Il y a quelques ann�es, la ville de Hadja Maghnia offrait aux visiteurs �trangers l�aspect d�un v�ritable carrefour de la contrebande. Aujourd�hui, la ville frontali�re a beaucoup chang�, elle retrouve ses activit�s d�antan : commerce l�gal et agriculture. Tout le monde veut oublier ce pass� qui a port� un grand pr�judice aux Maghnaouis, tax�s de trabendistes. Pendant plus d�une d�cennie, quand on �voquait Maghnia, c��tait surtout pour faire allusion au trafic de drogue et au trabendo. Au lendemain de l�Ind�pendance, Maghnia �tait rest�e fid�le � ses traditions, l�agriculture et le commerce, des activit�s prosp�res. En mati�re d�agriculture, la plaine de Maghnia �tait cit�e en exemple et on a m�me d�velopp� un grand projet hydraulique, �le commissariat du p�rim�tre irrigable�. C��tait le temps o� les fellahs vaquaient paisiblement � leurs travaux. D�autre part, Maghnia est toujours rest�e une ville d�artistes et d�intellectuels. Les gens qui avaient besoin de grands espaces ont tout simplement fui la ville vers d�autres horizons. La ville, vid�e de sa substance intellectuelle, tombait alors entre les mains de ceux, venus de tous les coins du pays, qui brassaient des grosses fortunes ; car il faut bien le dire, le trabendo n�est pas une trouvaille des habitants de Maghnia. A l��poque o� le dinar se portait bien, les sp�cialistes du �troc� avaient tout simplement fait de Maghnia une �zone autonome�. D�ailleurs, il n�y a pas que les Alg�riens qui furent tent�s par cet �ldorado de l�extr�me ouest. Les Tunisiens et les Libyens n�h�sitaient pas � faire de longs d�placements avec leurs fameuses 404 familiales pour �lire domicile � Maghnia. La ville croulait alors sous le poids du trafic et devint tristement c�l�bre. Aujourd�hui, quand on discute avec un intellectuel de Maghnia, on sent en lui une certaine frustration, car toute une population est index�e. A tel point qu�on a m�me oubli� les sportifs de renom, les groupes de th��tre et autres figures du mouvement national enfant�s par les B�niouassine. En ces temps de crise, les gens ont fini par comprendre que l�argent sale ne peut mener � bon port. Les autorit�s ont d�ploy� des efforts pour redonner � la ville son image de marque. D�ailleurs, ici � Maghnia, on ne parle plus affaires, la culture et le sport ont repris leurs droits. A Maghnia, le trabendo c�est presque fini, la bourgade de Zaouia a pris la rel�ve. Cette ville de l�extr�me ouest revient de loin et affiche m�me de grandes ambitions sur les plans �conomique et culture.