Sous le haut patronage des minist�res respectivement de la Sant� publique et de la R�forme hospitali�re et celui de l'Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique, et en partenariat avec l'Office national de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, l'universit� Sa�d Dahleb de Blida a v�cu, mercredi dernier, la 5e Rencontre internationale "Frantz- Fanon" et qui avait pour th�me "La toxicomanie : maladie ou d�viance" avec l'honorable participation de la France et de la Tunisie. Qu'est-ce que la toxicomanie ? Selon l'encyclop�die Wikip�dia, elle se traduit par un usage r�p�t� et excessif d'une ou plusieurs substances toxiques sans justification th�rapeutique. Cet usage s'accompagne d'un d�sir incontr�lable de continuer � consommer le produit, accompagn� d'accoutumance et de d�pendance. Selon l�OMS, la d�finition stricte de la toxicomanie correspond � quatre �l�ments : une envie irr�pressible de consommer le produit, une tendance � augmenter les doses, une d�pendance psychologique et parfois physique et des cons�quences n�fastes sur la vie quotidienne (�motivew, sociale, �conomique). Lors de son intervention, Me F. Ksentini, avocat et pr�sident de la Commission nationale consultative de la promotion et la protection des droits de l'homme, a insist� sur la cr�ation de nouveaux centres pour une meilleure prise en charge des toxicomanes. Le Pr Tedjiza, m�decin-chef du service psychiatrie � l'EHS Drid- Hocine, a d�fini le toxicomane comme �tant le sujet qui sort du courant de la soci�t�. Il conseille un contr�le externe et interne de l'individu ainsi que l'investissement dans les valeurs morales. Si cela ne fonctionne pas, il faut imp�rativement trouver le meilleur moyen d'int�grer le sujet dans la soci�t�. Alors doit-on soigner ou punir ? Le Pr Kacha pense que la toxicomanie est un probl�me aigu et grave. On a souvent recours ou � la justice ou � l'isolement du sujet avant d'ajouter : "Les centres de d�sintoxication ne sont gu�re une fin mais un moyen de lutte. On doit soigner et punir en m�me temps et pour cela, je crois qu'il serait n�cessaire de promulguer une loi pour une injonction th�rapeutique." Le Dr Robert Berthelier a mis le doigt sur les causes de ce fl�au. Selon ce sp�cialiste fran�ais, la dissociation familiale, l'�chec scolaire, le manque d'affection et la mauvaise fr�quentation poussent l'individu � se droguer. "Signalons aussi que certains toxicomanes se droguent dans le but d'assouvir leur curiosit�", r�plique le Dr Berthelier. Notons que l'exp�rience fran�aise dans le domaine n'est pas n�gligeable car les Dr J. P. Demange et C. Lefervre ont constat� que dans le pass�, les m�decins �taient fascin�s par la prescription des drogues comme les somnif�res et la morphine. Le toxicomane, pour eux, est un d�linquant et victime de ses actes. Ils sugg�rent l'isolation de la personne dans des centres de d�sintoxication puisque l'Etat fran�ais a bien constat� que la prison est d�favorable. Le repr�sentant de la Tunisie � ce congr�s, le Dr Benabid, d�clare la toxicomanie comme une d�viance. Le Dr Mimouni sugg�re une coop�ration totale et efficace entre la justice et la m�decine car l'injonction th�rapeutique est une fuite � la justice. Il existe bien des cas o� la toxicomanie sert � se prot�ger de la violence. C'est ce qu'a confirm� le Dr Pascal Hachet lors de la deuxi�me s�ance des travaux. "La toxicomanie peut rendre psychopathe car elle est le r�sultat imminent des liens sociaux tr�s l�ches et qui m�nent automatiquement � des actions violentes", affirme-t-il. L'individu peut arriver � tuer ses parents pour se procurer de l'argent ou m�me tuer son m�decin pour avoir le m�dicament. A cet effet, la toxicomanie est une d�linquance utilitaire pour s'acqu�rir de la drogue du fait qu'elle est le r�sultat logique de la violence et va vers la violence. "On doit d'abord d�couvrir les sympt�mes pour mieux g�rer l'�volution de la toxicomanie et �conomiser le temps", nous sugg�re le Dr Gilbert Ferrey.