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Attentat terroriste à Batna : Plus de 20 morts
Publié dans Sétif Info le 07 - 09 - 2007

La scène était horrible et personne ne comprenait ce qui se passait. En un laps de temps, la grande kermesse s'est transformée en cauchemar.
Les marées humaines qui s'étaient entassées sur les deux bordures, le long du boulevard principal de la ville de Batna pour participer au traditionnel « accueil populaire » du chef de l'Etat se sont déchaînées d'un seul coup, sans que la plupart d'entre ces âmes soit exactement au fait de ce qui arrivait. Les lancés assourdissants de baroud étaient pour quelque chose dans cette confusion générale, mais aussi subite. Une bombe de forte intensité venait d'exploser à moins de vingt mètres du lieu où le président de la République devait fouler le sol batnéen après une journée de visite relativement sereine à Oum- El-Bouaghi. L'artère est assaillie par des centaines de personnes courant dans tous les sens maculés de sang pour certains. Tous étaient à vrai dire dans un état que l'on ose qualifier d'hystérique. Il était 17 heures et dix minutes exactement. L'explosion s'est produite à la rue Larbi-Tébessi adjacente au grand boulevard et à seulement une vingtaine de mètres du premier point de visite du président à Batna. S'agissant d'un bain de foule comme les aime Bouteflika et pendant lesquels il est très souvent imprévisible, le kamikaze aurait pu facilement atteindre le président et causé beaucoup plus de dégâts. Les journalistes qui étaient en avance sur le cortège présidentiel de quelques minutes ont dû, au milieu de la panique générale qui a suivi l'attentat, quitter leurs moyens de transport et se mêler à la foule. L'un des bus qui leur était réservé s'est d'ailleurs chargé de transporter des blessés à l'hôpital. Sur les lieux, ils assisteront à des scènes d'horreur indescriptible. Des corps mutilés par le souffle de l'explosion gisaient encore au sol, alors que des blessés sérieusement atteints, attendaient encore les secours. L'on pouvait, sans réserve, imaginer que le bilan macabre allait être plus important que celui qu'on allait donner soit à l'hôpital soit par les canaux officiels. Eléments de la Protection civile, agents de l'ordre chargés du cordon de sécurité et citoyens de différents horizons participeront à l'opération de secours qui aura été un exemple en matière de solidarité et d'entraide. Premiers témoignages Les premiers et non moins rares témoignages recueillis sur place plaident tous en faveur de la piste d'attentat kamikaze qui ciblait en premier lieu le président de la République. Comment peut-il en être autrement tant le terroriste bourré d'explosifs n'était qu'à quelques mètres du lieu ou Bouteflika devait enjamber sur plusieurs dizaines de mètres l'artère où s'étaient entassés des milliers de personnes dont des femmes, des vieillards et des petits enfants comme il est de coutume pour ces accueils populaires. Il était, selon ces témoignages, attablé dans un café de la rue Larbi-Tébessi guettant le moment propice, soit l'arrivée du cortège présidentiel. Il aurait ainsi attiré les soupçons d'un citoyen qui a immédiatement alerté des policiers présents non loin du lieu. En s'approchant de lui, ces derniers attireront à leur tour l'attention du terroriste qui se ruera aussitôt vers une foule dense tentant de se faufiler entre des dizaines de personnes et est prit en chasse par les policiers avant de chuter. Une chute suivie instantanément de la déflagration au milieu d'une marée humaine. L'horreur s'en suivra. Des versions peu crédibles ont également été avancées ça et là. Parmi elles, celle suggérant que le kamikaze n'aurait jamais été soupçonné par les citoyens s'il n'avait pas été reconnu par l'un d'entre eux, d'abord par le fait qu'il s'agissait d'un ancien terroriste qui aurait bénéficié des dispositions de la loi portant charte pour la paix et la réconciliation nationale puis par l'irritation apparente dont il a fait preuve pendant qu'il était attablé au-dit café. Une thèse qui n'est pas à écarter, s'agissant d'un témoignage relayé par plusieurs personnes. Tout était pourtant ficelé L'accueil populaire que devait avoir Bouteflika à son escale batnéenne ne devrait souffrir d'aucune imperfection autant sur le plan organisationnel que sécuritaire, selon un haut responsable qui a veillé personnellement sur la question. « Mais quand bien même notre président est l'une des personnalités les mieux protégées dans le monde, l'on ne peut dans des circonstances de sorties pareilles, devant l'enthousiasme de la population et la disponibilité du président d'aller à sa rencontre, prévoir à 100% ce qui peut arriver ». Les Batnéens, les autorités locales en premier lieu devaient en effet marquer ce passage du président, ne serait-ce que par un accueil des plus imposants, tant il est vrai que pour son périple entamé mardi à l'est du pays, le programme de la halte auressienne, la dernière de ce périple, était le moins chargé.
Le CHU de Batna envahi par les citoyens
Chamboulement total dans le programme de visite du président à Batna suite à cet attentat qui a endeuillé la région toute entière en cette journée de jeudi censée être celle de la grande fête. Moins d'une heure après le forfait, Bouteflika ira s'enquérir personnellement de l'état des blessés et les conditions de leur prise en charge au niveau du CHU de Batna. Il y passera près d'une heure de temps, conversera avec des victimes et assurera les responsables de l'hôpital de sa disponibilité à affecter tous les moyens humains et matériels disponibles au niveau des autres hôpitaux du pays et même de l'étranger s'il le faut pour la meilleure prise en charge médicale et psychologique des blessés. Et aussitôt sorti de l'hôpital, mis sous haute sécurité durant la présence de Bouteflika, celui-ci fut envahi par des citoyens à la recherche de proches qu'ils n'arrivent pas à joindre. Une situation qui a frisé la dégénérescence au sein même du CHU déjà débordé par la présence de plus d'une centaine de blessés. Bilan : une vingtaine de morts et 145 blessés Avant même l'annonce par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur du premier bilan qui a fait état de 14 morts et une soixantaine de blessés, le CHU de Batna recensait 16 morts et plus de 140 blessés. Six morts seulement avait été identifiés au alentours de 21 heures. Une liste nominative des morts connus et de 145 blessés sera affichée plus tard dans la nuit avant que le bilan ne soit revu à la hausse dans la matinée d'hier puisque trois blessés décéderont durant la nuit. Les trois blocs opératoires étaient en effet occupés sans relâche jusqu'au matin du vendredi.
Bouteflika décide de rester
L'annonce a été faite par Noureddine Yazid Zerhouni lors du point de presse tenu au siège de la wilaya de Batna. Bouteflika qui s'était déjà exprimé devant les caméras de la télévision et les moudjahidine qu'il devait rencontrer au siège de la wilaya au deuxième point, sa visite avait donc décidé de passer la nuit à Batna qu'il devait en principe quitter aux environs de 21 heures. C'est en signe de solidarité avec la population de Batna et les familles des victimes que le président a préféré rester, avait justifié le ministre de l'Intérieur qui n'a pas annoncé par ailleurs que Bouteflika poursuivra dans la matinée de vendredi le programme de visite prévu dans cette wilaya. Un programme qui sera prolongé davantage puisque le président de la République s'était rendu à la mi-journée à la mosquée du 1er- Novembre où a eu lieu la prière des morts après celle sacrée du vendredi. Il y présentera ses condoléances aux familles des victimes. Néanmoins, il est à signaler que les escales d'hier, quatre au total, ont eu lieu dans une atmosphère pesante et un silence qui en dit long sur le drame que venait de vivre la région.
Zerhouni : "aucune piste n'est à écarter"
Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur qui a tenu un point de presse jeudi soir, peu de temps après le terrible attentat kamikaze qui a ciblé le cortège présidentiel dans la ville de Batna, n'a pas exclu le fait que les convoitises extérieures que suscitent le marché algérien pouvaient avoir un lien direct avec cet attentat. Sans le vouloir peut-être, Zerhouni était emmené à sous-entendre que cette attaque terroriste ciblait effectivement le président de la République. « Cet attentat est intervenu à un moment où l'Algérie connaît des mutations profondes en matière de développement au point que ses ressources suscitent les convoitises de nombreux pays et firmes. De ce fait nous n'excluons pas le fait que cet attentat puisse avoir un lien direct avec des intérêts étrangers. » L'attentat à la bombe est probablement l'acte le plus facile pour les terroristes de par l'impact médiatique qu'il peut avoir, ce qui prouve, précisément, selon Zerhouni, l'agonie des groupes terroristes de par le recours à ce procédé. Ce n'est pas la première fois que le ministre de l'Intérieur penche vers cette lecture en justifiant que seul l'impact médiatique importe pour les criminels qui recourent à ce type d'attentat. Zerhouni n'a pas cependant réfuté la thèse de l'attentat kamikaze après avoir lui-même remis en cause cette appréciation, quelques jours seulement après l'attaque perpétrée contre la Palais du gouvernement le 11 février dernier. Pis encore, le ministre de l'Intérieur qui a, à chaque occasion, tenté de minimiser la capacité de nuisance des groupes terroristes, affirmé à partir de Batna qu'il n'a jamais exclu une telle audace de la part des terroristes, ni à Batna ni dans une autre wilaya. En fait, Zerhouni n'a écarté aucune thèse s'agissant de cet acte barbare, notamment en avançant qu'il pourrait être l'œuvre de groupes terroristes activant encore dans la région tout en affirmant que le nombre de terroristes encore en activité ne dépasse pas les 700.
L'héroïsme d'un inspecteur de police
A priori, aucun doute ne pèse sur l'intention du kamikaze auteur de l'attentat de jeudi dernier. Selon une source sûre, un véritable carnage qui aurait probablement atteint l'intégrité physique du président de la République, tout son entourage, de hauts responsables de l'Etat qui l'accompagnaient, sa garde rapprochée et des milliers de citoyens présents sur les lieux où il devait justement fouler le sol pour les saluer, a été évité de justesse. Le kamikaze aurait lui-même actionné le dispositif manuel de l'engin explosif qu'il portait sur lui, incrusté à l'intérieur d'une ceinture et un large gilet qu'il portait et ce, au moment où il allait être neutralisé par un inspecteur de police en civil. Notre source précise exactement comment ce terroriste avait été repéré et c'est au moment où tout était mis en œuvre pour sa capture qu'il s'était rendu compte de sa filature par le policier en question. Il aurait même été approché au toucher pour vérifier qu'il cachait sous ses vêtements un corps suspect. Ce qui fut fait. Même le témoignage des citoyens qui ont cru voir le kamikaze attablé dans un café près du lieu du drame peu de temps avant la déflagration est confirmé par notre source. Le terroriste, après s'être rendu compte qu'il avait été repéré, s'est rué vers la foule sans réussir à se faufiler puisqu'il a été rattrapé par l'inspecteur de police et mis à terre alors qu'il se débattait pour actionner le détonateur de l'engin explosif. Et c'est à ce moment là que le policier, dans un geste de bravoure inouï, l'étouffera à même le sol afin d'amortir la portée de la déflagration. Le kamikaze réussira tout de même à faire exploser sa bombe qui déchiquettera l'inspecteur de police. Des parties du corps de la victime seront retrouvées sur plusieurs mètres à la ronde ainsi que sa carte professionnelle. La déflagration étêtera le kamikaze dont le corps sera ramassé en lambeaux. Des tests ADN seraient déjà en cours à l'effet d'identifier le terroriste, soutient notre source qui est restée convaincue que le kamikaze, en prenant autant de risques pour réussir son méfait, n'envisageait certainement pas d'autres desseins que celui de viser le cortège présidentiel. Tous les détails avancés corroborent en effet avec certains témoignages recueillis sur les lieux du drame. Même le ministre de l'Intérieur qui relatait les premiers éléments en sa possession lors du point de presse tenu jeudi soir au siège de la wilaya de Batna, ne s'était pas éloigné de cette thèse.


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