Résultats n Sarkozy veut reproduire la victoire de la présidentielle en misant sur une majorité écrasante à l'Assemblée nationale. Les sondages réalisés lors de cette campagne électorale confortent l'objectif de l'UMP puisqu'ils prédisent une «vague bleue», voire même un «tsunami» en faveur du président, qui pourrait se traduire par 400 à 450 députés UMP. Le premier tour des législatives s'est ouvert ce dimanche matin, en France métropolitaine, mais seulement quelques dizaines des 7 639 candidats se présentant dans les 577 circonscriptions du pays devraient obtenir dès le 1er tour les 50 % de voix nécessaires pour être élu. Le score de chaque parti devrait néanmoins donner une idée de la couleur de la nouvelle assemblée même si l'UMP fait figure de grand favori et devrait, selon tous les sondages, obtenir la majorité absolue à l'issue du second tour le 17 juin. Le mode de scrutin français assure une sur-représentation au parti vainqueur sur le plan national. Pour le Parti socialiste (PS), l'enjeu est avant tout de limiter les dégâts après avoir mis en garde contre une «concentration des pouvoirs» aux mains de la droite. L'Assemblée sortante était déjà dominée par l'UMP, avec 350 députés et 9 apparentés. Le groupe socialiste comptait 149 membres. Le groupe UDF (centriste), qui s'est scindé depuis la présidentielle entre pro et anti-Sarkozy, comptait 29 élus. Menacé de disparition, le groupe communiste avait 21 députés. Depuis son élection, Sarkozy s'est engagé dans une réelle bataille, demandant aux Français de lui donner les moyens de mettre en œuvre ses réformes de «rupture». Craignant d'être réduit à un rôle de figurant dans la prochaine assemblée, le Parti socialiste a tenté de mettre en sourdine ses vives divisions internes. Une défaite trop sévère ouvrirait sans doute une crise immédiate. Restée la figure de proue des militants socialistes, Ségolène Royal a renoncé à se présenter dans son fief de Melle au centre-ouest de la France, mais a sillonné le pays pour soutenir des candidats et prendre date dans la lutte acharnée qui s'annonce pour le leadership du PS. Malgré ses 6,8 millions de voix à l'élection présidentielle, le leader centriste François Bayrou pourrait se retrouver marginalisé avec un nombre très limité de députés pour son nouveau parti, le MoDem. Un programme chargé attend, par ailleurs, la nouvelle Assemblée. Le projet de loi destiné à provoquer le «choc fiscal» annoncé par Sarkozy devrait être le premier débattu par les députés. La majorité de ses articles porte sur les réductions d'impôts promises pendant la campagne présidentielle. Autre projet de loi examiné en priorité, celui sur l'instauration d'un service minimum dans les transports en cas de grève, qui suscite l'inquiétude des syndicats. L'immigration, un thème au cœur de la campagne de Sarkozy, devrait aussi faire l'objet cet été d'un nouveau texte de loi. Les détails n'en sont pas connus, mais il devrait illustrer le concept d'«immigration choisie» cher au nouveau président français, qui s'accompagne d'une lutte accrue contre les étrangers en situation irrégulière.