Le pr�sident de la R�publique, Abdelaziz Bouteflika, a, jeudi dernier, au si�ge du minist�re de la D�fense nationale (MDN), devant les membres du commandement militaire, fustig� les investissements �parasitaires� et de �facilit�, dans �certains domaines tels les boissons gazeuses et la semoule�. Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir) - Des investissements qui �ne sont pas indispensables� pour le pr�sident de la R�publique estimant que �l'heure est aujourd'hui venue d'impulser une politique industrielle ambitieuse et dynamique�. Certes, l�Etat devra, selon lui, �mettre en �uvre les moyens, de toute nature, propres � soutenir une expansion industrielle capable d'offrir des avantages comparatifs � partir des atouts que sont, notamment, nos richesses naturelles, l'exp�rience accumul�e dans plusieurs branches industrielles et les caract�ristiques de nos ressources humaines�. Cependant, il est de �la responsabilit� des investisseurs nationaux de ne pas se laisser attirer par la facilit� et de se d�tourner de l'exploitation quasi improductive d'une rente pour s'orienter plus fortement vers les activit�s industrielles et l'innovation�. M�me si, selon Abdelaziz Bouteflika, �la confiance dans le pays se manifeste de plus en plus fortement comme en t�moigne la multiplication des projets d'investissement, en cours de r�alisation ou � l'�tude, initi�s par des op�rateurs tant nationaux qu'�trangers� et que �l�investissement �tranger est pr�cieux, en particulier pour nous aider � renforcer notre capacit� technologique et notre exp�rience manag�riale�, il a n�anmoins rappel� que �l'Alg�rie ne se d�veloppera, � la mesure et dans le sens que nous voulons, que par les Alg�riens eux-m�mes�. Pour le Chef de l�Etat, cette finalit� sera r�alis�e �par l'effort de nos travailleurs se conjuguant � l'initiative d'entrepreneurs nationaux, de v�ritables entrepreneurs, dispos�s � assumer, avec l'encouragement de l'Etat, le risque industriel et � se mettre en mesure d'affronter la comp�tition internationale�. Il ne s�agit pas de brader le secteur public A ce propos, il a affirm� qu�apr�s s'�tre acquitt�e de sa dette ext�rieure, l'Alg�rie s'est tourn�e vers la dette int�rieure et la relance du secteur industriel, mettant l'accent sur la n�cessit� de r�gler ce probl�me d�finitivement. Cependant, le r�glement de ce probl�me de mani�re d�finitive �ne signifie aucunement brader le secteur public�, a soulign� le Chef de l'Etat avant d'ajouter qu'il est �n�cessaire d'examiner cette question avec objectivit� et que notre pays �ne peut plus revenir � la politique industrielle des ann�es 70�. A ce propos, se poursuit selon l�h�te du MDN, �l'assainissement des entreprises du secteur public �conomique�. Des entreprises qui �souffraient des s�quelles de politiques con�ues � une autre �poque et sur des logiques devenues inappropri�es� et �tr�s g�n�ralement, subissaient gravement les effets du sous-management et de l'obsolescence technologique�. En affirmant le fort attachement �en n'excluant aucune formule et avec le souci de la protection des travailleurs, � faire �merger des entit�s viables, capables de concourir � l'accroissement de la richesse nationale et de s'engager dans la voie de la comp�titivit�. La p�riode �coul�e marqu�e par des r�sultats significatifs Auparavant, l�h�te du MDN avait relev� qu��apr�s une d�cennie de r�gression, notre pays a enregistr� au cours de la p�riode �coul�e, des r�sultats particuli�rement significatifs en mati�re �conomique et sociale�. Ainsi, �le r�tablissement, puis la consolidation de nos �quilibres financiers ont permis d'�largir nos marges de man�uvre et de recouvrer notre pleine souverainet� �conomique�, a-t-il constat�. Indiquant en ce sens que �la croissance a repris, se situant � 5 % en moyenne sur les 5 derni�res ann�es�, que �le ch�mage, qui affectait pr�s du tiers de la population active � la fin des ann�es 1990, a �t� consid�rablement r�duit� et que �les salaires ont sensiblement progress� et la consommation des m�nages s'est accrue de pr�s de 10% par an en moyenne durant les 5 derni�res ann�es�. Rassurant, il s�est voulu aussi quant � l�am�lioration de la situation sociale, en relevant que �les programmes mis en oeuvre depuis 2001 en mati�re d'infrastructures sociales ont commenc� � produire leurs effets b�n�fiques sur les conditions de vie des citoyens en r�duisant les d�ficits, notamment en mati�re de logements, d'acc�s � l'eau, � l'�nergie ou aux r�seaux d'assainissement�. Mais aussi quant � �la couverture m�dicale (qui) a �t� am�lior�e par la multiplication des structures, cependant que l'action en direction des cat�gories vuln�rables ou d�favoris�es s'est intensifi�e et que se sont notablement d�velopp�s les programmes sp�cifiques de lutte contre la pauvret� et l'exclusion�. Ne pas oublier les difficult�s sociales et la d�pendance aux hydrocarbures Toutefois, ces r�sultats ne doivent pas, selon le chef de l�Etat, �faire oublier les grandes difficult�s que continuent de vivre beaucoup de nos concitoyens �. Des difficult�s qui �nous commandent instamment de mieux orienter l'effort de solidarit� de la nation� et doivent inciter �� un surcro�t de rigueur dans l'allocation des ressources et la conduite des projets. Des r�sultats positifs qui aussi �ne doivent pas non plus nous faire oublier la fragilit� des acquis tant qu'ils resteront trop largement tributaires des hydrocarbures�. A ce propos, il a affirm� que �l��dification d'une �conomie nationale hors hydrocarbures est la responsabilit� de tous et non pas seulement du gouvernement�, une question qui �concerne l'ensemble des Alg�riens et Alg�riennes�. Pour le chef de l�Etat, �cette d�pendance d'une ressource non renouvelable est une lourde hypoth�que sur la continuit� de notre d�veloppement, qu'il importe de lever pour assurer l'avenir de nos enfants et garantir le futur de la nation�. Et de pr�ner �la diversification de l��conomie et sa comp�titivit�, � l'heure d'une mondialisation incontournable, (qui) sont des exigences vitales pos�es � la politique et � l'effort nationaux�. Par ailleurs, le pr�sident de la R�publique a d�plor� le fait que l�immigration alg�rienne ne draine pas des milliards de dollars vers son pays, comme c�est le cas pour celles tunisienne et marocaine. Estimant n�cessaire d�en identifier les causes et facteurs, le pr�sident de la R�publique a estim� que �nous sommes dans un pays o� (le citoyen) doit prendre conscience de ses devoirs� et qu� �il n'y a pas d'avenir pour un pays o� il existe des droits sans devoirs�.