Les Fran�ais s'appr�tent � donner aujourd�hui une large majorit� parlementaire au pr�sident Nicolas Sarkozy pour mettre en �uvre son plan de r�formes lib�rales face � un Parti socialiste en crise. Le seul enjeu de ce second tour des l�gislatives r�side dans l'ampleur que prendra la victoire du parti de droite UMP du nouveau chef de l'Etat, assur� de disposer d'une majorit� absolue. La �vague bleue� � la couleur de l'UMP � pourrait porter jusqu'� 470 d�put�s de droite sur 577 � la prochaine Assembl�e, �lue pour cinq ans, contre 90 � 160 pour les socialistes, selon les projections des instituts de sondages. L'Assembl�e sortante comptait 359 d�put�s UMP et 149 PS. Pour les socialistes, une d�faite qui tournerait � la d�route (moins de 100 d�put�s) pr�cipiterait sans doute la crise et la bataille pour le leadership entre les partisans de S�gol�ne Royal � qui veut �refonder� le parti et l'entra�ner derri�re elle pour la pr�sidentielle de 2012 � et leurs rivaux. 110 d�put�s ont �t� �lus au 1er tour le 10 juin, dont 109 de droite et un seul PS. Pour tenir compte du d�calage horaire, le vote avait lieu d�s hier dans certains territoires d'Outremer, comme les �les antillaises de la Martinique et la Guadeloupe. Le Parti socialiste, qui a souffert du fort taux d'abstention (40%) au 1er tour, a appel� au �sursaut�. Mme Royal a demand� aux �lecteurs de gauche et du centre de voter pour ��riger un barrage au tsunami bleu�. Mais l'avantage est nettement en faveur de la droite lors de ce scrutin qui cl�t un cycle �lectoral entam� il y a pr�s de deux mois, marqu� par la victoire sans appel � la pr�sidentielle de M. Sarkozy, 52 ans (53% des voix), face � S�gol�ne Royal. Cette �lection a fait basculer la France dans une nouvelle �re apr�s 12 ans de pr�sidence de Jacques Chirac. Le dynamisme de M. Sarkozy, l'arriv�e de nouvelles figures, comme Rachida Dati, propuls�e ministre de la Justice, et de quelques personnalit�s de gauche, comme l'ex-�French Doctor� Bernard Kouchner � la diplomatie ont s�duit une majorit� de Fran�ais, selon les sondages. Reste maintenant � M. Sarkozy, qui veut s'imposer en �pr�sident qui gouverne� � mettre en place les mesures n�cessaires pour �r�former en profondeur� et �moderniser� la France. Le Parlement planchera d�s la fin juin sur un programme l�gislatif charg�. M. Sarkozy et son Premier ministre Fran�ois Fillon ont notamment pr�par� un �choc fiscal� (baisse des droits de succession et exon�ration de la fiscalit� sur les heures suppl�mentaires) dont l'opposition affirme qu'il va profiter aux �riches� et creuser la dette. Sit�t le second tour pass�, il devrait poursuivre sa politique �d'ouverture� avec la nomination comme secr�taires d'Etat d'autres personnalit�s du centre et de gauche. La nouvelle Assembl�e qui sortira des urnes aujourd�hui consacrera en tout cas la bipolarisation de la sc�ne politique. Les autres petites formations dans l'opposition � M. Sarkozy devraient �tre lamin�es en raison principalement du mode de scrutin. Le Parti communiste, en d�clin, n'aurait que de 6 � 15 d�put�s et les Verts entre z�ro et trois. Le Front national (extr�me droite), dont les �lecteurs s'�taient largement report�s sur M. Sarkozy � la pr�sidentielle, n'a qu'un seul candidat en lice au second tour, Marine Le Pen, la fille de son leader, qui n'a que peu de chances d'�tre �lue. Le dirigeant centriste, Fran�ois Bayrou, qui avait obtenu 18,57% des voix � la pr�sidentielle, s'appr�te � une travers�e du d�sert, son nouveau parti, le MoDem, ne pouvant avoir que 4 d�put�s, au maximum. R�sign�e � la d�faite, la gauche a mis en garde contre une domination �crasante de la droite au Parlement qui, coupl�e notamment aux liens qu'entretient M. Sarkozy avec de grands chefs d'entreprises et des patrons de m�dias, aboutiraient, selon elle, � une �concentration des pouvoirs� sans pr�c�dent depuis des d�cennies.