Verdict n Arrivée très largement en tête du 1er tour, l'UMP devrait avoir une écrasante majorité à l'Assemblée pour mettre en œuvre la politique de «rupture» promise par le président. L'UMP, famille politique du président Nicolas Sarkozy, a obtenu 39,54 % des voix et devrait détenir avec ses alliés entre 383 et 501 des 577 sièges de l'Assemblée à l'issue du second tour le 17 juin, selon les projections des observateurs. Le Parti socialiste (PS), premier parti d'opposition avec 24,73 % des voix, aurait avec ses alliés entre 60 et 170 sièges. Si le second tour confirme la tendance, Sarkozy aurait les mains libres pour faire voter par le Parlement les réformes qu'il a promises aux Français. La nouvelle Assemblée, élue pour 5 ans, comme le président, sera appelée à examiner plusieurs textes, notamment sur la fiscalité et la sécurité. La droite s'est félicitée de son score, y voyant une confirmation du soutien de la politique lancée par Sarkozy, alors que les responsables socialistes appelaient immédiatement à la «mobilisation» et à un «sursaut» des électeurs de gauche. Pour le PS, il s'agit désormais de tenter d'empêcher que la nette avance de l'UMP et de ses alliés ne se transforme en un raz de marée. Le chef des socialistes, François Hollande, a estimé que les résultats du premier tour étaient «honorables pour le PS, mais insuffisants pour la gauche». Allant plus loin, le député socialiste Jean-Marc Ayrault a estimé que «le laminage de l'opposition» était «extrêmement inquiétant» pour la démocratie. Le scrutin, d'hier, dimanche, a été marqué par une abstention record proche de 40 %, alors que la présidentielle avait suscité l'engouement. La large victoire de la droite était attendue, toutes les enquêtes avaient pronostiqué une «vague bleue», la couleur de l'UMP. Pour Sarkozy, 52 ans, qui bénéficie d'un «état de grâce» dans l'opinion depuis son élection le 6 mai avec 53% des voix face à la socialiste Ségolène Royal, c'est d'ores et déjà une nouvelle victoire personnelle car il s'était fortement impliqué dans la bataille. Les analystes estimaient que la victoire de l'UMP serait totale s'il dépassait, au final, la barre des 400 sièges. Tout au long de la campagne, les socialistes ont mis en garde contre une «concentration des pouvoirs» aux mains de la droite et dénoncé une future politique économique faite de «cadeaux fiscaux» favorables aux plus riches. Le PS a tenté pendant la campagne de mettre en sourdine ses vives divisions internes, mais si sa défaite devait être cuisante, elle pourrait précipiter la crise de succession au parti, dont l'ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal s'est déjà placée pour tenter de reprendre la direction. Malgré ses 18,57% des suffrages au 1er tour de la présidentielle, le leader centriste François Bayrou se retrouve lui marginalisé et son nouveau parti, le MoDem, avec 7% des voix, n'aurait que 4 députés au maximum. Il a jugé que «la vague UMP créait un déséquilibre dans les institutions». L'extrême droite de Jean-Marie Le Pen, créditée de 5% des voix, n'aura de nouveau aucun député.