Les huit pays les plus industrialis�s (le G8) se sont entendus hier vendredi � Heiligendamm (nordest de l�Allemagne) pour d�bloquer 60 milliards de dollars en faveur de la lutte contre les pand�mies en Afrique. Aussi, ils ont r�affirm� leur engagement � fortement augmenter leur aide au continent noir qui doit passer � 50 milliards de dollars par an en 2010. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Le Sommet du G8, ouvert depuis le 6 juin dernier, s�est distingu� en fait par une rencontre hier entre les initiateurs du Nouveau partenariat pour le d�veloppement en Afrique (NEPAD), dont le pr�sident de la R�publique, Abdelaziz Bouteflika (arriv� la veille), et les dirigeants du G8 � Heiligendamm qui ont promis d�augmenter l�aide �conomique et financi�re � l�Afrique. Durant une heure et demie de travaux, marqu�s par l�absence pour indisposition du pr�sident am�ricain George Bush, une rencontre qui a trait� de la paix et de la s�curit� en Afrique, du partenariat G8-Afrique pour les r�formes et de l�am�lioration du syst�me de sant� sur le continent. �Nous r�it�rons notre volont� de r�aliser nos engagements ult�rieurs, notamment ceux pris � Gleneagles (en 2005 au Royaume-Uni)� selon un document du G8 publi� � l�issue du sommet G8-NEPAD. Ces engagements concernent �en particulier l�effacement de plus de 60 milliards de dollars de dettes (des pays les plus pauvres du monde), dont l�application est d�j� bien avanc�e�, selon le texte. Ils comprennent aussi �l�augmentation, par rapport � 2004, avec les autres donneurs internationaux, de l�aide au d�veloppement de l�Afrique de 25 milliards de dollars suppl�mentaires par an, � l�horizon 2010�. Soit, un total de l�aide au d�veloppement de l�Afrique allou�e � l�Afrique qui �serait alors de 50 milliards de dollars par an en 2010�. Dans le document de 22 pages, intitul� �Croissance et responsabilit� en Afrique�, les dirigeants du G8 ont �soulign� une nouvelle fois aujourd�hui (leur) grand int�r�t en une Afrique stable, d�mocratique et prosp�re�. Selon le texte, le G8 affirme continuer �� travailler en partenariat avec l�Afrique et nous saluons le r�le crucial du leadership africain dans le processus de r�formes actuel sur le continent�. Soutien du G8 au NEPAD Ainsi, une s�rie de mesures ont �t� adopt�es pour promouvoir le d�veloppement durable en Afrique, le G8 comptant mettre l�accent sur la promotion de la croissance et des investissements, en vue de combattre la pauvret� et la faim, de renforcer la paix et la s�curit�, la bonne gouvernance et le renforcement des syst�mes de sant�, ainsi que l�assistance dans la lutte contre les maladies infectieuses �. Dans le chapitre de la bonne gouvernance, le G8 a exprim� son appui � �l�acc�l�ration de la mise en �uvre du MAEP� (M�canisme africain d��valuation par les pairs) et encourag� les pays africains qui ne l�ont pas encore fait � rejoindre le M�canisme. Tout en estimant cependant que le MAEP �peut �tre un instrument efficient (pour la promotion de la bonne gouvernance) seulement si ses r�sultats sont reconnus et appliqu�s �. Le Forum des pays les plus d�velopp�s a aussi apport� son soutien au processus d�int�gration r�gionale et commerciale en Afrique et au d�veloppement des infrastructures dans le continent, dans le cadre du NEPAD. Il s�est en outre engag� � aider � promouvoir les �capacit�s commerciales africaines�, face � la lib�ralisation des �changes �conomiques internationaux, promettant 4 milliards de dollars suppl�mentaires d�aide commerciale au continent. En mati�re d��ducation, le G8 a indiqu� qu�il allait continuer � travailler avec les autres pays donateurs en vue d�assurer le financement d�un programme international lanc� en 2002, dont l�objectif est d�assurer un enseignement primaire pour tous les enfants africains. Le budget n�cessaire � ce programme est estim� � 500 millions de dollars am�ricains pour 2007. Les Am�ricains affecteront 30 milliards de dollars pour la sant� Au sujet de la sant�, les pays les plus riches du monde ont aussi promis de contribuer au financement des programmes internationaux, sous la houlette des Nations unies, de lutter contre la tuberculose, la malaria et pour la pr�vention du Sida. Ainsi, les 8 pays d�velopp�s, nagu�re accus�s d'oublier l'Afrique, ont fait ainsi un geste pour la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. En rappelant que le sida et la tuberculose tuent respectivement 2,9 millions et 2 millions de personnes chaque ann�e dans le monde. Cette enveloppe sera vers�e au cours des prochaines ann�es et dont la moiti� sera prise en charge par les Etats- Unis qui avaient d�j� promis fin mai un doublement de leur aide dans ce domaine � 30 milliards de dollars. Un dixi�me de cette somme alimentera un Fonds mondial contre les pand�mies cr�� en 2001 par le G8 avec le soutien de l'ONU. Le G8 et l�Afrique s�engagent mutuellement Dans ce contexte, l�h�te du sommet de Heiligendamm, la chanceli�re allemande Angela Merkel, a affirm� que les pays du G8 sont �conscients de nos obligations et souhaitons tenir les promesses�. Qualifiant les discussions de �tr�s importantes et tr�s b�n�fiques �, Angela Merkel a indiqu� que les partenaires africains �nous ont dit aussi qu�ils rempliront les attentes que nous leur avons exprim�es. Nous allons donc travailler d�s maintenant � pr�parer le terrain pour le prochain sommet du G8, qui aura lieu l�ann�e prochaine au Japon�. S�exprimant au nom de l�Union africaine, le pr�sident ghan�en, John Kufuor, pr�sident en exercice de l�Union africaine (UA), a indiqu� de son c�t� que �l�Afrique attend du G8 qu'il respecte ses engagements � tout en assurant qu�en retour le continent noir ferait des efforts pour bien g�rer l'aide et ses fonds publics. Il s�agit en fait pour le pr�sident africain de devoir �mettre en place un organe de suivi qui soit neutre, pour s�assurer que les deux parties (G8 et pays africains) tiendront leurs paroles�. Un geste du G8 insuffisant pour les ONG Un geste du G8 jug� n�anmoins insuffisant, selon les organisations non gouvernementales (ONG) et la Banque mondiale qui accusent r�guli�rement les pays industrialis�s d'�tre incapables de remplir leurs engagements. Un manquement d'autant plus choquant � leurs yeux que les huit pays connaissent une croissance �conomique forte depuis plusieurs ann�es. Selon les calculs de l�organisation britannique OXFAM, cette nouvelle enveloppe ne r�duirait que marginalement le retard pris par les pays riches pour respecter leurs engagements du sommet de Gleneagles, en Ecosse, il y a deux ans. Cela �tant, le dernier jour du sommet �tait consacr� au continent africain, avec six chefs d�Etat invit�s dont ceux du Nigeria, l�Afrique du Sud, le S�n�gal et l�Alg�rie, ainsi qu�aux �conomies �mergentes comme la Chine et l�Inde, �galement repr�sent�es. Des pays �mergents d�cid�s � faire entendre leur voix sur le climat, leur droit au d�veloppement et � la croissance, au lendemain d�un accord contre le r�chauffement climatique. Les �conomies �mergentes veulent �merger Les 5 pays convi�s � Heiligendamm, la Chine, l'Inde, le Br�sil, l'Afrique du Sud et le Mexique, repr�sentent 42 % de la population mondiale et occupent une place croissante dans l'�conomie et le commerce mondiaux. N�anmoins, les pays en d�veloppement �sont toujours en position de d�savantage dans la course au d�veloppement � avait estim�, la veille � Berlin, le pr�sident chinois Hu Jintao. Convaincu que la mondialisation confronte les pays en d�veloppement � d��innombrables d�fis�, le pr�sident chinois avait plaid� pour l'�tablissement d'un �ordre �conomique mondial sens�, le renforcement effectif de la coop�ration et l'am�lioration des m�canismes de dialogue entre le monde en d�veloppement et les pays d�velopp�s. Jeudi, au second jour du sommet, le G8 s'est accord� sur la n�cessit� de r�duire de �fa�on substantielle� ses �missions de gaz � effet de serre pour endiguer le r�chauffement de la plan�te, s'engageant � consid�rer avec �s�rieux� la proposition europ�enne de diviser par deux les �missions mondiales d'ici � 2050. Pour les pays �mergents, qui ne veulent pas sacrifier leur croissance sur l'autel de l'environnement et demandent aux pays les plus d�velopp�s d'assumer leurs responsabilit�s historiques dans le r�chauffement, ce calendrier est trop vague et trop lointain. En fait, �nous avons besoin d'un horizon plus proche qui nous permette d'ici 10 � 15 ans d'avoir des m�canismes de protection majeurs contre la pollution de notre plan�te�, avait estim� le pr�sident br�silien Luiz Inacio Lula da Silva tandis son homologue mexicain Felipe Calderon aurait souhait� un �compromis plus concret et plus clair�. Les priorit�s de la Chine Dans le document d�finissant ses priorit�s pour le sommet, la Chine rappelle que �les pays en d�veloppement ont encore un long chemin � parcourir vers l'industrialisation, l'urbanisation et la modernisation � et que �la demande d'�nergie va naturellement augmenter �. Elle souhaite par cons�quent que soit �trouv�e une voie qui garantisse (la satisfaction) des besoins �nerg�tiques et la r�alisation d'objectifs de d�veloppement durable�. En rappelant que lundi, juste avant le G8, la Chine avait clairement signifi� qu'elle n'entendait pas sacrifier son d�veloppement �conomique � la lutte contre le r�chauffement de la plan�te, en pr�sentant ses priorit�s strat�giques pour les ann�es � venir, ne retenant aucun engagement contraignant. Les auteurs d�atrocit�s au Darfour doivent �tre jug�s Par ailleurs, les pays du G8 se sont d�clar�s favorables hier vendredi � ce que les auteurs d' �atrocit�s� commises contre les civils au Darfour soient traduits en justice, la d�t�rioration de la situation dans ce pays suscitant une �vive pr�occupation �. �Ceux qui violent les droits des civils au Darfour doivent r�pondre de leurs actes et nous soutiendrons les efforts de ceux qui demandent que les auteurs d'atrocit�s soient traduits en justice �, souligne un communiqu� commun des Etats-Unis, du Japon, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Royaume-Uni et du Japon. �Au cas o� le gouvernement soudanais et les mouvements rebelles ne rempliraient toujours pas leurs obligations, nous soutiendrons les mesures qui s'imposent au Conseil de s�curit�, d�clare le texte commun publi� � l'issue d'un sommet de trois jours � Heiligendamm. Pour un d�ploiement militaire conjoint ONU/UA En renouvelant �leur appel au gouvernement soudanais et aux mouvements rebelles pour qu'ils assurent un acc�s humanitaire s�r et sans entraves aux personnes touch�es par le conflit� et en soulignant que toutes les parties doivent respecter le droit humanitaire�. N�anmoins, les dirigeants du G8 ont estim� que le conflit du Darfour �n'a pas d'issue militaire � et menace la paix et la s�curit� dans la r�gion�. Et relevant les conditions humanitaires qui se d�t�riorent au Tchad et en Centrafrique, les pays du G8 de demander aux gouvernements de ces deux pays de cesser de soutenir les mouvements arm�s. Peu auparavant, le secr�taire g�n�ral de l'ONU, Ban Kimoon, pr�sent au G8, s'�tait dit "pr�occup�" par la lenteur des progr�s au Darfour o� quelque 200 000 personnes sont mortes depuis f�vrier 2003 de la guerre civile et de ses cons�quences. Il a �mis �l'espoir� que �le gouvernement soudanais accepte le plus vite possible� le d�ploiement dans la r�gion d'une force de paix conjointe de l'ONU et de l'Union africaine (UA) de quelque 23 000 hommes destin�e � remplacer l'actuelle force de l'UA d'environ 7 000 hommes, mal �quip�e et sous financ�e.