La pi�ce Le fleuve d�tourn�a �t� pr�sent�e, cette semaine, au Th��tre national alg�rien (TNA) Mahieddine-Bachtarzi. Adapt�e par Omar Fetmouche d�apr�s le roman �ponyme de Rachid Mimouni et mise en sc�ne par Hamida A�t El Hadj, cette �uvre th��trale fait partie de celles qui secouent la m�moire et mettent � nu la cruaut� et l'imposture, la cupidit� et l�opportunisme de l�homme. La pi�ce aborde l�histoire de Mohand Larbi Nath Mezghan (Mourad Khan). Suite � un violent accrochage avec l�arm�e coloniale, Mohand Larbi tombe inerte sur le champ de bataille. Ses camarades de combat le sauvent et prennent soin de lui. Mais les soins qui lui ont �t� prodigu�s n�ont pas r�ussi � lui �viter de sombrer implacablement dans l�amn�sie. Mohamed Larbi ne retrouve sa m�moire que quelques ann�es apr�s que le pays ait recouvert son ind�pendance. Le r�veil de la m�moire a �veill� en lui le souvenir d�une famille qu�il n�a pas vue depuis fort longtemps. Mohand Larbi part donc � la recherche des siens. En arrivant sur la place du village, il retrouve, non sans surprise, son nom sur le monument aux morts. La consternation fut grande. Et comme un malheur n�arrive jamais seul, le h�ros de la R�volution se retrouve face � des opportunistes de tout acabit qui tentent de lui porter pr�judice. Tout le monde le renie, m�me son propre rejeton Idir (Lotfi Double Kanon). Toutefois, il r�ussit � remonter la pente gr�ce � l�intervention, on ne peut plus courageuse, de son ami Ali (Redha Doumaz). La pi�ce se veut un flash-back sur les premi�res ann�es ayant suivi l�ind�pendance de l�Alg�rie. La candeur des uns et le laxisme des autres ont ouvert la br�che aux opportunistes de tous bords. La R�volution pass�e, le pays se d�couvre avec ahurissement de nouveaux h�ros. Dans sa sc�nographie, le talentueux et g�nial artiste, Abderrahmane Za�boubi, a mis les bouch�es doubles. Le d�cor choisi pour la pi�ce rev�t une symbolique d�une profondeur remarquable. A cela, on ajoute la musique sign�e par Bazou qui a donn� � la repr�sentation une dimension esth�tique consid�rable. La musique a m�me donn� une certaine �me � la pi�ce qui se veut un hommage vibrant � Rachid Mimouni. Lui qui s�est consacr� profond�ment � la litt�rature alg�rienne.