�Il est urgent de r�viser la loi �lectorale avant les �lections municipales prochaines. Cette r�vision a pour principal objectif de mettre un terme � la dominance de l�argent dans notre syst�me �lectoral, dans son recyclage dans les listes �lectorales ou dans les plus fructueuses �entreprises� que cultivent certains partis sans existence aucune, en se livrant � la vente de leur liste et en r�cup�rant d�autres mises � travers la r�mun�ration des repr�sentants dans le syst�me de surveillance des �lections � diff�rents niveaux.� Cette d�claration faite, hier, par le secr�taire g�n�ral du RND au Soir d�Alg�rie, lors d�une entrevue au si�ge national de son parti, explique � elle seule le commentaire fait des r�sultats des �lections du 17 mai dernier. Ahmed Ouyahia est cat�gorique. Selon lui, deux remarques majeures se d�gagent de cette consultation �lectorale : �La premi�re est qu�il y a eu des d�passements, m�me beaucoup. Je salue les autorit�s au niveau national et leur souci de garantir la transparence possible de ce scrutin. Mais je d�plore en m�me temps certains agents et �lus locaux qui sont port�s sur la culture du passe-droit. Une culture dont souffrent les citoyens au quotidien. La seconde est relative au syst�me �lectoral. Au RND, nous n�avons de cesse d�exprimer notre inqui�tude face au laxisme de la loi �lectorale et les r�sultats sont l� pour le confirmer. D�une part, nous aurons un �miettement excessif � l�APN et d�autre part, nous assistons � la perte de deux millions de voix en faveur de 900 listes qui n�ont pas obtenu de si�ges. Ce faisant, ce sont 40% de suffrages exprim�s et valid�s qui ont �t� sans effet, ce qui est inacceptable m�me dans un syst�me bas� sur la proportionnelle.� �Le niveau de l�abstention est pr�occupant� Poursuivant son commentaire sur la question, le secr�taire g�n�ral du RND a consacr� un large commentaire au ph�nom�ne de l�abstention. C�est dans cette optique qu�il dira que �le niveau atteint par l�abstention est pr�occupant et interpelle la classe politique�. Toutefois, le patron du RND rejette l�id�e selon laquelle cette abstention est la cons�quence �d�un d�saveu des partis politiques qui ont exerc� des responsabilit�s seulement, car les citoyens avaient un large choix dans d�autres formations politiques respectables et qui repr�sentent les diff�rentes tendances.� �C�est dire par l� que l�abstention enregistr�e le 17 mai dernier et m�me si elle ne peut nullement remettre en cause la l�gitimit� de l�APN �lue, elle (abstention) reste un probl�me qui m�rite analyse, conclusions � tirer et corrections dans notre v�cu national. � En somme, pour Ahmed Ouyahia qui se f�licite des r�sultats obtenus par son parti lors de ces �lections, puisque le RND a progress� de 15% par rapport aux �lections de 2002 et par voie de cons�quence, �il est la deuxi�me force politique apr�s dix ann�es d�existence�, consid�re que cette abstention �est un rep�re de malaise qui n�est pas d� � l��chec de la classe politique puisqu�il y a une panoplie de partis�. Ceci dit, notre interlocuteur, invit� � faire son commentaire sur la sortie de Sa�d Boucha�r, pr�sident de la Commission nationale politique de surveillance des �lections, dira que �la lettre de Boucha�r a refl�t� une r�alit� d�ailleurs document�e par des exemples�. �Sur un autre plan, j�estime que la tentative de certains de la lire comme le constat de l��chec d�une situation catastrophique est excessif. Cette lettre a eu le m�rite de temp�rer les ardeurs de quelques agents subalternes. En m�me temps, nous devons avouer que les partis n�ont pas r�uni � leur niveau toutes les conditions de surveillance que leur permet la loi�, a-t-il soutenu. �J��tudierai les r�sultats de mon parti commune par commune� Poursuivant son commentaire sur cette question, le secr�taire g�n�ral du RND a plaid� pour que les partis politiques �am�liorent davantage leurs capacit�s de surveillance et que l�administration doit sanctionner les quelques brebis galeuses�. C�est ainsi, qu�il dira que �ces �lections �taient une pagaille l�gale et qu�il y a eu des d�passements. Des d�passements qui font le mal vivre des citoyens durant 365 jours.� Le cas Boucha�r �voqu�, Ahmed Ouyahia n�a pas rat� cette opportunit� pour dire que �les r�actions de Sa�d Boucha�r et celle de Yazid Zerhouni sont intervenues dans des circonstances particuli�res �. �Les deux hommes ont travaill� durant 72 heures non stop et c�est normal que dans le feu de l�action, ils expriment deux avis diff�rents�, a-t-il indiqu�. Ces constats et autres analyses faits, Ahmed Ouyahia a tenu � livrer son appr�ciation sur les r�sultats enregistr�s par son parti. Ainsi, m�me s�il a affich� une certaine satisfaction des r�sultats obtenus en cette occasion, il fera savoir cependant que �les r�sultats enregistr�s dans certaines wilayas sont la cons�quence des tiraillements locaux et des lacunes visibles qu�il faut prendre en consid�ration.� Pour lui, �il y a beaucoup de travail � faire�, tout en reconnaissant que dans certaines wilayas � l�image de Tizi- Ouzou ou B�ja�a �le parti a fait des perc�es remarquables�. Cependant, Ahmed Ouyahia compte proc�der � une forme d�audit interne de son parti sur la base de ces r�sultats. A ce propos, il dira que �j��tudierai les r�sultats de mon parti commune par commune�. �Le RND doit encore apprendre � jouer dans les grandes villes. Le 31 mai et le 1er juin prochains, nous organiserons une r�union des coordinateurs de wilaya. Une r�union lors de laquelle nous proc�derons � l�analyse de ces r�sultats. Le r�ve que j�ai pour ce parti que je dirige est que le RND �tant n� durant la crise est aujourd�hui libre de certaines pesanteurs. Nous continuerons � constituer un exemple en termes de perception adapt�e aux d�fis d�aujourd�hui et en termes de comportement adapt� aux exigences d�une d�mocratie v�ritable. Beaucoup de changements se feront en Alg�rie � commencer par la dimension socio�conomique. D�s lors, exister en tant que formation politique vise, certes, � occuper un espace, mais cela doit beaucoup plus tendre � encourager et � imposer le mouvement des mutations. C�est cela la signification de l�activit� des partis dans les pays avanc�s et c�est cela t�t au tard la vocation des partis dans notre pays. Ouyahia a conclu son entretien par deux commentaires. Le premier est relatif au devenir de l�alliance pr�sidentielle qui, selon lui, �le RND continuera � soutenir�, quant � son �largissement, il dira que �cela se discute. Mais c�est une perspective tr�s difficile �. Le second commentaire est relatif � l�hommage rendu aux diff�rentes forces de s�curit� du pays pour leur d�vouement qui a permis le bon d�roulement des �lections l�gislatives et ce, en d�pit des menaces et tentatives des groupes terroristes r�siduels et de leurs commanditaires ext�rieurs�. Propos recueillis par Abder Bettache