Cette vieille femme, �g�e de 87 ans, aurait tant aim� jusqu�� son dernier souffle mourir dans la dignit�, chez elle et non sur un lit d�h�pital au service des urgences. En ce 10 septembre 2007, elle s�en est all�e en silence, humble ne voulant pas d�ranger plus, car elle se sentait tel un fardeau depuis qu�elle fut chass�e de sa maison le 5 juillet 2007. Amel B. - Oran (Le Soir) - Ne sachant vers qui se tourner, ses fils nous ont appel�, car ils n�arrivaient pas � r�gler les formalit�s administratives suite au d�c�s de leur tendre m�re, leur pilier. Une administration qui devait surtout mentionner le lieu o� habitait la d�funte, une r�ponse � laquelle ses deux fils ne pouvaient r�pondre. A Diar Errahma ? La rue ?... L�un de ses fils, un attard�, nous dira : �Elle habite chez Dieu, Lui ne la chassera pas.� Pour rappel, nous avions �voqu� lors de nos pr�c�dentes �ditions le cas de khalti A�cha, expuls�e cet �t� dans le cadre du d�logement des habitants du quartier des Planteurs. A�cha Seddik (veuve Echeikh), 87 ans, fut expuls�e des Planteurs du terrain n�3450 Hadj-Hassan le 5 juillet 2007 et transport�e � Diar Errahma, car son �tat de sant� avait empir� face � ce qui lui arrivait ; elle n�a pas support� de se retrouver apr�s tant d�ann�es � la rue, elle et ses deux fils. Lazreg Echeikh, le plus lucide des deux, nous avait racont� leur mis�re et la �perte� de leur carte de relogement. Suite � la m�diatisation de leur histoire, l�on saura que l�administration avait re�u instruction de se pencher sur leur recours. Mais aucune suite ne leur a encore �t� donn�e. L�espoir de la d�funte �tait grand lorsqu�elle sut que lors de sa visite � Oran, le pr�sident de la R�publique avait donn� ordre � ce que les recours soient �tudi�s avec beaucoup de rigueur et avait m�me exig� une enqu�te quant � la m�thode du relogement. La souffrance due � la maladie et � sa condition de vie a fini par l�emporter. On se souviendra toujours de ses paroles lorsque nous lui avions rendu visite � Diar Errahma. Les yeux mi-clos, en sentant notre pr�sence, elle avait fait l�effort de les ouvrir plus, elle y parvint avec beaucoup de peine. �Ils m�ont sortie de chez moi et ont d�moli ma maison, je n�ai plus mes affaires, ils sont � la fourri�re.� Puis elle eut un sourire aux l�vres en se rem�morant le bon vieux temps : �Vous savez, avant, nous allions au mausol�e de Sidi Lazreg et nous prenions part � une grande wa�da. Tous, sans exception �taient les bienvenus et convi�s � d�guster le couscous, nous �tions unis, eh oui ! �a c��tait il y a bien, bien longtemps�� Apr�s que son �tat de sant� se soit aggrav�, elle fut transport�e aux urgences o� il y est rest� pr�s d�une semaine : ce 10 septembre 2007, � 14h, elle s�est �teinte. Elle a quitt� ce bas monde tourment�e : �Vont-ils avoir piti� de mes fils et leur donner leur logement ? O� vont vivre mes fils ? Ils vont souffrir jusqu�� ce qu�ils me rejoignent ?� Aux urgences, nous avons rencontr� une femme, une ancienne voisine de la vieille A�cha, qui a �mis le v�u de l�enterrer, une femme g�n�reuse et qui croit en la bont� et en la justice divine. D�s lors, apr�s avoir r�gl� les formalit�s administratives, au niveau du CHU, on nous informe que la d�funte passera sa derni�re nuit � la morgue, car il �tait d�j� plus de 16h et celle-ci �tait ferm�e. Une ambulance de Diar Errahma devait la transporter � sa derni�re demeure en ce 11 septembre. Que Dieu accueille la d�funte en Son Vaste Paradis. Adieu vieille A�cha.