Le cimeti�re d�El-Kettar dans sa partie mitoyenne � la cit� des Eucalyptus, a connu ces derniers temps un laisser-aller et une situation de d�labrement qui suscite la col�re des familles venues se recueillir sur les tombes de leurs proches. Des herbes sauvages qui poussent partout et dans tous les sens, des ronces qui s�accrochent aux v�tements des visiteurs, un acc�s quasi impossible � la partie haute du cimeti�re, tel est l��tat de ce lieu cens� permettre aux vivants de se recueillir sur les tombes de leurs morts et de prier pour eux. Pis encore, � certains endroits et du c�t� du mur de cl�ture, des ordures sont entass�es et s�accumulent au grand dam des visiteurs. Une grande partie des tombes reste m�me introuvable pour les familles qui, souvent, sont oblig�es de repousser avec les moyens de fortune les herbes folles pour �lib�rer� l��pitaphe et identifier ainsi la personne enterr�e. Apr�s avoir acc�d� au cimeti�re par la porte se trouvant � proximit� de la rue Mizon, les visiteurs ont du mal � se frayer un chemin jusqu�en haut du cimeti�re. �L�escalade� s�av�re des plus ardues, surtout pour les personnes �g�es. Il est m�me quasi impossible de passer entre deux tombes au niveau de la mont�e tellement elles sont coll�es les unes aux autres. Comme il est certain que les personnes qui viennent se recueillir dans cette partie du site ressortent souvent avec les pieds, les chevilles et les bras �gratign�s. Mais ce qui a indign� bon nombre de visiteurs est la multitude de seringues qui jonchent le sol et qui ont servi aux toxicomanes. Les larmes aux yeux, une jeune femme pr�cise qu�elle a pass� un quart d�heure � chercher l��pitaphe de la tombe de son p�re : �Je repars d��ue, je ne peux venir ici qu�une � deux fois par an et aujourd�hui au lieu de me recueillir tranquillement sur la tombe d�une personne ch�rie, je me sens plut�t indign�e et en col�re. Regardez ces seringues, et si elles �taient ramass�es par des enfants ? s�interroge notre interlocutrice. Les d�linquants acc�dent apparemment librement aux lieux et les visiteurs �vitent d�ailleurs d�effectuer des visites les jours de semaine quand le cimeti�re ne conna�t pas une grande affluence de peur des agressions. Cette situation d��oit et attise la col�re d�autant que les personnes qui se rendent sur les lieux d�plorent le fait que des tombes soient en ruine ou compl�tement d�truites ou pi�tin�es par le va-et-vient des visiteurs. Les gardiens affirment pour leur part ne pas pouvoir faire face aux toxicomanes. Les autres cimeti�res de la capitale souffrent aussi du manque de civisme et de l�irrespect envers les morts. L�exemple d�El-Alia est aussi �difiant puisque 106 familles, des indus occupants, selon la direction du cimeti�re, habitent et perturbent les lieux. Les habitations en question occupent six hectares du site. A El-Alia, les efforts d�ploy�s par les employ�s et fossoyeurs restent vains face au diktat de dizaines de marbriers qui squattent les lieux et imposent leur loi allant m�me jusqu�a endommager inlassablement le mur de cl�ture pour circuler en toute libert�. Il y a de cela quelques mois des tombes fra�chement construites ont �t� saccag�es � El-Alia. Les briques, marbre et carrelage ont �t� d�truits, arrach�s et jet�s au loin. Lors de cet �v�nement, la direction du cimeti�re ainsi que celle des pompes fun�bres de la wilaya d�Alger avaient vivement d�nonc� les marbriers qui imposent leur loi et se livrent une guerre acharn�e, pour se disputer la client�le, pr�cisant m�me que c�est l�un d�entre eux qui avait commis l�acte de saccage signe de repr�sailles quitte � entrer en conflit avec d�autres marbriers. Des plaintes au niveau de la S�ret� urbaine de Beaulieu n�ont pas dissuad� les marbriers t�m�raires. Interrog� sur la situation des cimeti�res, M. Djaknoune, directeur des pompes fun�bres, dira pour ce qui est de la partie ouest du cimeti�re d�El Kettar que le programme de d�sherbage qui est saisonnier est en cours de r�alisation pr�cisant en outre que l�ensemble du cimeti�re sera nettoy� � la fin de ce mois. �Les lieux ont �t� nettoy�s � 70%, l�op�ration de d�sherbage a commenc� le 1er mai et sera cl�tur�e le 30 septembre, ceci bien que les lieux aient subi des d�gradations durant la derni�re d�cennie au niveau de ce cimeti�re qui existe depuis 118 ans. Nous voulons cr�er des all�es pi�tonni�res vu l�inaccessibilit� de certains endroits et la topographie des lieux. Aussi, durant la d�cennie noire des tombes ont �t� construites, n�importe comment, certaines ne sont m�me pas orient�es vers l�est. Une �tude a �t� engag�e par le Centre national de recherche d��tudes et de recherche en urbanisme (CNERU) pour le d�placement de 1300 tombes pour l�am�nagement d�all�es et de marches�. Le responsable pr�cisera en outre que les travaux d�am�nagement et de nettoyage sont particuli�rement ardus vu notamment l�absence de voie carrossable et l�impossibilit� d�acc�s pour les camions. Concernant les jeunes en proie � l�oisivet� qui d�ambulent librement dans ces lieux, M. Djaknoune notera que les agents de s�curit� n�ont pas de pouvoir de police. �La population est aussi concern�e par l�entretien des cimeti�res, qu�elle �vite au moins de laisser des d�tritus et de garder les lieux propres. Il est aussi � pr�ciser que nous avons d�pos� plainte contre de faux marbriers qui construisent sans respect des r�gles et arnaquent les familles qui les sollicitent. Les riverains se servent des lieux comme raccourci et cassent quotidiennement les cadenas des six portes du cimeti�re. Cadenas que nous sommes oblig�s de remplacer syst�matiquement �, explique M. Djaknoune. Selon ce dernier un programme est en cours dans le cadre de la r�habilitation des cimeti�res de la capitale et b�n�ficiera d�une enveloppe de 119 millions de dinars. 52 millions de dinars seront consacr�s � El-Alia, 32 millions pour le cimeti�re chr�tien de Bologhine, 18,5 millions pour le cimeti�re juif toujours � Bologhine comme le cimeti�re chr�tien d�El- Madania b�n�ficiera de 18 millions de dinars. Ainsi, les travaux � Bologhine d�buteront dans 15 jours, Pour le site d�El- Madania, les travaux seront lanc�s cette semaine, d�ailleurs les travaux de r�habilitation ont commenc� au niveau d�El-Alia depuis deux mois.