Prendre un bus ou trouver un taxi est devenu un v�ritable casse-t�te pour les 1,5 million d�Alg�rois qui doivent recourir aux transports en commun pour rallier leur lieu de travail ou r�gler une affaire � l'autre bout de la ville. A Tafourah, Boumati, Chevalley, Fort-de-l'Eau, Z�ralda, Ch�raga ou Baraki, les stations urbaines que compte la capitale offrent une pi�tre image. Des bus en piteux �tat arrivant � vive allure, d�versant des flots de passagers � tout bout de champ, des quais surcharg�s, des abribus quasiment absents. Le tout baignant dans un �pais nuage de pollution. L'image que renvoient ces stations de transport urbain renseigne on ne peut plus clairement sur l'�tat peu enviable du secteur des transports en commun � Alger. � Un gendarme derri�re chaque transporteur ?� Les 7 000 bus de transport en commun et les 12 000 taxis circulant dans Alger arrivent � peine � couvrir les besoins en d�placement de la population et � assurer un service public � peu pr�s correct pour les usagers. Ces derniers comme les transporteurs et les chauffeurs de taxi s'accordent � dire que l�activit� du transport en commun, priv� notamment, ob�it � une seule loi, celle de l'anarchie. Pour Kamel Bouhenaf, pr�sident de la Commission nationale des transporteurs au sein de l'Union g�n�rale des commer�ants et artisans alg�riens (UGCAA), cela est d� �� l�absence d�un plan de circulation fiable�. Manque de places de stationnement dans les stations urbaines, non-conformit� et v�tust� du parc roulant, attribution anarchique de lignes de transport sont autant d�insuffisances relev�es par Kamel Bouhenaf appelant au passage �l�Etat � intervenir pour mettre de l�ordre dans ce secteur et surtout aider les transporteurs priv�s � renouveler leur outil de travail � travers un meilleur acc�s au cr�dit et des avantages fiscaux�. Mais l�administration est-elle la seule responsable de cette situation ? Certainement pas. En effet, rares sont les transporteurs qui respectent le cahier des charges fixant les conditions d�exercice de l�activit� de transport. Souvent, les usagers subissent le diktat des transporteurs dont le seul objectif est de faire le maximum de navettes et de recettes au d�triment de la s�curit� et du confort de leur client�le. �On ne peut mettre un gendarme derri�re chaque bus�, r�pond Yahia Bendjoudi, directeur des transports de la wilaya d�Alger, d�plorant de ce fait le manque de responsabilit� chez certains conducteurs. La t�che est d�autant plus difficile que le secteur priv� pr�domine sur le march� du transport routier de voyageurs avec 85% d�offres de service. Le nouveau plan de transport achev� en 2009 Dans deux ans, les d�placements dans la capitale d�passeront largement la barre des 2 millions. Pour r�pondre � la demande, un nouveau plan de circulation a �t� �labor� pour Alger et des projets de transports collectifs de masse ont �t� engag�s. �Il s�agit de r�organiser le r�seau de transport urbain de sorte � couvrir l�ensemble des localit�s de la wilaya d�Alger et les nouveaux centres urbains�, explique Yahia Bendjoudi qui nous apprendra que l��laboration de ce nouveau plan en cours de concr�tisation a �t� confi�e, au bureau d��tudes canadien Dessau Soprin. Outre le transport par bus, ce nouveau plan de circulation prendra en compte les autres modes de transports collectifs. Lanc� en juin 2005, il arrivera � �ch�ance avec la livraison, en 2009, de la ligne est du tramway, Ruisseau-Bordj- El-Kiffan avec une capacit� de 185 000 voyageurs par jour, la mise en service de la premi�re ligne de m�tro d�Alger Ha� El Badr-Grande- Poste sur 9 km avec une capacit� de transport de 300 000 voyageurs par jour ainsi que l�ach�vement du programme d��lectrification du r�seau ferroviaire de la banlieue alg�roise avec une capacit� journali�re de 200 000 voyageurs. Soit des capacit�s de transport de 800 000 places par jour. �La mise en service de ce mode de d�placement nettement plus confortable all�gera la pression sur le transport par bus�, note Yahia Bendjoudi. En parall�le � la mise en �uvre de ce plan de circulation, un large programme de r�habilitation des stations urbaines sera lanc� vers la fin de l�ann�e en cours. Un appel d�offres pour la dotation des stations de bus de la capitale en mobilier urbain (abribus, kiosques, sanisettes) sera lanc� au mois de juillet prochain. D�autres modes de transport par c�bles viendront en appoint renforcer les capacit�s de transport, en l�occurrence les t�l�ph�riques. Les quatre que compte la wilaya d�Alger actuellement seront remis en service apr�s r�habilitation. Les travaux ont d�j� commenc� pour celui reliant Belouzidad � El- Madania. Les travaux pour la r�paration des trois autre (Sanctuaire du Martyr - Jardin d�Essais, Palais de la culture-Ruisseau et Bologhine-Notre-Dame d�Afrique) seront lanc�s au cours des deux prochaines ann�es. Des �tudes pour la r�alisation de trois nouveaux telepheriques Triolet- Bouzareah, la place du 1er- Mai � El Mouradia et enfin un troisi�me qui assurera la liaison entre la Grande- Poste et El-Biar seront lanc�es incessamment. M�tro d�Alger, une bouff�e d�oxyg�ne pour la capitale �Un moyen de transport urbain s�r, moderne et confortable�, c�est ainsi qu�est pr�sent� le m�tro d�Alger. Longtemps consid�r� comme une Arl�sienne par les Alg�rois, � juste titre d�ailleurs, le projet a �t� apr�s plusieurs ann�es d�arr�t relanc� en d�cembre 2003 soit dix ans apr�s l�ouverture du chantier en 1983 par la Soci�t� nationale des transports ferroviaires. Le projet enregistre un retard consid�rable de plusieurs ann�es. Un retard imput� � l�absence de cr�dits due � la chute des cours du p�trole � laquelle sont venues se greffer l�ins�curit� et l�instabilit� politique ayant r�gn� durant les ann�es 1990. De plus, les deux entreprises nationales Cosider et Genisider auxquelles ont �t� confi�s les travaux de r�alisation du m�tro n'avaient pas d'exp�rience requise. Et suite au lancement d�un appel d�offres international, le m�tro d�Alger a �t� attribu� en janvier 2006 au groupement franco-espagnol Siemens-CAF-Vinci. Caf pour la fourniture du mat�riel, Vinci pour les travaux de g�nie civil et enfin Siemens Transportation Systems fournira la signalisation, les automatismes, les t�l�communications, l'�lectrification, la voie, la billettique, le poste de commande centralis�e, le management de projet ainsi que l'ensemble de l'ing�nierie syst�me. Les �tudes de conception g�n�rale ont abouti � la d�finition d�un sch�ma de r�seau � long terme constitu� de trois lignes totalisant environ 56 km avec 54 stations. La priorit� a �t� donn�e � la ligne 1 qui s��tend de Ha� El Badr � Tafourah- Grande-Poste sur 9 km avec 10 stations pour un co�t global de 900 millions d�euros. Cet axe a �t� identifi� comme le plus charg� avec un potentiel de transport de 21 000 voyageurs par heure par sens. La mise en service de cette ligne 1 est pr�vue pour la fin de l�ann�e 2008. Une extension est pr�vue d�s 2009 vers la place des Martyrs, El-Harrach et A�n-Na�dja. Lotfi M�rad 1 746 contraventions constat�es en 2006 En 2006, la Commission de sanction administrative relevant du minist�re des transports a tenu 41 sessions pour l�examen de 1025 dossiers de contrevenants � la r�glementation des transports publics de personnes et de marchandises. Ces cas de contraventions concernaient entre autres l�hygi�ne, le non-respect de l�itin�raire et la surcharge. Les propri�taires des v�hicules de transport en commun priv�s notamment sont les plus concern�s par ces mesures disciplinaires. Par ailleurs, 38 sessions pour l�examen de 722 dossiers de chauffeurs de taxi ayant enfreint la loi ont �t� tenues durant l�ann�e �coul�e. L. M. Les chiffres : * R�seau urbain ETUSA : 256 autobus * Op�rateurs priv�s : 2900 autobus et minibus * R�seau interurbain, op�rateurs priv�s : 2100 autocars * Transport universitaire : 900 autobus * Taxi : 11 643 dont 9858 taxis individuels, 1009 collectifs interwilayas et 776 taxis collectifs. Une brigade de contr�le pour sanctionner les contrevenants Depuis mai dernier, trois brigades de contr�le compos�es chacune de 6 �l�ments repr�sentant le minist�re des Transports, la S�ret� de wilaya d�Alger et l�EGCTU ont �t� cr��es. Celles-ci sillonnent les stations urbaines de la capitale et v�rifient la conformit� des bus tant du point de vue technique qu�ergonomique. Ces contr�les concernent �galement les taxis clandestins qui �cument ces endroits. A ce sujet, le directeur des transports de la wilaya d�Alger nous indiquera qu�en un mois et demi plus de 170 v�hicules ont �t� mis � la fourri�re.