On le savait, mais on voulait vraiment croire en sa r�mission. De cette satan�e Faucheuse d�hommes. De cette voleuse des meilleurs d�fenseurs du cheval et des sports �questres. Brahim Messaoudi a laiss� orphelins des centaines de poulains � qui il doit la vie parce qu�il a assist� leur m�re le jour de leur naissance. Ils sont devenus maintenant champions gr�ce � sa dext�rit� et sa grande connaissance de l�art v�t�rinaire. Brahim, silencieusement, comme un animal, a voulu partir en silence comme meurent les chevaux la nuit, seuls dans leur box. Il nous fait la blague de partir au moment o� l�on avait le plus besoin de lui. Au moment o� il pouvait enfin savourer le fruit de ses efforts maintenant que l��quitation s�est engag�e sur une voie sup�rieure. Il r�vait de poss�der un cheval et pratiquer l�endurance qui �tait sa discipline pr�f�r�e. Son dernier acte fut de sauver d�une mort certaine le cheval Space Man qui a eu une tr�s grave blessure au CHPM. Ce cheval est maintenant compl�tement r�tabli. Son plus grand regret, nous disait-il, c�est de n�avoir pas pu continuer sa t�che de redynamiser les haras nationaux (Il en a �t� le directeur) parce que des gens aveugles et incultes n�ont pas compris ses id�es r�volutionnaires � m�me de red�ployer le cheval en Alg�rie. Parce que cet animal n��tait pas une priorit� pour eux ! Brahim a mal v�cu cette �viction. C�est ce qui le poussa � reprendre cette satan�e cigarette qui lui sera fatale. Il continua � poursuivre sa t�che avec abn�gation, amour et sinc�rit�. Il aimait partir seul lors des concours � l�int�rieur du pays. Le dernier fut celui de Tiaret o� il officia alors que le mal le faisait d�j� souffrir parce que d�autres v�t�rinaires n�ont pas daign� y aller. Malgr� sa douleur, comme s�il savait que ce serait la derni�re fois, il rendit visite � tous ses amis de l�Ouest. Tous ces pauvres fellahs qu�il a toujours assist�s lorsqu�une brebis, une vache ou un cheval souffrait. Il a assist� tous ceux qui ont eu besoin de lui un jour. Sans aucune ristourne. Juste parce qu�il aimait ce cheval qui l�a rendu souvent heureux, mais quelquefois malheureux lorsqu�il ne pouvait rien contre leur mort. Lecteur assidu de nos articles, il nous adressa, il y a quelque temps, un SMS pour nous f�liciter pour un article, mais ne manqua pas de nous demander des photos du raid international d�endurance de Tiaret dans lequel il devait officier. Les plaines du Sersou qu�il adorait arpenter avec son ami Bouakkaz lui manquaient. C��tait la seule fois de notre longue amiti� o� il demanda quelque chose. Et nous ne l�avions pas fait. Pardonne � ceux qui t�ont fait souffrir et qui ont voulu taire ton extraordinaire savoir du monde �questre. Ton nom sera toujours en notre m�moire tant qu�un cheval galopera sur cette terre d�Alg�rie qui tu as aim�e plus que tout. Plus que ta propre chair. Repose en paix l�Artiste.