Le malaise que couvaient les avocats a fini par �clater. Le b�tonnier d�Alger et pr�sident de l�Union nationale des barreaux d�Alg�rie Me Abdelmajid Silini, a lanc� hier un appel au nom du conseil de l�Union � l�arbitrage du pr�sident de la R�publique et a annonc� le boycott des avocats � la cour d�Alger ainsi qu�une gr�ve nationale le 10 juin. C�est l�atteinte aux droits de la d�fense qui a incit� les robes noires � r�agir et c�est un v�ritable bras de fer qui s�annonce entre les avocats et la tutelle. Ilhem B. Tir - Alger (Le Soir) - La situation de la profession, les perspectives et les difficult�s auxquelles les avocats font face durant leur exercice ont �t� �voqu�es hier � l�occasion d�une conf�rence de presse anim�e par le b�tonnier, Me Silini, � la biblioth�que du barreau d�Alger au Palais de justice et en pr�sence de nombreux avocats venus tous afficher leur ras-le-bol et crier fort : �Halte � la d�formation de la justice !� Ainsi, les avocats montent au cr�neau et menacent de recourir � une gr�ve d�une journ�e le 10 juin, soit le lendemain de l�ouverture de la session criminelle. Encore une fois, l�option de la gr�ve a �t� retenue ainsi qu�un boycott pour la cour d�Alger dont le nouveau si�ge ne contient que 2 salles de 35 m2 pour les avocats. �La d�t�rioration continue des conditions d�exercice de la profession enregistre le refus d�lib�r� des organes concern�s du minist�re pour une prise en charge des pr�occupations l�gitimes de la profession tendant � assurer la pr�servation et la sauvegarde des droits de la d�fense�, a soulign� le b�tonnier qui insiste sur la formation pour les jeunes avocats essentielle, voire obligatoire, dans un souci de donner le maximum de r�f�rences aux avocats et ce, � l�instar des magistrats qui b�n�ficient de stages et de formation continue dans le cadre des nouvelles mesures impos�es par la r�forme de la justice. Autant de griefs retenus contre certains magistrats et procureurs. Ne s�arr�tant pas au simple constat, l�Ordre des avocats d�Alger �compte tenu des difficult�s, entraves et au regard des obstacles persistants rencontr�s par l�avocat dans l�exercice de son m�tier et de leurs cons�quences n�fastes sur la pr�servation des droits de la d�fense�, a visiblement �puis� toutes les voies de recours avant de d�cider d�aller vers un mouvement de protestation. Il n�est pas le premier d�ailleurs, chaque ann�e une telle d�monstration de force est enregistr�e. Cependant, le probl�me du statut des avocats a constitu� l�un des �l�ments phares de la conf�rence car les chances de voir ce texte diminuent de plus en plus. Faut-il rappeler que le projet de loi de 2001 avait provoqu� un toll� g�n�ral au sein de la corporation qui l�a consid�r� comme un code p�nal bis pour ce qu�il dispose comme contraintes et ing�rences dans les affaires de la corporation, puisqu�il mettait les robes noires sous la tutelle du procureur g�n�ral. Sur un autre volet, le b�tonnier n�a pas h�sit� � descendre en flammes la r�forme de la justice en indiquant qu��il n�y a pas d�ind�pendance de la justice� tout en critiquant le syst�me judiciaire actuel qui repose sur la vitesse dans le traitement des affaires. �Il ne faut pas confondre vitesse et pr�cipitation, car la justice et les statistiques ne font pas bon m�nage.� Pour ce qui est des atteintes aux droits de d�fense, � maintes reprises, des avocats avaient relev� des agissements de certains magistrats qui n�ont qu�un seul souci �celui d�ob�ir aux instructions�. La r�forme de la justice a �t� remise en cause et les avocats interpellent le pr�sident de la R�publique pour installer une nouvelle commission de r�forme et �valuer ce qui a �t� fait jusqu�� pr�sent.