Pour conna�tre assez les m�urs politiques du pouvoir nous ne pouvons que relever le caract�re tout nouveau de la pol�mique qui oppose la commission de surveillance des �lections au ministre de l�Int�rieur. Mais nous sommes en Alg�rie et nos am�res exp�riences nous ont appris qu�une pol�mique peut en cacher une autre, mieux, une pol�mique peut exprimer un tout autre diff�rend. C�est quand m�me curieux, avouez-le, que dans cette controverse on oublie vite que le FLN est soup�onn� de fraude (ah, comme ceux qui invoquent le plus Dieu en politique prennent des libert�s avec ses interdits !) pour concentrer l�attention sur le ministre de l�Int�rieur. Les explications les plus intelligentes de cette temp�te soulignent que ces �lections et tout le folklore qui les entoure sont l�avant-premi�re des pr�sidentielles. Certains confr�res n�ont pas h�sit� � parler de guerre de succession d�j� engag�e. Je suis incapable de vous livrer la moindre hypoth�se, la moindre explication sur ce qui se passe r�ellement, tant les capacit�s man�uvri�res du pouvoir atteignent les dimensions d�un art in�gal�. Mais nous pouvons noter quelques faits, quelques d�tails. Le premier, vous l�avez remarqu�, concerne cette sorte de banalisation d'un minist�re de l�Int�rieur traditionnellement si redout�. Gageons, alors, que si guerre de succession il y a, il p�sera d�un poids plus faible sur les options et les choix futurs. Deuxi�me d�tail, cette pol�mique met le pr�sident au centre de la �bataille� en renvoyant � sa responsabilit� pour les suites � donner au rapport de la commission et aux recours qui seront d�pos�s. Est-ce pour le conforter dans son r�le d�arbitre et renforcer sa position et �ventuellement ses options pour cette �ventuelle succession ? Est-ce plut�t pour l�affaiblir en lui faisant assumer une abstention d�j� revue � la hausse par plusieurs partis et une fraude curieusement initi�e par le parti qu�il affectionne? Reste une hypoth�se plus optimiste, celle que je pr�f�re, l�abstention a �t� d�une telle ampleur qu�elle a contribu� � cr�er des fissures dans l��difice du pouvoir. Ce ne serait d�j� pas si mal que cela si une mobilisation par le n�gatif provoquait un tel d�g�t.