avait boycotté les législatives de 2002 et 2007 ainsi que la présidentielle de 2004, craignant "une fraude électorale". Le RCD avait, pour sa part boycotté les législatives de 2002. Selon des observateurs, la première place dans ce scrutin reviendra au FLN mais pas la majorité comme c'était le cas lors des dernières élections législatives du 17 mai 2007, une première place justifiée par la présence du parti dans toutes les APC et APW du pays. Néanmoins, la crise interne induite par le choix des têtes de liste aura son impact sur les résultats.