Le stationnement dans la capitale est un v�ritable casse-t�te pour les automobilistes. Ce geste qui devrait �tre machinal se transforme pour la plupart d�entre eux en v�ritable cauchemar. Ceci notamment lorsqu�ils s�appr�tent � rejoindre leur v�hicule et de constater que ce dernier a bel et bien disparu. Mais pas de panique, si la voiture en question a �t� laiss�e dans un lieu interdit au stationnement. Il est fort probable qu�elle a �t� enlev�e par la brigade de la police charg�e de la fourri�re ou par les camions dits de d�pannage. �La fourri�re�, ce simple mot fait fr�mir la plupart des propri�taires de v�hicules. Une fois le processus engag�, il n�y a pas d�autres solutions que de le suivre pour rentrer en possession de sa voiture. Car une chose est s�re, l�infraction a bel et bien �t� constat�e par les �quipes mobiles de la police n�cessitant le remorquage du v�hicule. La voiture, un objet � combien personnel se trouvant disparu, �confisqu� et mis � la fourri�re est une situation traumatisante pour plus d�un. Ce qui n�emp�che cependant pas les plus audacieux de stationner l� o� c�est interdit et de se contenter en s��loignant de croiser les doigts pour que le camion de la fourri�re ne passe pas par le secteur. Risque n�anmoins bien grand dans les principales art�res de la capitale o� les brigades de la police font des tourn�es quasi ininterrompues pour relever toute infraction. Des art�res fortement fr�quent�es et �troites, un nombre de v�hicules en croissance constante ainsi que l�absence de parkings d�ment am�nag�s poussent ainsi bon nombre d�automobilistes � laisser leurs v�hicules dans des endroits o� il est strictement interdit de stationner. B�ziers, "point de chute" des voitures mises � la fourri�re La fourri�re B�ziers, c�est dans cet endroit o� sont parqu�s la plupart des v�hicules �pris en faute� par les camions-remorques. Ce lieu est connu et redout� par les automobilistes. Pourtant, dira le brigadier-chef des camions d�pannage, en d�pit des infractions, il est possible aux propri�taires de v�hicules mis � la fourri�re de les r�cup�rer en moins d�une demi-heure une fois l�amende et les frais de mise en fourri�re acquitt�s. Notre interlocuteur �voquera cependant la r�action de la plupart des contrevenants quand ils se rendent compte que leur v�hicule a �t� enlev� pas les services de la fourri�re ou quant on leur met une pince en attendant le paiement d�une amende. �Nous devons g�rer, dans la quasi-totalit� des cas, l��nervement, la d�tresse ou bien-m�me la col�re des contrevenants, ceci alors qu�ils savent pertinemment qu�ils ont enfreint la loi. Ils ne pensent pas � cela. Si un jour nous nous abstenions de mettre les v�hicules mal stationn�s et g�nant la circulation � la fourri�re, les rues d�Alger conna�traient une situation inextricable. Toutefois, leur premi�re r�action est la panique, ils pensent tout de suite qu�ils ont �t� victimes d�un vol s�ils ne trouvent pas leur v�hicule l� ou ils l�ont laiss�. Et bizarrement, ils sont soulag�s quand ils apprennent qu�il a �t� mis � la fourri�re, avant de stresser s�imaginant � tort bien s�r qu�ils auront beaucoup de mal � le r�cup�rer. Ceci est plus sp�cialement le cas des personnes venues de l�int�rieur du pays�, explique le brigadier. A la fourri�re B�ziers, en cette matin�e de fin de saison estivale, l��quipe du matin atteint presque la fin de son service qui s�ach�ve � midi. La journ�e est particuli�rement charg�e en raison d�une mission effectu�e d�s cinq heures du matin et qui a mobilis� toutes les �quipes. Un appel fuse du poste-radio du chef de brigade, un v�hicule de police signale un encombrement monstre au niveau du boulevard Victor-Hugo en raison de plusieurs cas de stationnement sauvage. L��quipe est ainsi sollicit�e pour intervenir sur les lieux, un camion-remorque et transportant des pinces se rendra sur place et verbalisera ou carr�ment remorquera et mettra � la fourri�re les v�hicules responsables de cette g�ne. Au m�me moment, un camion fait son entr�e � B�ziers remorquant un v�hicule. Justement, la voiture en question a �t� prise en faute au niveau du boulevard Victor- Hugo. Elle est descendue du chariot qui a servi � son remorquage par l��quipe de policiers et est stationn�e dans une place libre. Les �quipes travaillent sous un soleil de plomb. Il est midi et la rel�ve arrive, le chef de brigade coordonne l�arriv�e et le d�part, deux bouteilles d�eau fra�che sont pass�es aux policiers qui sillonnaient les principales avenues de la capitale. Un homme s�approche de la cabine qui sert de bureau d�accueil aux agents. En sueur, le regard hagard, il s�adresse au pr�pos� � l�accueil et se pr�sente, c�est le propri�taire du v�hicule ramen� � la fourri�re depuis peu de temps. �J�avais un pressentiment quand j�ai stationn� au boulevard Victor-Hugo et en revenant reprendre ma voiture, je me suis dit que je ne la retrouverai pas. Et j�ai failli m��vanouir quand j�ai vu qu�effectivement elle n��tait plus � l�endroit o� je l�avais laiss�e. Reprenant mes esprits, j�ai signal� la disparition de mon v�hicule aux policiers qui se trouvaient au niveau de la rue Hassiba-Ben- Bouali. Ils l�ont signal�e par radio et j�ai su tr�s vite qu�elle a �t� emport�e par le camionremorque �, confie l�automobiliste. Ce dernier pr�cisera que pour arriver plus rapidement au parking B�ziers, il a �t� pris en stop par un motocycliste. Les imprim�s n�cessaires en main le contrevenant s�en va payer son amende � proximit� du square Sofia comme lui explique l�agent. Il viendra par la suite r�cup�rer son v�hicule. Le camion repart, son chauffeur r�pond au brigadier qui lui demandait des informations : �Je dois repartir tout de suite, il y a beaucoup de personnes � qui on a mis des pinces et qui attendent�. Un autre camion fait son entr�e, il transporte un v�hicule enlev� au niveau de la Grande-Poste dans un angle de rue g�nant la circulation. L�automobile sera stationn�e � c�t� de la voiture emmen�e en milieu de matin�e en attendant que son propri�taire vienne la r�clamer. Oser le stationnement malgr� le risque de la verbalisation L��quipe se d�place vers les art�res de la capitale et plus pr�cis�ment en direction de la rue Abane-Ramdane, une des art�res o� un nombre important d�infractions concernant le stationnement est constat�. Justement, arriv�s sur les lieux, les agents de police observent un v�hicule stationant au bout d�une rue bloquant carr�ment la voie aux pi�tons qui sont ainsi oblig�s d�emprunter la chauss�e. Vous voyez, nous lance-t-il, c�est une infraction, on ne peut plus clair. �Cependant, en mettant une pince au v�hicule, le conducteur trouvera le moyen de protester et de penser qu�il a �t� l�s�. Stationner comme il le fait, g�ne �norm�ment les pi�tons et les autres automobilistes �, a ajout� cet agent de la S�ret� nationale. Le v�hicule de police poursuit sa tourn�e et arrive au square Port-Sa�d. En face de cette esplanade et malgr� l�interdiction clairement signal�e de garer, plusieurs v�hicules sont � l�arr�t. Les policiers demandent aux chauffeurs les papiers et enjoignent aux automobilistes � l�arr�t de repartir. L�un de ces derniers est apparemment un �r�cidiviste�. Le brigadier nous apprendra, qu�en d�pit des maints avertissements et des amendes �tablies r�guli�rement, il revient toujours stationner au m�me endroit. Le travail de l��quipe se poursuit dans d�autres art�res de la capitale. Un peu plus loin, au niveau de la rue Larbi-Ben-M�hidi, le v�hicule de police constate que plusieurs voitures sont � l�arr�t sur le c�t� de la chauss�e interdit au stationnement. L�ordre �manant du policier qui demande aux conducteurs au volant de d�marrer ne semble pas d�ranger pour autant les automobilistes qui sans s��mouvoir, font mine d�expliquer qu�ils attendent quelqu�un ou qu�ils ne vont pas tarder � d�marrer. Les policiers joignent par appel-radio le camion d�pannage pour qu�il sillonne l�avenue et prenne en charge les contrevenants qui ignorent l�interdiction. Quatre camions sont constamment sur le terrain de 7 heures du matin � midi pour la premi�re brigade et de midi � 19 heures pour la deuxi�me brigade. Pour cette �quipe, pr�s de 40 v�hicules atterrissent quotidiennement � la fourri�re de B�ziers. Et si les �quipes sillonnent les art�res principales du centre-ville, elles peuvent aussi �tre appel�es en renfort dans les quartiers de la p�riph�rie d�Alger. Elles ont aussi pour mission de ramener � la fourri�re des v�hicules signal�s comme �tant abandonn�s et qui sont remorqu�s apr�s qu�une r�quisition ait �t� �tablie par le commissariat de police territorialement comp�tent et qui d�finit aussi la dur�e de mise en fourri�re. Cette proc�dure concerne �galement les v�hicules dits �clandestins� et dans ce cas pr�cis, c�est la direction des transports de la wilaya qui d�finit la dur�e d�immobilisation du v�hicule. F. Z. B.
Mode d'emploi pour "lib�rer" son v�hicule Les v�hicules susceptibles d��tre mis � la fourri�re sont principalement ceux en stationnement interdit, dangereux, abusif et g�nant la circulation. Il s�agit notamment de stationnement dans les angles de rues, dans les sommets de c�t�s, sur les passages pi�tons ou sur les trottoirs. Le groupement de pr�vention routi�re au niveau de l��tat major de la police � Bab-Ezzouar, coordonne ces op�rations qui sont aussi prises en charge par les groupements et S�ret�s de da�ra. �Ce n�est pas dans le but de g�ner les citoyens comme beaucoup semblent le penser puisqu�ils consid�rent la mise fourri�re comme une contrainte mais la r�glementation est claire concernant les conditions de stationnement� a d�clar� le commissaire Madani au niveau de l��tat-major de Bab-Ezzouar. De ce fait, les automobilistes ayant enfreint cette r�glementation doivent obligatoirement suivre une proc�dure pour entrer en possession de leurs v�hicules enlev�s de la chauss�e et transport�s vers la fourri�re. En premier lieu, il s�agit de s�assurer que la voiture en question a �t� emport�e par le camion d�pannage de la police. Selon notre interlocuteur, les riverains renseignent souvent les automobilistes pris de panique qui ne trouvent pas leur v�hicule � l�endroit o� ils l�ont laiss�. Ils peuvent aussi se renseigner au niveau des services de s�curit� du quartier. Une fois l�automobiliste renseign� sur la destination de son v�hicule, il se rend � la fourri�re concern�e. Sur place, un formulaire est remis au contrevenant au niveau de la fourri�re avec, ce qui repr�sente le �passeport� de sortie de la fourri�re � savoir le formulaire de la main lev�e. Ce document pr�cieux en main et pour ce qui est de la fourri�re B�ziers d�Alger-centre, l�automobiliste s�acquitte de 2 500 DA au niveau du parking � proximit� du square Sofia. Il y a de cela quelque temps, le conducteur �tait particuli�rement p�nalis� puisque pour l�obtention de �la main lev�e� il devait se d�placer jusqu�� Bab-Ezzouar. De ce fait, se d�brouiller pour se faire accompagner � la p�riph�rie de la capitale avec les contraintes que cela implique, avant de pouvoir r�cup�rer son v�hicule, il devait ensuite retourner � Tafourah apr�s avoir pay� les 2500 DA impliquant les frais de remorquage. Toutefois, selon les services de la police, de nouvelles mesures ont �t� prises en vue de faciliter ces formalit�s. Il s�agit de la disponibilit� d�sormais de l�imprim� de la main lev�e au niveau de la fourri�re de Tafourah facilitant les formalit�s de sortie des v�hicules de fourri�re. Pour ce qui est des frais, si le v�hicule n�est pas r�cup�r� par son propri�taire, pour chaque nuit suppl�mentaire, un rajout de 500 DA est obligatoire. Cette somme passe � 350 DA � partir de la troisi�me nuit pass�e � la fourri�re. Ceci, bien que dans la majorit� des cas, les v�hicules, selon nos interlocuteurs sont r�cup�r�s le jour-m�me. Toutefois, la fourri�re B�ziers o� atterrissent la plupart des v�hicules � Alger-centre demeure insuffisante selon nos interlocuteurs, vu le nombre important de voitures concern�es par cette mesure. Au niveau de la fourri�re en question, nous apprendrons qu�avec une capacit� d�une soixantaine de voitures, elle ne peut en fait en accueillir qu�une dizaine du fait qu�une grande partie de cet espace est occup�e par les v�hicules concern�s par des affaires en justice . Actuellement, 43 v�hicules dans ce dernier cas se trouvent parqu�s � la fourri�re depuis pr�s d�une ann�e ou plus. Trois voitures y sont stationn�es depuis l�ann�e 2004. Pour tout Alger, une capacit� de dix v�hicules est minime, diront les responsables au niveau de la fourri�re. Cependant, avec la disponibilit� sur place du formulaire de la main lev�e, cela permet aux propri�taires de v�hicules de les reprendre plus vite lib�rant ainsi la place sur le site. La situation se complique quand des v�hicules sont maintenus sur place pendant plusieurs jours comme cela est le cas de ce minibus immobilis� depuis dix jours pour un probl�me de papiers. Dans la capitale et selon les statistiques �tablies par le groupement de circulation et de s�curit� routi�re, 1 128 v�hicules ont �t� mis � la fourri�re pour le mois d�ao�t pass�. Au cours de l�ann�e 2006, 11043 v�hicules ont �t� concern�s par cette p�nalit�.