La relance du développement économique figurait en bonne place dans le discours que le chef de l'Etat a prononcé à l'occasion du 45e anniversaire de l'indépendance. C'est ainsi que le président de la République place les racines de la consolidation de l'Etat de droit, comme la priorité devant caractériser l'étape actuelle. "Nous devons répondre aux attentes légitimes du pays, imprégner un nouvel élan à la construction du projet national", a mis en relief M. Bouteflika. Il s'agira désormais d'approfondir la réforme du système éducatif. Une priorité qui demeure nationale et qui se fera à travers la poursuite de l'effort de modernisation des programmes et des méthodes, la multiplication des cadres et des actions destinés à l'adaptation et la mise à niveau du corps enseignant, résorber les déficits en moyens matériels et pédagogiques dans l'enseignement supérieur et créer les conditions d'un véritable essor de la recherche. Tels sont les principaux axes à mener et voulus par le chef de l'Etat qui a insisté sur un l'appui aux nouvelles technologies de l'information et de la communication et toutes les possibilités qu'elles offrent. L'intervention de l'Etat est cruciale au regard du défi que notre pays est en train de relever pour assurer son développement ; ce qui fait dire au président de la République que "l'ampleur des programmes en cours, leur diversité, leur nécessaire articulation, leurs enjeux financiers ainsi que leur impact sur le processus de développement économique et sur le quotidien des citoyens nous font obligation de les réaliser bien dans leur consistance, la qualité et les délais prescrits". Une croissance moyenne de 5 % Abordant le volet purement économique, le président de la République rappellera qu'après une décennie de régression, "notre pays a enregistré, au cours de la période écoulée, des résultats particulièrement significatifs dans les domaines économique et social. Le rétablissement, puis la consolidation de nos équilibres financiers ont permis d'élargir nos marges de manœuvre et de recouvrer notre pleine souveraineté. Il indiquera que "la croissance a repris, se situant à 5 % en moyenne sur les cinq dernières années. Le chômage qui affectait près du tiers de la population active à la fin des années 90, a été considérablement réduit. Les salaires ont sensiblement progressé et la consommation des ménages s'est accrue de près de 10 % par an en moyenne durant les cinq dernières années. C'est toute la confiance dans le pays qui se manifeste de plus en plus fortement comme en témoigne la multiplication des projets d'investissement en cours de réalisation où à l'étude, initiés par des opérateurs tant nationaux qu'étrangers". En effet, les programmes mis en œuvre depuis 2001 en matière d'infrastructures sociales ont commencé à produire leurs effets bénéfiques sur les conditions de vie des citoyens en réduisant les déficits, notamment en matière de logements, d'accès à l'eau, à l'énergie ou aux réseaux d'assainissement ; mais pour le Président, "ces résultats ne doivent, cependant, pas nous faire oublier les grandes difficultés que continuent de vivre beaucoup de nos concitoyens et qui nous commandent instamment de mieux orienter l'effort de solidarité de la nation. Elles doivent nous inciter à un surcroît de rigueur dans l'allocation des ressources et la conduite des projets". Diversification de l'économie pour réduire la dépendance des hydrocarbures Le président de la République avertit que ces résultats positifs ne doivent pas, non plus, "nous faire oublier que la fragilité des acquis tant qu'ils resteront trop largement tributaires des hydrocarbures. Cette dépendance d'une ressource non renouvelable est une lourde hypothèque sur la continuité de notre développement qu'il importe de lever pour assurer l'avenir de nos enfants et garantir le futur de la nation". Pour le Président, la diversification de l'économie nationale et sa compétitivité, à l'heure d'une mondialisation incontournable, "sont des exigences vitales posées à la politique et à l'effort nationaux. Dans cette perspective, il s'agit en particulier de développer les activités industrielles et l'innovation qui sont le socle indispensable d'un développement solide et durable". Evoquant les conditions dans lesquelles cet élan de développement a été concrétisé, le président de la République citera l'assainissement du secteur bancaire à travers les actions engagées en profondeur en vue de le dynamiser et de l'adapter aux exigences nouvelles, l'accomplissement des procédures régissant l'initiative et l'activité économique par le renforcement de la garantie aux investissements et l'incitation financière et fiscale à l'investissement. "L'heure est venue d'impulser une politique industrielle ambitieuse et dynamique" Cette démarche a été aussi poursuivie par l'assainissement des entreprises du secteur public économique. "Des entreprises qui souffraient des séquelles de la politique conçue à une autre époque et sur des logiques devenues inappropriées. Des entreprises qui, généralement, subissaient gravement les effets du sous-management et de l'obsolescence technologique". Le chef de l'Etat enchaîne sur le même volet en indiquant notamment que "nous nous sommes attachés et nous nous attachons, en n'excluant aucune formule et avec le souci de la protection des travailleurs, à faire émerger des entités dans la voie de la compétitivité. A partir des bases qui ont été jetées, l'heure est aujourd'hui venue pour notre pays d'impulser une politique industrielle ambitieuse et dynamique". Dans cette perspective, le président de la République a invité les investisseurs nationaux à s'impliquer dans cette démarche. "Il est de la responsabilité des investisseurs nationaux de ne pas se laisser attirer par la facilité et de se détourner de l'exploitation quasi-improductive d'une rente pour s'orienter plus fortement vers les activités industrielles et l'innovation. Car si l'investissement étranger est précieux, en particulier pour nous aider à renforcer notre capacité technologique et notre expérience managériale, nous devons aussi être conscients que l'Algérie ne se développera à la mesure et dans le sens que nous voulons, que par les Algériens eux-mêmes", a encore affirmé le président de la République.