Apr�s une proc�dure de cassation qui a dur� dix mois, le proc�s de r�vision de l�affaire de l�ex-wali d�Oran, M. Bachir Frik, est fix� pour le 24 juin prochain. Un proc�s inscrit � l�ordre de la session criminelle et ce, apr�s le renvoi de l�affaire par la Cour supr�me devant la cour d�Alger autrement constitu�e. Pour rappel, l�ex-premier magistrat de la capitale de l�ouest du pays avait �t� condamn� par le tribunal criminel pr�s la cour d�Alger � huit ann�es de prison ferme. La m�me peine a �t� retenue � l�encontre de M. Laoufi Cheikh Tayeb, l�ex-directeur g�n�ral de l�agence fonci�re de la m�me ville. Alors que deux ex-fonctionnaires de la m�me wilaya ont �t� condamn�s respectivement � cinq et trois ans de prison ferme. Un seul acquittement a �t� prononc� par le tribunal criminel. Il a �t� au b�n�fice du Dr Bouarfa Abdelkader, contre lequel le minist�re public avait requis cinq ann�es de prison ferme pour avoir revendu une partie du terrain qui lui a �t� vendu par l�agence fonci�re � une tierce personne. Le t�moignage de Kada Hezil Cela �tant, depuis le premier proc�s, beaucoup de choses ont �t� dites � propos de cette affaire, voire des rebondissements ont relanc� le d�bat autour de la question, confirmant ainsi les conclusions faites � cette �poque par les journalistes ayant assist� au proc�s, concernant les zones d�ombre qui ont caract�ris� cette affaire. A ce propos, il y a lieu de noter la sortie m�diatique de l�ex-DAS (directeur de l�action sociale) de la wilaya d�Oran, M. Kada Hezil, qui avait d�clar� sur les colonnes du journal Le Jour d�Alg�rie en date du 4 novembre 2006 que �Bachir Frik est victime du cartel de la drogue � Oran. Il avait �t� accus� des chefs d�inculpation retenus contre lui parce que le cartel dirig� par d�anciens hauts responsables dans la wilaya d�Oran consid�raient qu�il me soutenait dans mes d�nonciations. (�) Le cartel que j�ai d�nonc� constitue un v�ritable lobby qui a r�ussi � obtenir le limogeage de deux hauts responsables avec lesquels j�enqu�tais sur le trafic de la drogue venant du Maroc et achemin�e vers des wilayas de l�ouest et de l�est du pays, ainsi que vers l�Espagne, la France et l�Italie�. Mieux encore, Kada Hezil, dans une correspondance adress�e aux hautes autorit�s du pays, dira : �Bachir Frik, incarc�r� le 15/01/2002, �tait victime dans le sillage de mon affaire. Sans ma d�nonciation du dossier de la drogue, il n�aurait jamais �t� inqui�t�. Ils l�ont soup�onn� d��tre de connivence avec moi dans la formalisation de l�affaire du r�seau de trafic international de drogue. Alors qu�il n�a rien � voir avec moi. Je ne l�ai plus revu depuis sa mutation � Annaba en juillet 1997.� C�est dans le sillage de tous ces rebondissements et dans la perspective de la tenue de ce second proc�s que la famille Frik a lanc� un appel au premier magistrat du pays l�informant que �condamn� � huit ans de prison, Bachir Frik entame sa sixi�me ann�es de d�tention, alors qu�il ne cesse de clamer son innocence et de se battre pour une r�vision de son proc�s dans le cadre de la proc�dure de cassation engag�e il y a 10 mois aupr�s de la Cour supr�me�. Le commissaire-enqu�teur mut� puis relev� de ses fonctions �Bachir Frik souffre en prison depuis plus de cinq ans, cinq longues ann�es qui ont entra�n� de profondes blessures et durant lesquelles, il n�a cess� de lutter et de clamer haut et fort son innocence en apportant des preuves tangibles suffisantes, en indiquant qu�il n�est qu�une victime d�un complot ourdi par des parties qui �taient influentes � Oran � cette p�riode. (�) M. Le Pr�sident, Bachir Frik apr�s plus de cinq ann�es de prison aurait pu demander pardon s�il s��tait senti coupable et aurait pu l�obtenir surtout � l�occasion actuelle marqu�e par la paix et la r�conciliation nationale. Bachir Frik r�clame justice et �quit�, car il est innocent et comme l�attestent les preuves l�gales d�montrant par l� les fondements du complot dont il a �t� victime�, lit-on dans la lettre adress�e au pr�sident de la R�publique. C�est dans cette optique que le document en question indique que c�est �dans un contexte bien particulier que fut entam�e l�enqu�te de police ayant pass� au crible toute la gestion de Bachir Frik durant son passage � la t�te de la wilaya d�Oran, soit de 1994 � 1997. Cette enqu�te fut accompagn�e d�une campagne de presse quotidienne soutenue et coordonn�e. Pour que le sombre plan soit ma�tris�, les commanditaires se sont lanc�s dans un travail de coulisses, trompant tout le monde en faisant croire que le pr�sident de la R�publique a lui-m�me ordonn� l�enqu�te et l�incarc�ration de Bachir Frik. En r�pandant cette id�e, le but �tait d�influer la justice et �viter � l�avance toute intervention en faveur de Bachir Frik. L�objectif de ce complot �tait double : d�une part, il fallait camoufler le scandale qui leur �tait imput� et d�tourner l�opinion publique et d�autre part saisir l�occasion pour se venger en r�glant de vieux comptes avec Bachir Frik, dont l�origine du conflit remonte � la p�riode o� il �tait wali d�Oran au sujet des comp�tences et autres tentatives d�ing�rence dans ses pr�rogatives�, lit-on encore. A ce propos, il y a lieu de noter que la d�fense de Frik lors du premier proc�s n�a pas jug� utile de s�attarder sur les faits reproch�s � ce dernier, parce qu�elle a l�intime conviction que l�ex-wali n�est pas en prison pour avoir �d�tourn� cinq logements, cinq locaux commerciaux et un terrain�. Elle a insist� beaucoup plus sur les �violations� ayant entach� la proc�dure de l�enqu�te depuis sa prise en charge par le commissaire principal d�Oran, mut� apr�s � Annaba puis relev� de ses fonctions il y a pr�s d�une ann�e, jusqu�� son traitement par la chambre d�accusation pr�s la Cour supr�me. Les r�dacteurs de la lettre adress�e au pr�sident de la R�publique concluent en s�interrogeant : �Pourquoi avoir attendu 4 ann�es apr�s le d�part de Bachir Frik d�Oran pour l�ouverture d�une enqu�te de police contre lui ? Pourquoi son successeur, M. Bedrissi, n�a enregistr� aucune observation ou d�passement dans la gestion du foncier ? Et pourquoi le wali Kouadri qui est arriv� apr�s M. Bedrissi a attendu deux ann�es pour ordonner l�ouverture d�une enqu�te et ce, au moment o� il est cit� dans l�affaire de trafic de drogue ? N�est-il pas temps d�arr�ter les souffrances d�une famille ? La justice prendra-t-elle le pas sur l�injustice ?� Abder Bettache