Le pr�sident Bouteflika n�est pas pr�s de renoncer � la politique de r�conciliation nationale, en d�pit de ce que l�actualit� s�curitaire, la plus imm�diate notamment et surtout, sugg�re comme �checs d�une d�marche cens�e aboutir � une paix retrouv�e. Jeudi, � Batna, dans les instants qui ont suivi l�attentat terroriste ayant fait une vingtaine de morts et une centaine de bless�s et qui vraisemblablement le visait, il a refait le serment d�aller au bout de sa logique. Sofiane - A�t-Iflis Alger (Le Soir) - L�engagement ainsi renouvel� du pr�sident de la R�publique � maintenir le cap sur la r�conciliation nationale �vacue comme d�un revers la possibilit� d��valuation sereine d�une d�marche et d�une politique que pourtant la chaude actualit� s�curitaire rend plus que n�cessaire. Bouteflika n�entend pas bifurquer de la voie sur laquelle il s�est engag� depuis huit ann�es maintenant, quand bien m�me elle cheminerait droit vers l�impasse. Les attentats terroristes perp�tr�s jeudi � Batna, samedi � Dellys et auparavant � Alger et Lakhdaria ne situent-ils pas en effet les limites, pour ne pas dire l��chec d�une strat�gie raisonn�e comme la plus � m�me de ramener la paix ? Le discours pr�sidentiel r�solument r�conciliateur sonne incongru devant une r�alit� faite de sang et de cadavres. D�autant qu�il �tait compris, � travers les termes m�mes de la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale, que la cl�mence � l�endroit du terrorisme ne se d�clinait pas ind�finiment extensible. La loi �tait bel et bien assortie d�une date de forclusion. Et l�apr�s-forclusion devait logiquement �tre suivi d�autre chose que cette prolongation tacite que les effets de la loi en question ont eu � conna�tre. D�aucuns auraient cru saisir dans le discours pr�sidentiel, prononc� en juillet dernier, � l�occasion de la f�te de l�Ind�pendance nationale, une volont� � redonner son plein sens � la lutte implacable contre le terrorisme. Et la grande offensive militaire lanc�e contre le GSPC dans la for�t de Yakouren intervenait quelque temps plus tard pour conforter une telle lecture. Or, vite ravaleront leur conviction ceux qui en ce moment ont cru au �Seif El Hadjadj�. le pr�sident Bouteflika reste aussi r�conciliateur qu�il l��tait avant cet attentat de Batna. Il le r�affirme, au demeurant, m�me dans ce moment de grande �motion. Il le dit avec autant de conviction mais aussi sans risque de s�entendre sugg�rer de changer de d�marche. La classe politique adh�re � la d�cision pr�sidentielle, et depuis fort longtemps, comme par r�flexe pavlovien. Jeudi encore, les partis, � quelques rares exceptions, se sont pr�cipit�s � faire leur l�engagement de Bouteflika � poursuivre sur la voie de la r�conciliation. Peu leur chaut que cela soit une voie salutaire ou pas. L�important pour eux c�est de rester dans les bonnes gr�ces pr�sidentielles. Mais pendant ce temps-l�, des innocents viennent rallonger le bilan macabre des victimes du terrorisme.